mercredi 11 mars 2015

Le PNIDDLE, un programme ambitieux piégé entre retards et paradoxes

Le PNIDDLE, un programme ambitieux piégé entre retards et paradoxes

  Le Programme National Intégré d’Appui à la Décentralisation, au Développement Local et à l’Emploi des jeunes (PNIDDLE) a été conçu par l’Etat Mauritanien avec l’appui de la Banque mondiale et de l’Union européenne qui ambitionne pour l’essentiel la réalisation de projets d’investissements urbains tel que des voiries, des caniveaux, la réhabilitations de décharges, la collecte de déchets, des abattoirs, des marchés, des gares routières, des espaces verts, des clôtures, des salles de classes, des postes de santé, des locaux communaux, des maisons des jeunes, des stades municipaux, etc.

Le PNIDDELE ambitionne aussi de faire reculer le chômage des jeunes établis dans les communes de l’intérieur du pays. C’est dans ce cadre que plusieurs missions d’experts, de consultants travaillant pour la banque mondiale ainsi que des responsables du PNIDDLE se sont succédés entre 2012 et 2013 à l’intérieur du pays pour rencontrer et expliquer aux maires les critères d’éligibilité au financement du PNIDDLE qui sont basés sur la performance des communes dans la mobilisation et la bonne gestion des ressources, la maîtrise d’ouvrages publics, le plaidoyer, la gouvernance participative entre autres.

Bref, ce nouveau programme conçu pour les municipalités nationales ambitionne de réduire le gap infrastructurel des communes rurales et promouvoir la gouvernance locale. Ce fut ensuite l’arrivée d’autres missionnaires pour sélectionner les projets prioritaires des communes, courant 2013 après le choix des collectivités territoriales qui répondaient aux indicateurs de performances du PNIDDLE qui a adopté en la matière les outils de travail du PERICLES et du GIZ.

Ainsi, des financements très importants qui se chiffrent en termes de milliards d’ouguiyas ont été dégagés pour les municipalités bénéficiaires. Cependant le tout est allé normalement jusqu’au moment où il fallait désigner les entreprises chargés de l’exécution des marchés adjugés dans le cadre du PNIDDLE.

Coup de poignard du PNIDDLE dans le dos de la gouvernance locale

Là le PNIDDLE a adjugé des marchés très importants à des entreprises nationales en écartant les entreprises locales censées bénéficier prioritairement de ces marchés. Aucune entreprise locale n’a bénéficié de ces marchés adjugés dans le cadre du PNIDDLE. Un grand paradoxe alors du PNIDDLE qui prône le développement local, la création d’emplois jeunes et la promotion de la gouvernance locale mais qui écarte en même temps les entreprises locales dans l’adjudication de ces marchés publics.

Du coup, les entreprises locales sont privées d’une manne financière très importante dont elles sont censées êtres les bénéficiaires prioritaires à la fois pour faire le travail requis, créer des emplois locaux et une valeur ajoutée locale.

Ce qui n’est pas le cas ici où ce sont des entreprises établis à Nouakchott qui vont débarquer avec leurs mains d’œuvre, leurs matériels et leurs matériaux de construction jusqu’au gardien qui en sont les bénéficiaires. Aucune retombée sur les populations locales. Les communes auront tout juste leurs infrastructures bien ou mal faites. Même le contrôle vient de Nouakchott avec AMEXTIPE.

Contrairement à l’approche du PERICLES (Union Européenne) qui a toujours adjugé les marchés financés dans le cadre de son programme aux entreprises locales. Les communes sont utilisées par le PNIDDLE comme des faire valoir seulement. Et pas plus. Le tout leur vient de Nouakchott alors que pour le PERICLES, tout le processus se faisait localement avec les élus locaux, les entreprises locales et les prestataires locaux.

Colère du Coordonnateur du PNIDDLE

Malgré tout, la mise en œuvre des projets inscrits au PNIDDLE a accusé un retard. Interpellé sur les causes de ce retard par notre journal, le Coordonnateur du PNIDDLE, Mohamed Ould BABETTA, n’a pas apprécié. Il a même piqué vive colère.

Nous avons usé de tous les moyens imaginables et possibles en vain pour calmer le vieux BABETTA qui vociférait sans frein au téléphone, nous traitant de tous les noms d’oiseau avec des menaces en plus. La conversation est disponible mais nous nous gardons pour le respect que nous devons à son âge de la diffuser. Décidément, le vieux nous a surpris. Dans tous les cas, à ce jour, nous défions le PNIDDLE de nous montrer une seule brique de ciment posée sur le territoire national.

Nous ne savons pas d’ici demain ? Le peuple, le contribuable Mauritanien a le droit de savoir où va son argent M. BABETTA ? Et nos craintes sont que le PNIDDLE suive les traces du PDU qui a laissé de très mauvais souvenirs à Aleg avec les fameux caniveaux qui ont engloutis des millions d’ouguiyas sans servir aux populations de cette ville. Les populations de la ville d’Aleg ne me démentiront pas et aller y vérifier sur le terrain.

Quand on est un grand cadre, journaliste en plus qui s’est reconverti depuis dans le management des projets de développement et qui dirige depuis une vingtaine d’années le PDU qui a donné le résultat que l’on sait mais malgré tout a eu le privilège de gérer encore le PNIDDLE, il ne doit pas disjoncter sur une simple question qui ne sort pas du cadre du PNIDDLE. Un programme, un projet de développement, peuvent bien connaître des retards. Un retard n’est pas synonyme d’échec mon vieux.



Les articles, commentaires et propos sont la propriété de leur(s) auteur(s) et n'engagent que leur avis, opinion et responsabilité.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire