Ce sont les gens des "Bezouls" et des villages avoisinants. Une vieille histoire, difficile à raconter, et encore plus difficile à écouter ou à comprendre.
Certain, se sont domptés a se contenter d'un peu de "Aich" et de sel. Le sucre étant devenu denrée très rare, seule les "nantis" pouvait en goûter avec mesure. Les nantis ici, ce sont ceux qui avaient un enfant manœuvre ou boy à Nouakchott et qui reçoivent de temps en temps un "Kouli" de la capitale. Un peu de poisson sec ou de haricot.
J'étais triste et perdu de voir ce tableau persistant, qui ne change jamais. Beaucoup de visages ont disparu dans les couloirs de l'éternité, emportant le secret des causes de leur mort. Les habitants de cette région sont discrets et dignes, même aux portes du trépas.
"L'ancien", était là. Il avait le même sourire noblement triste, qu'il affichait depuis les temps, ou dans l'armée, il avait servi, corps et âme, un pays qui le laissera plus tard aux griffes de la faim et des privations. Il portait toujours la chemise "Pierre Cardin", que je lui avais remis, il y-a trois ans.
Les couleurs sont parties, mais la couture est restée tenace, pour défier l'arrogance de ceux qui pensent se réserver le privilège des hautes coutures. Il avait toujours ce reflexe de se mettre au garde à vous pour saluer. Ses dents ont laissé places à quelques échardes dispersées ça et là dans une gencive fatiguée de mastiquer l'"imasticable", pour apaiser une faim qui a décidé d'élire domicile dans ces estomacs de la persévérance.
Je ne peux jamais m'empêcher de me remplir les yeux de larmes, en imaginant "L'ancien", encore plus jeune, évoluant dans les rangs de sa garnison, sillonnant les frontières du pays, le sourire toujours aux lèvres dans toutes les circonstances, l'esprit vif et vide de toute politique, mais prêt a laisser la vie, pour l'honneur de la Mauritanie. La patrie, qui, elle n'a que faire de son honneur, ou de celui de ceux qui partagent sa condition.
Z… est morte. A l'apogée de sa beauté, elle avait était l'épouse ou plutôt la "légale", pour les chefs de ses maîtres. A sa vieillesse, elle fut reléguée, comme les femmes de sa condition au banc d'une société servile, qui avait perdu l'habitude de l'accepter dans ses rangs. Elle est morte dans le "Barzakh". Les maîtres l'ayant rejeté après avoir consommé ses charmes et les autres l'ayant classée parmi ceux qui vivent de "l'autre coté".
L'image que je n'ai jamais pu oublier un instant de ma vie, est celle de M... Elle est morte sans jamais comprendre pourquoi les hommes lui faisaient du mal. Elle n'avait qu'un mot passe partout dans la bouche devant les situations douloureuses: "Tey-yalla."
Je me rendis compte que les bouches qui me saluaient étaient tellement asséchées par le jeun, que leurs salutations sortaient des bouches comme engluées par une colle sèche et visqueuse qui entravait les mots et rendait les idées confuses.
Une pensée soudaine : la glace. Ou puis-je avoir de la glace avant le crépuscule? Je montais dans la voiture et me précipitais vers le bord de la route Boghé-Rosso.
Une voiture, ma main insistante. Il s'arrêta. La malle arrière était bourrée de glace. Je remplissais la mienne et retournais au village. Je n'essayerai même pas de décrire l'effet d'une barre de glace sur les esprits desséchés par les vents chauds de la Chamama et les rigueurs du ramadan.
Un vieillard, benoîtement me déclara : "J'avais une migraine persistante. Mais depuis que j'ai consommé cette glace, je me sens bien." Sur quoi je lui rétorquai que "Inchallah nous ouvrirons une pharmacie qui vendra de la glace."
Je m'exerce seulement à méditer combien de responsables s’entraînent à tromper Dieu et les hommes en ce mois béni, ou si les bienfaits sont multipliés, le mal est consigné pour un jour auquel personne n'échappera.
Ou est passée la part de ces pauvres dans les ressources nationales? D'accord avec le monsieur de la glace à seulement 3000 ouguiyas par jour, je contribuais à faire goûter la fraîcheur à des citoyens qui s'abreuvent d' eaux de puits non désinfectés et d'eaux à la salubrité douteuse. Combien ce geste serait plus général et a un coût plus désuet, pour un président ou un ministre des glaces, des fastes et de la climatisation ?
Bezoul a été divisé en deux. Pour des raisons politiques bien sur. Deux quartiers rivaux qui se regardent en chiens de faïence, et se détestent par intérim. C'est la volonté de ceux qui maintiennent le statu quo par l'ancien nouveau système de diviser pour régner. Séparer pour maîtriser et affaiblir par semer la haine.
La féodalité, habillée en démocratie et l'esclavage déguisé en fraternité exemplaire. Tellement exemplaire, qu'on n'y verrait que du feu. A deux cent mètres de la grande mosquée en béton que j'avais construite aux années 2001-2002, deux mosquées branlantes et fissurées, en zinc ont été construites et scindent désormais Bezoul 1 en deux : Les romains et les gaulois.
Seule la prière du vendredi, ou je faisais office d'imam et de prêcheur, arrivait encore à réunir les frères ennemis malgré eux. Les deux Bezouls, sont un symbole et un résumé de l'histoire de cette région de misère et d'injustice.
La partie "soumise", cinq ou six tentes, tout au plus, a été dotée d'un sondage d'eau douce, surmonté d'un château d'eau dressé vers le ciel, en phallus décisif et agressif contre ceux qui n'ont pas coopéré. Et a un kilomètre de la, l'autre Bezoul, le Bezoul des "insoumis", plus d'une centaine de familles, croupi dans les difficultés. Se servant de leurs enfants-charrettes pour s'abreuver d'un puits profond. Tout a été fait et calculé pour que ceux qui acceptent la "Tilit" soient des seigneurs par rapport a ceux qui veulent exprimer un semblant de liberté. Une liberté qui d'ailleurs n'a de liberté que le nom.
Dans cette zone, j'ai toujours l'impression que l'impact du gouvernement est nul. Quelque part un chef d'un arrondissement qui fait un début "administratif", vite dompté par les astuces d'un système, qui a toujours plus d'un tour dans son sac, pour ramener les acharnés de la loi a plus de raison et les anesthésier contre la répulsion séculaire de l'injustice et de l'inégalité. Imaginez des enfants qui font 18 kilomètres par jour pour fréquenter une école à Mouqam Ibrahim des Oulad enahwi.
Des enfants qui n'auront jamais un diplôme, ni de places au soleil. Durant les élections pour être conséquent, on leur fournit un bus désuet et croulant pour quinze jours. On a satisfait le président par ce soutient forcé et factice, le fameux mini bus a disparu et les rideaux sont retombés sur le secret du drame.
A Bezoul, j'ai toujours senti que j'étais à des milliers d'années lumières de la civilisation. Les indigènes sont bloqués dans un état de stagnation immuable et morbide. Jamais de diplôme, jamais de fonctionnaire, jamais de commerçant, ni même d'agent de sécurité, capable de freiner les exactions de ceux qui, chargés de garantir la sécurité et la sérénité du citoyen, se laissent aller souvent a cet abus, peut être involontaire d'autorité, qui consiste a penser que tous ceux qui sont "dépassés" par les prérogatives de la constitution, sont des gens de moindre valeur, pour ne pas dire de seconde importance, dont la dignité est "Halal" et les sentiments négligeables.
Dans cette région beaucoup de pièges ont été dressés et mis en veilleuse, pour, dans le cas éventuel, dresser les gens contre les autres et gifler le visage insoumis, par ses propres mains. Ainsi les habitants de Ch… sont descendus là, au bord de la Chamama et revendiquent en silence un périmètre, cultivé depuis une trentaine d'années par les Bezoulois.
Il parait que le conseil leur a été donné par une personnalité politique et notable, qui s'est réservé ainsi la possibilité d'équilibrer cette fragile stabilité à sa convenance et selon les intérêts de ses intérêts.
Las d'espérer l'action d'un "président des pauvres", qui semble plutôt privilégier la compagnie des riches, je me demande qu'attends la clémence du Dieu des pauvres, pour rendre à ces fidèles, qui l'adorent, comme personne au monde ne peut le faire, la fraîcheur de Sa miséricorde et la douceur de Sa clémence. Un regard de Toi, mon Dieu, pour ces hommes et ces femmes, alignés en rang sublime, pour accomplir la sallat de "Tarawih".
Cette prière longue et pénible, ou la voix fervente et divine d'un imam, qui n'a pas été perverti par les fastes du monde, se mêle aux grondements sourds et discrets des entrailles tannées par la misère et la faim de ceux qui hier n'ont pas mangé pour célébrer ta grandeur et demain resteront le ventre vide, pour Te signifier que les épreuves, même les plus insupportables et les plus atroces, ne peuvent les dévier de Ton obéissance ou des contours de Ton chemin.
Ma requête je l'adresse à Toi, Maître de l'univers, Allah, le Tout Puissant. Tu vois ce que je vois, avant que je ne le voie. Tu peux donner la glace, la viande, les haricots et les poissons séchés à qui Tu veux. Tu es Juste et Tu T'es interdit le tort avant de l'interdire aux hommes. Pourquoi mon Dieu cette situation ne change jamais???
Vingt sept ans mon Dieu, que j'attends un brin de Ton infinie miséricorde sur cette terre de l'incompréhensible et de l'insupportable. Z… est morte humiliée et déçue. M…est morte affamée, mais accrochée à Ton espoir. B… est mort isolé ne sachant ou sont ses enfants et dans quelles conditions ils vivent.
L'"ancien" a les jambes arquées par le poids de cette vie impitoyable. Bil…flanche sous le poids d'une famille, qu'il ne peut nourrir…M… la main en visière scrute les horizons de Ton secours. D'autres ont disparus sans déranger personne, sans laisser de traces.
Tous sont décidés à mourir suspendu à l'espoir de Ta miséricorde immense…Décevoir n'appartient pas au registre de Tes attributs. Un simple regard de Toi et cette zone sombre et effrayante, sera inondée de lumière…
Qu'attends-Tu mon Dieu, Allah, Lumière des lumières et Soutient inconditionnel de ceux qui ont été privés de tout espoir? Qu'attends-tu Maîtres, quand les maîtres ont faussé tes paramètres? Que coûte à Ton royaume immense de faire qu'avant de mourir, je vois ces parias, les visages épanouis par Tes largesses infinies et généreuses? Astaqviroullah!
Je ne sais pas, mais Tu sais Seigneur des seigneurs et gouverneur, juste et Équitable des mondes visibles et du mystère.
Mohamed Ould Hanefi. La nuit d'Al Fitr. Bezoul.
Certain, se sont domptés a se contenter d'un peu de "Aich" et de sel. Le sucre étant devenu denrée très rare, seule les "nantis" pouvait en goûter avec mesure. Les nantis ici, ce sont ceux qui avaient un enfant manœuvre ou boy à Nouakchott et qui reçoivent de temps en temps un "Kouli" de la capitale. Un peu de poisson sec ou de haricot.
J'étais triste et perdu de voir ce tableau persistant, qui ne change jamais. Beaucoup de visages ont disparu dans les couloirs de l'éternité, emportant le secret des causes de leur mort. Les habitants de cette région sont discrets et dignes, même aux portes du trépas.
"L'ancien", était là. Il avait le même sourire noblement triste, qu'il affichait depuis les temps, ou dans l'armée, il avait servi, corps et âme, un pays qui le laissera plus tard aux griffes de la faim et des privations. Il portait toujours la chemise "Pierre Cardin", que je lui avais remis, il y-a trois ans.
Les couleurs sont parties, mais la couture est restée tenace, pour défier l'arrogance de ceux qui pensent se réserver le privilège des hautes coutures. Il avait toujours ce reflexe de se mettre au garde à vous pour saluer. Ses dents ont laissé places à quelques échardes dispersées ça et là dans une gencive fatiguée de mastiquer l'"imasticable", pour apaiser une faim qui a décidé d'élire domicile dans ces estomacs de la persévérance.
Je ne peux jamais m'empêcher de me remplir les yeux de larmes, en imaginant "L'ancien", encore plus jeune, évoluant dans les rangs de sa garnison, sillonnant les frontières du pays, le sourire toujours aux lèvres dans toutes les circonstances, l'esprit vif et vide de toute politique, mais prêt a laisser la vie, pour l'honneur de la Mauritanie. La patrie, qui, elle n'a que faire de son honneur, ou de celui de ceux qui partagent sa condition.
Z… est morte. A l'apogée de sa beauté, elle avait était l'épouse ou plutôt la "légale", pour les chefs de ses maîtres. A sa vieillesse, elle fut reléguée, comme les femmes de sa condition au banc d'une société servile, qui avait perdu l'habitude de l'accepter dans ses rangs. Elle est morte dans le "Barzakh". Les maîtres l'ayant rejeté après avoir consommé ses charmes et les autres l'ayant classée parmi ceux qui vivent de "l'autre coté".
L'image que je n'ai jamais pu oublier un instant de ma vie, est celle de M... Elle est morte sans jamais comprendre pourquoi les hommes lui faisaient du mal. Elle n'avait qu'un mot passe partout dans la bouche devant les situations douloureuses: "Tey-yalla."
Je me rendis compte que les bouches qui me saluaient étaient tellement asséchées par le jeun, que leurs salutations sortaient des bouches comme engluées par une colle sèche et visqueuse qui entravait les mots et rendait les idées confuses.
Une pensée soudaine : la glace. Ou puis-je avoir de la glace avant le crépuscule? Je montais dans la voiture et me précipitais vers le bord de la route Boghé-Rosso.
Une voiture, ma main insistante. Il s'arrêta. La malle arrière était bourrée de glace. Je remplissais la mienne et retournais au village. Je n'essayerai même pas de décrire l'effet d'une barre de glace sur les esprits desséchés par les vents chauds de la Chamama et les rigueurs du ramadan.
Un vieillard, benoîtement me déclara : "J'avais une migraine persistante. Mais depuis que j'ai consommé cette glace, je me sens bien." Sur quoi je lui rétorquai que "Inchallah nous ouvrirons une pharmacie qui vendra de la glace."
Je m'exerce seulement à méditer combien de responsables s’entraînent à tromper Dieu et les hommes en ce mois béni, ou si les bienfaits sont multipliés, le mal est consigné pour un jour auquel personne n'échappera.
Ou est passée la part de ces pauvres dans les ressources nationales? D'accord avec le monsieur de la glace à seulement 3000 ouguiyas par jour, je contribuais à faire goûter la fraîcheur à des citoyens qui s'abreuvent d' eaux de puits non désinfectés et d'eaux à la salubrité douteuse. Combien ce geste serait plus général et a un coût plus désuet, pour un président ou un ministre des glaces, des fastes et de la climatisation ?
Bezoul a été divisé en deux. Pour des raisons politiques bien sur. Deux quartiers rivaux qui se regardent en chiens de faïence, et se détestent par intérim. C'est la volonté de ceux qui maintiennent le statu quo par l'ancien nouveau système de diviser pour régner. Séparer pour maîtriser et affaiblir par semer la haine.
La féodalité, habillée en démocratie et l'esclavage déguisé en fraternité exemplaire. Tellement exemplaire, qu'on n'y verrait que du feu. A deux cent mètres de la grande mosquée en béton que j'avais construite aux années 2001-2002, deux mosquées branlantes et fissurées, en zinc ont été construites et scindent désormais Bezoul 1 en deux : Les romains et les gaulois.
Seule la prière du vendredi, ou je faisais office d'imam et de prêcheur, arrivait encore à réunir les frères ennemis malgré eux. Les deux Bezouls, sont un symbole et un résumé de l'histoire de cette région de misère et d'injustice.
La partie "soumise", cinq ou six tentes, tout au plus, a été dotée d'un sondage d'eau douce, surmonté d'un château d'eau dressé vers le ciel, en phallus décisif et agressif contre ceux qui n'ont pas coopéré. Et a un kilomètre de la, l'autre Bezoul, le Bezoul des "insoumis", plus d'une centaine de familles, croupi dans les difficultés. Se servant de leurs enfants-charrettes pour s'abreuver d'un puits profond. Tout a été fait et calculé pour que ceux qui acceptent la "Tilit" soient des seigneurs par rapport a ceux qui veulent exprimer un semblant de liberté. Une liberté qui d'ailleurs n'a de liberté que le nom.
Dans cette zone, j'ai toujours l'impression que l'impact du gouvernement est nul. Quelque part un chef d'un arrondissement qui fait un début "administratif", vite dompté par les astuces d'un système, qui a toujours plus d'un tour dans son sac, pour ramener les acharnés de la loi a plus de raison et les anesthésier contre la répulsion séculaire de l'injustice et de l'inégalité. Imaginez des enfants qui font 18 kilomètres par jour pour fréquenter une école à Mouqam Ibrahim des Oulad enahwi.
Des enfants qui n'auront jamais un diplôme, ni de places au soleil. Durant les élections pour être conséquent, on leur fournit un bus désuet et croulant pour quinze jours. On a satisfait le président par ce soutient forcé et factice, le fameux mini bus a disparu et les rideaux sont retombés sur le secret du drame.
A Bezoul, j'ai toujours senti que j'étais à des milliers d'années lumières de la civilisation. Les indigènes sont bloqués dans un état de stagnation immuable et morbide. Jamais de diplôme, jamais de fonctionnaire, jamais de commerçant, ni même d'agent de sécurité, capable de freiner les exactions de ceux qui, chargés de garantir la sécurité et la sérénité du citoyen, se laissent aller souvent a cet abus, peut être involontaire d'autorité, qui consiste a penser que tous ceux qui sont "dépassés" par les prérogatives de la constitution, sont des gens de moindre valeur, pour ne pas dire de seconde importance, dont la dignité est "Halal" et les sentiments négligeables.
Dans cette région beaucoup de pièges ont été dressés et mis en veilleuse, pour, dans le cas éventuel, dresser les gens contre les autres et gifler le visage insoumis, par ses propres mains. Ainsi les habitants de Ch… sont descendus là, au bord de la Chamama et revendiquent en silence un périmètre, cultivé depuis une trentaine d'années par les Bezoulois.
Il parait que le conseil leur a été donné par une personnalité politique et notable, qui s'est réservé ainsi la possibilité d'équilibrer cette fragile stabilité à sa convenance et selon les intérêts de ses intérêts.
Las d'espérer l'action d'un "président des pauvres", qui semble plutôt privilégier la compagnie des riches, je me demande qu'attends la clémence du Dieu des pauvres, pour rendre à ces fidèles, qui l'adorent, comme personne au monde ne peut le faire, la fraîcheur de Sa miséricorde et la douceur de Sa clémence. Un regard de Toi, mon Dieu, pour ces hommes et ces femmes, alignés en rang sublime, pour accomplir la sallat de "Tarawih".
Cette prière longue et pénible, ou la voix fervente et divine d'un imam, qui n'a pas été perverti par les fastes du monde, se mêle aux grondements sourds et discrets des entrailles tannées par la misère et la faim de ceux qui hier n'ont pas mangé pour célébrer ta grandeur et demain resteront le ventre vide, pour Te signifier que les épreuves, même les plus insupportables et les plus atroces, ne peuvent les dévier de Ton obéissance ou des contours de Ton chemin.
Ma requête je l'adresse à Toi, Maître de l'univers, Allah, le Tout Puissant. Tu vois ce que je vois, avant que je ne le voie. Tu peux donner la glace, la viande, les haricots et les poissons séchés à qui Tu veux. Tu es Juste et Tu T'es interdit le tort avant de l'interdire aux hommes. Pourquoi mon Dieu cette situation ne change jamais???
Vingt sept ans mon Dieu, que j'attends un brin de Ton infinie miséricorde sur cette terre de l'incompréhensible et de l'insupportable. Z… est morte humiliée et déçue. M…est morte affamée, mais accrochée à Ton espoir. B… est mort isolé ne sachant ou sont ses enfants et dans quelles conditions ils vivent.
L'"ancien" a les jambes arquées par le poids de cette vie impitoyable. Bil…flanche sous le poids d'une famille, qu'il ne peut nourrir…M… la main en visière scrute les horizons de Ton secours. D'autres ont disparus sans déranger personne, sans laisser de traces.
Tous sont décidés à mourir suspendu à l'espoir de Ta miséricorde immense…Décevoir n'appartient pas au registre de Tes attributs. Un simple regard de Toi et cette zone sombre et effrayante, sera inondée de lumière…
Qu'attends-Tu mon Dieu, Allah, Lumière des lumières et Soutient inconditionnel de ceux qui ont été privés de tout espoir? Qu'attends-tu Maîtres, quand les maîtres ont faussé tes paramètres? Que coûte à Ton royaume immense de faire qu'avant de mourir, je vois ces parias, les visages épanouis par Tes largesses infinies et généreuses? Astaqviroullah!
Je ne sais pas, mais Tu sais Seigneur des seigneurs et gouverneur, juste et Équitable des mondes visibles et du mystère.
Mohamed Ould Hanefi. La nuit d'Al Fitr. Bezoul.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire