samedi 30 août 2014

Fassala : Capitale mauritanienne... de la soif

Fassala : Capitale mauritanienne... de la soif Le Hodh El Charghi est la région où la crise de la soif se ressent le plus en Mauritanie. Particulièrement à Fassala, à 3 km à la peine de la frontière malienne, où au plus fort de la soif, les hommes s'abreuvent littéralement avec les bêtes.

On se souvient des manifestations déchaînées (mairie brûlée, ainsi que le dispensaire et son ambulance) contre le manque d'eau, à Fassala, en février 2011, réprimées dans la violence par les forces de l'ordre.

Le président de SOS-Esclave, Boubacar Ould Messaoud réagissait alors ainsi dans un communiqué à la presse :

«Des citoyens ont été battus publiquement et maintenus sous le soleil ardent pendant plusieurs heures par des militaires déchainés. Des témoignages font état d’actes de torture contre plusieurs personnes. La répression prend, de plus en plus, l’ampleur d’une véritable campagne punitive, largement disproportionnée. Manifestement, l’ensemble des autorités locales ont été mises à contribution pour ‘mater’ une simple contestation de citoyens révoltés par des conditions de vie qui se dégradent de jour en jour».

Trois ans plus tard, si Fassala demeure toujours «la capitale de la soif du pays» comme disent les habitants de la commune entre eux, des perspectives optimistes s'ouvrent : Avec l'implantation du camp de réfugiés maliens à M'Berra, à 40 km à peine, les ONG internationales qui œuvrent dans le camp, se sont penchés sur le cas de Fassala. Résultat ? Deux puits solaires bientôt terminés, financés par l'ambassade française, et mis en œuvre par Action contre la Faim -Espagne.

«Fassala est aujourd'hui aussi grand que Bassikounou, situé à soixante kilomètres, mais les infrastructures liées à l'eau sont bien moins importantes. Avant ces deux puits solaires d'une contenance de 10 tonnes chacun dans ses cuves, il n'y avait qu'un château d'eau d'une tonne pour toute la ville, de quand même près de 13.000 habitants» présente Seydou Kane, responsable à ACF-E, d'un projet de résistance aux crises auprès des populations de la région.

Les habitants, quant à eux, sans espoir depuis longtemps, regardent d'un œil assez curieux et mesuré les travaux en cours liés aux deux puits. «J'attends de voir si on aura effectivement un accès permanent à l'eau potable. On a subi tellement de désillusions par ici. Encore aujourd'hui, souvent, ce sont mes filles qui doivent aller chercher de l'eau à 3 km d'ici vers Néré» assure ce tenant d'une boutique dans la ville, Boubacar Ould Ahmed.

En attendant, en pleine période de soudure, les hommes par moments, continuent d'aller vérifier si les abreuvoirs du bétail sont plus remplis que leurs gourdes.
MozaïkRIM

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