mercredi 9 juillet 2014

Cheikh Ould Baya évalue l’accord de pêche

Cheikh Ould Baya évalue l’accord de pêche

  « De la peau du Lion l’Âne s’étant vêtu, Etait craint partout à la ronde, Et bien qu’Animal sans vertu, Il faisait trembler tout le monde. Un petit bout d’oreille échappé par malheur, Découvrit la fourbe et l’erreur. - De la Fontaine ».

Comme on commence un peu à s’y habituer l’ex Colonel et actuel maire de la commune de Zouérate Cheikh Ould Baya, (qui décidément n’en rate jamais une) tente par des contorsions (auxquelles on commence aussi à s’habituer), de tirer « gloriole » de la signature du Protocole de pêche entre la Mauritanie et l’Union européenne.

Notre colonel national, que d’aucuns présentent déjà comme le successeur désigné de Mohamed Ould Abdel Aziz, ne peut s’empêcher de se contempler avec délectation son nombril en jetant l’opprobre sur tous les autres. Nous aussi on commence à nous habituer à ses frasques, à ses écarts de langage et même à ses lubies.

« Nos détracteurs nous accusent de “trop tirer sur la ficelle pour arracher le plus à nos partenaires et que pour cela on risque de rompre la ficelle“» pérore-t-il sans ambages. Notre Iznogoud national, que ne renierait nullement Goscinny, se voit- il déjà « calife à la place du calife » ?

Pourquoi se croit-il, lui qui a tant profité de la République, plus soucieux de l’intérêt du pays que « ses détracteurs » qui eux ne font que leur job « ingrat » ? (Ch’houdek ya meynatt) pourquoi veut-il, coûte que coûte que ça soit lui, le père spirituel de la « Nouvelle politique de pêche » qui doit en évaluer le succès ou non ?

Pourquoi, s’il est si sûr de lui, ne commande-t -il pas un audit indépendant et crédible du secteur et de l’impact des mesures qu’ils a prises ou fait prendre ? Par quel tour de passe-passe nous fera-t-il occulter les milliers de jeunes mauritaniens qui se sont retrouvés du jour au lendemain pointant au chômage ou tentant désespérément la filière de l’émigration ?

Ce qui est sûr c’est que L’ANNEXE8 de la balance des paiements publiée sur le site de la BCM indique que les exportations de la pêche sont passées de 269 millions de dollars en 2009 à 330 millions de dollars US en 2013 alors qu’en volume les prises ont augmenté, à titre de comparaison celles du fer sont passées de 522 millions d’USD à 1358 USD.

Monsieur Iznogoud, « vos détracteurs » n’ont jamais dénoncé l’accord dans sa globalité ni essayé de privilégier les intérêts des européens au détriment de ceux des mauritaniens. Tout le monde, y compris dans le camp de vos vrais détracteurs, admet qu’il ya eu des avancées réelles et des acquis importants comme la politique des quotas, ou l’interdiction de la pêche au poulpe.

Je vous répète mon reproche que je vous fit tantôt et qui est que, depuis l’acquisition du fameux patrouilleur chinois en passant par les fonds européens destinés à lutter contre l’émigration clandestine, la fameuse société de gardiennage, les bateaux qui miraculeusement n’ont jamais fait l’objet du moindre contrôle et en finissant par la constituions de plusieurs brigades d’engins de BTP, ainsi qu’un immense patrimoine foncier et immobilier vous vous êtes personnellement enrichi au-delà du raisonnable ce qui , vous en conviendrez avec moi rend suspect tout ce que vous entreprenez.

Comme je vous l’avais aussi dit, la Mauritanie est sans doute le seul pays au monde où, un militaire ou un haut fonctionnaire, encore en exercice peut se vanter publiquement de s’être enrichi sans déclencher un tonnerre de reprobation.

Parlant lors d’un meeting électoral à Zouérate, Cheikh Ould Baya a admis avoir fait fortune mais il a avancé l’explication que « son argent» il l’a eu grâce à la sueur de son front : « J’ai été de 2005 à 2010 Délégué Chargé de la Surveillance Maritime (DSPCM) et cela m’a conféré des avantage légaux que tout le monde peut vérifier au Trésor public » (sic).

C’est bien facile de tourner en dérision les critiques objectives et les enquêtes documentées lorsqu’on a autour de soi une meute d’applaudisseurs qui se bousculent autour de la mangeoire pour recueillir les miettes que le maitre de céans daignera bien leur jeter en pâture. Mais comme l’a si bien dit De La Fontaine :

« Une Montagne en mal d'enfant
Jetait une clameur si haute,
Que chacun, au bruit accourant,
Crut qu'elle accoucherait, sans faute,
D'une cité plus grosse que Paris ;
Elle accoucha d'une souris.
Quand je songe à cette fable,
Dont le récit est menteur
Et le sens est véritable,
Je me figure un auteur
Qui dit : Je chanterai la guerre
Que firent les Titans au Maître du tonnerre.»
C'est promettre beaucoup : mais qu'en sort-il souvent ?
Du vent.
»

MSS
Mauriweb

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