Le président du mouvement IRA, Birame Dah Abeid, a animé mercredi 5 mars 2014 un meeting populaire dans la capitale économique, Nouadhibou.
L’occasion d’exprimer son affliction face à la profanation du Saint
Coran, le leader antiesclavagiste a condamné l’utilisation de la
religion à des fins politiques, demandant une enquête approfondie pour
démasquer les auteurs du crime.
Il a fustigé ceux qui tentent de faire le parallèle entre cet acte d’apostat qui touche au Sacré et l’autodafé des livres du «Code esclavagiste » dont IRA fut l’instigateur en 2012. Dans la foulée, Birame a annoncé sa candidature aux élections présidentielles prochaines.
Selon lui, «les conditions de candidature que les autorités veulent corser pour lui barrer le chemin démontrent le rébus de la classe dominante à laisser au petit peuple le droit de prendre son destin en main».
Le mouvement IRA (Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste) a organisé mercredi 5 mars 2014 un meeting populaire au Robinet 4 de Nouadhibou. Une foule dense et excitée avait envahi tôt dans l’après-midi, le vaste espace jouxtant la Compagnie de Police. Les milliers de tête noirs qui ondulaient au son de la musique d’ambiance étaient légèrement teintées. Une foule bigarrée que quelques policiers surveillaient de loin en contrôlant le flux routier.
Plusieurs cadres du mouvement, à l’image de Sow Alioune, Ahmedna, Issa, Balla Touré, Ousmane Lô, Vatma Jemal, l’une des dernières prisonnières d’IRA, mais aussi le Coordinateur de Nouadhibou, le président du tout nouveau bureau de Boulenoir, se sont succédé au micro pour appeler à la prise de conscience de la communauté «Haratine» face à leur destin. Les dénonciations furent nombreuses.
L’organisation a fustigé la marginalisation de la communauté noire en général, et les «Haratines» en particulier, réclamant davantage de justice sociale, de considération équitable sur le plan de la citoyenneté, de partage juste des richesses nationales et des fonctions administratives. La harangue du vice-président d’IRA, Brahim Ould Abeid, fut forte, porteuse et dense, plongeant la foule dans l’hystérie de groupe.
Dans son speech, il avait dénoncé en effet, la persistance des inégalités de classe, l’absence de volonté politique pour éradiquer l’esclavage et le monopole de groupe qui prive les populations noires de Mauritanie de leurs droits à la pleine citoyenneté.
L’arrivée du président d’IRA, Birame Dah Abeidi, fut euphorique. Son discours, que la foule attendait avec impatience, fut la somme des discours qui ont précédé. Il a déclaré être «choqué par l’acte de profanation du Saint Coran», fustigeant les «acteurs politiques qui utilisent les scandales religieux pour des visées politiques et matérielles».
Selon lui, «la Mauritanie est dans un mauvais virage» et que la «soif du pouvoir ne doit pas justifier l’exploitation de la fibre religieuse des Mauritaniens». Il a souligné qu’il n’y a aucune commune mesure entre l’acte d’autodafé des livres du «Code esclavagiste» qu’IRA avait commis en 2012, et la profanation du Coran, considérant qu’il est même hérétique de faire la comparaison.
Son geste de destruction des ouvrages d’exégèse relevait selon lui, d’un acte de purification destiné à mettre en exergue les seules sources de l’Islam, le Livre Saint et la Geste du Prophète (PSL). Pour lui, les livres de l’exégèse locale ont brûlé des générations de Haratines et continuent à diviser les Mauritaniens en classes et en castes.
«C’est pourquoi, dira-t-il, lorsque nous fûmes jugés, mes camarades et moi, nous avions été acquittés par six juges qui officiaient à l’audience», ce qui d’après lui explique l’absence du sacré dans ces ouvrages, bannis dans tous les pays musulmans. Aussi, Birame a déclaré que les Haratines s’opposeront à tous les anathèmes que les esclavagistes persistent à lancer contre leur communauté parce qu’ils n’acceptent plus la soumission sous le vernis d’une fausse interprétation de la religion.
Pour IRA, il s’agit aujourd’hui de démasquer les vrais auteurs de l’acte de profanation du Coran, regrettant que des partis politiques puissent se réjouir de la pagaille consécutive aux réactions populaires qui ont suivi, entraînant mort d’homme et destructions de biens privés. Il a demandé à ses partisans de s’abstenir de participer à toutes manifestations subversives, non autorisées par les pouvoirs publics. «Nous cherchons à libérer les Haratines et établir une société égalitaire, non à détruire notre pays » scandera-t-il.
Les observateurs ont ainsi relevé dans le discours conciliant de Birame, un fléchissement par rapport au discours habituellement jugé plus radical d’IRA. Ce que Birame a justifié par la gravité du moment qui ne supporterait pas de surenchère et la bonne position adoptée par le pouvoir par rapport aux événements.
Abordant sa candidature à la présidentielle de 2014, le président antiesclavagiste a déclaré répondre à l’appel du devoir, sur la base de la demande pressante de sa base au niveau national et partant de l’aura dont il jouit sur le plan international. Son programme selon lui est de bâtir une Mauritanie égalitaire, juste, démocratique et libre, loin des schémas classiques et trompeurs des politiciens et le diktat des pouvoirs militaires qui se sont succédé jusque-là.
«Vous avez essayé jusque-là avec une seule Mauritanie, essayez maintenant avec l’Autre Mauritanie » a-t-il lancé. Selon lui, les conditions de candidature que les autorités veulent corser pour lui barrer le chemin démontrent le rébus de la classe dominante à laisser au petit peuple le droit de prendre son destin en main. «Ma candidature sera le vrai et unique face-à-face entre la Mauritanie d’en-haut et la Mauritanie d’en bas» martela-t-il.
Evoquant sa récente tournée d’un mois en Europe, Birame a déclaré avoir rencontré la diaspora à Paris, Marseille, Bruxelles, Genève et en Italie, d’avoir eu des entretiens avec des responsables européens sur la situation en Mauritanie et au Sahel, d’avoir rencontré plusieurs ONG des droits de l’Homme, d’avoir supervisé l’élection du bureau IRA-France et IRA-Italie à Naples, d’avoir discouru devant le Geneva Summit qui regroupe les plus prestigieuses ONG des droits de l’homme au monde, d’avoir assisté à l’expulsion d’une délégation de l’ambassade de Mauritanie et leurs avocats parce que non concernés par le sommet qui ne concerne pas les Etats, mais les défenseurs engagés.
Cheikh Aïdara
Il a fustigé ceux qui tentent de faire le parallèle entre cet acte d’apostat qui touche au Sacré et l’autodafé des livres du «Code esclavagiste » dont IRA fut l’instigateur en 2012. Dans la foulée, Birame a annoncé sa candidature aux élections présidentielles prochaines.
Selon lui, «les conditions de candidature que les autorités veulent corser pour lui barrer le chemin démontrent le rébus de la classe dominante à laisser au petit peuple le droit de prendre son destin en main».
Le mouvement IRA (Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste) a organisé mercredi 5 mars 2014 un meeting populaire au Robinet 4 de Nouadhibou. Une foule dense et excitée avait envahi tôt dans l’après-midi, le vaste espace jouxtant la Compagnie de Police. Les milliers de tête noirs qui ondulaient au son de la musique d’ambiance étaient légèrement teintées. Une foule bigarrée que quelques policiers surveillaient de loin en contrôlant le flux routier.
Plusieurs cadres du mouvement, à l’image de Sow Alioune, Ahmedna, Issa, Balla Touré, Ousmane Lô, Vatma Jemal, l’une des dernières prisonnières d’IRA, mais aussi le Coordinateur de Nouadhibou, le président du tout nouveau bureau de Boulenoir, se sont succédé au micro pour appeler à la prise de conscience de la communauté «Haratine» face à leur destin. Les dénonciations furent nombreuses.
L’organisation a fustigé la marginalisation de la communauté noire en général, et les «Haratines» en particulier, réclamant davantage de justice sociale, de considération équitable sur le plan de la citoyenneté, de partage juste des richesses nationales et des fonctions administratives. La harangue du vice-président d’IRA, Brahim Ould Abeid, fut forte, porteuse et dense, plongeant la foule dans l’hystérie de groupe.
Dans son speech, il avait dénoncé en effet, la persistance des inégalités de classe, l’absence de volonté politique pour éradiquer l’esclavage et le monopole de groupe qui prive les populations noires de Mauritanie de leurs droits à la pleine citoyenneté.
L’arrivée du président d’IRA, Birame Dah Abeidi, fut euphorique. Son discours, que la foule attendait avec impatience, fut la somme des discours qui ont précédé. Il a déclaré être «choqué par l’acte de profanation du Saint Coran», fustigeant les «acteurs politiques qui utilisent les scandales religieux pour des visées politiques et matérielles».
Selon lui, «la Mauritanie est dans un mauvais virage» et que la «soif du pouvoir ne doit pas justifier l’exploitation de la fibre religieuse des Mauritaniens». Il a souligné qu’il n’y a aucune commune mesure entre l’acte d’autodafé des livres du «Code esclavagiste» qu’IRA avait commis en 2012, et la profanation du Coran, considérant qu’il est même hérétique de faire la comparaison.
Son geste de destruction des ouvrages d’exégèse relevait selon lui, d’un acte de purification destiné à mettre en exergue les seules sources de l’Islam, le Livre Saint et la Geste du Prophète (PSL). Pour lui, les livres de l’exégèse locale ont brûlé des générations de Haratines et continuent à diviser les Mauritaniens en classes et en castes.
«C’est pourquoi, dira-t-il, lorsque nous fûmes jugés, mes camarades et moi, nous avions été acquittés par six juges qui officiaient à l’audience», ce qui d’après lui explique l’absence du sacré dans ces ouvrages, bannis dans tous les pays musulmans. Aussi, Birame a déclaré que les Haratines s’opposeront à tous les anathèmes que les esclavagistes persistent à lancer contre leur communauté parce qu’ils n’acceptent plus la soumission sous le vernis d’une fausse interprétation de la religion.
Pour IRA, il s’agit aujourd’hui de démasquer les vrais auteurs de l’acte de profanation du Coran, regrettant que des partis politiques puissent se réjouir de la pagaille consécutive aux réactions populaires qui ont suivi, entraînant mort d’homme et destructions de biens privés. Il a demandé à ses partisans de s’abstenir de participer à toutes manifestations subversives, non autorisées par les pouvoirs publics. «Nous cherchons à libérer les Haratines et établir une société égalitaire, non à détruire notre pays » scandera-t-il.
Les observateurs ont ainsi relevé dans le discours conciliant de Birame, un fléchissement par rapport au discours habituellement jugé plus radical d’IRA. Ce que Birame a justifié par la gravité du moment qui ne supporterait pas de surenchère et la bonne position adoptée par le pouvoir par rapport aux événements.
Abordant sa candidature à la présidentielle de 2014, le président antiesclavagiste a déclaré répondre à l’appel du devoir, sur la base de la demande pressante de sa base au niveau national et partant de l’aura dont il jouit sur le plan international. Son programme selon lui est de bâtir une Mauritanie égalitaire, juste, démocratique et libre, loin des schémas classiques et trompeurs des politiciens et le diktat des pouvoirs militaires qui se sont succédé jusque-là.
«Vous avez essayé jusque-là avec une seule Mauritanie, essayez maintenant avec l’Autre Mauritanie » a-t-il lancé. Selon lui, les conditions de candidature que les autorités veulent corser pour lui barrer le chemin démontrent le rébus de la classe dominante à laisser au petit peuple le droit de prendre son destin en main. «Ma candidature sera le vrai et unique face-à-face entre la Mauritanie d’en-haut et la Mauritanie d’en bas» martela-t-il.
Evoquant sa récente tournée d’un mois en Europe, Birame a déclaré avoir rencontré la diaspora à Paris, Marseille, Bruxelles, Genève et en Italie, d’avoir eu des entretiens avec des responsables européens sur la situation en Mauritanie et au Sahel, d’avoir rencontré plusieurs ONG des droits de l’Homme, d’avoir supervisé l’élection du bureau IRA-France et IRA-Italie à Naples, d’avoir discouru devant le Geneva Summit qui regroupe les plus prestigieuses ONG des droits de l’homme au monde, d’avoir assisté à l’expulsion d’une délégation de l’ambassade de Mauritanie et leurs avocats parce que non concernés par le sommet qui ne concerne pas les Etats, mais les défenseurs engagés.
Cheikh Aïdara
Avec Cridem, comme si vous y étiez...
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