Pendant quinze jours les formations politiques engagées dans la course électorale mettront à profit cette occasion pour conquérir le suffrage des électeurs mais ce sera également l’occasion pour les boycottistes d’expérimenter la politique de la terre brulée. Nous avons rencontré le coordinateur régional de l’UFP au Tagant et nous lui avons demandé de nous éclairer sur les dessous du combat de boycott que livre son parti .
.
Question : Quatre jours après le démarrage de la campagne électorale quel est l’impact du boycott au niveau de Tidjkja et le Tagant de façon générale ?
Abderrahmane Ould Lehbib : Comme vous le savez lorsque nous avons pris la décision de boycotter les élections nous avons commencé aussitôt le travail afin de rendre cette décision effective sur l’étendue du territoire. Maintenant pour répondre à votre question concernant Tidjikja et le Tagant en général, je dirai qu'au terme de ces quatre premiers jours de campagne, nous avons acquis la certitude que le boycott a produit ses effets. Il est aisé de constater que les tentes sont désertes et ne sont fréquentées que par quelques individus attirés plus par simple curiosité que par un quelconque soutien à un quelconque candidat. Malgré la présence des militants issus des localités environnantes le premier jour, l’affluence au niveau des sièges de campagne à Tidjikja était faible.
Pour nous la campagne qui se déroule sous nos yeux n’est rien d'autre qu’une parodie maquillée de sons, de couleurs, de slogans. Ensuite le fait que ces élections sans enjeu opposent des concurrents sans envergure leur ôte toute crédibilité. Les populations locales ne sont pas dupes elles ne vont pas perdre leur temps à des élections dont l’issue est déjà connue. Une chose est certaine cette campagne sans gout ni saveur émaillée par des contestations tous azimuts visant directement le pouvoir et ses acolytes de la CENI, ne pourrait susciter un intérêt chez nos concitoyens.
Question : Quelles mesures avez-vous prises pour une campagne de boycott actif ?
AOL : Nous utilisons les canaux officiels du parti pour diffuser le message de boycott à travers des réunions que nous tenons régulièrement au niveau de notre siège. Notre message est sans ambigüité et il est perçu favorablement tant il est limpide et facile à justifier. Ce message est celui de dire à tous que les élections en vue sont des élections non consensuelles, unilatérales et sources de discordes. Nous attirons l’attention des populations sur le fait que la prochaine assemblée et les prochains conseils municipaux issus de ces élections n’auront aucune crédibilité et qu’ils participeront plutôt à approfondir la crise politico-institutionnelle que traverse le pays depuis le coup de force de l’actuel Président de la République.
Maintenant le moment venu nous dévoileront notre stratégie du boycott actif qui j’en suis persuadé sera très suivi.
Question : La démission du député Cheikhna Ould Cheikhawi de votre parti n’a-t’elle pas entamé les rangs de l’UFP au niveau local ?
AOL : Je n’aime pas tellement aborder ce genre de questions personnelles et je respecte les positions des uns et des autres mêmes si je ne les partage pas. Seulement voici déjà quatre jours que la campagne a débuté et à ma connaissance, j’ai pas eu vent de la défection sous la houlette du député démissionnaire d’aucun cadre et aucun militant de base de l’UFP à Tidjikja. Je peux affirmer sans risque de me tromper que la démission de l’UFP de Ould Cheikhawi et son adhésion à l’UPR est un non événement.
Propos recueillis par Khalil Sow
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire