samedi 16 mars 2013

Hodh El Gharbi / Distribution gratuite de vivres: les vrais-faux bons du PAM / CPSSA

En août 2012, le Commissariat à la Protection Sociale et à la Sécurité Alimentaire (CPSSA) a lancé, au Hodh El Gharbi, en partenariat avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), un programme de distribution gratuite de vivres. Près de 1500 familles pauvres ont été identifiées. Chaque foyer recensé a reçu un bon, portant les sigles des deux institutions, et sur lequel étaient indiquées, en détail, les quantités de produits alimentaires à octroyer. Mais, huit mois plus tard, les familles attendent toujours la livraison. Las des rendez-vous manqués et des promesses non tenues, les chefs de foyer les plus avertis ont décidé de saisir la presse indépendante pour faire valoir leurs droits. Selon les autorités administratives et communales, directement impliquées dans le processus d’identification des bénéficiaires, le retard est dû à une carence, au niveau du PAM, en une certaine catégorie de produits à distribuer. Contacté par Le Calame, le directeur local de cet organisme onusien à Aïoun est imperturbable. « Ma hiérarchie », martèle-t-il, « est au courant des bons dont vous parlez et qui font beaucoup de bruit dans la région. Pour votre information, sachez que le PAM n’a toujours pas encore apporté de solutions à ce déficit récurrent, malgré les notes qui lui ont été adressées. Tout ce que je peux vous dire, c’est de rassurer les détenteurs de ces bons : ils seront servis une fois les produits disponibles », ajoute l’homme, tout en se refusant à fixer une quelconque date. Face à cet imbroglio, les populations nécessiteuses ne savent vraiment plus à quel saint se vouer et se perdent en conjectures. L’agence onusienne manque-t-elle réellement de vivres ? Est-elle véritablement au courant de ces bons ? En tout cas, leur émission a coïncidé avec une virulente polémique, entre l’opposition et le pouvoir. Simple hasard ou manœuvre programmée ? Beaucoup craignent que le CPSSA ait provoqué consciemment la DGR, entraînant le PAM dans une aventure approximative, pour calmer les esprits et les ventres. Une stratégie déjà exploitée à Nouakchott et à Nouadhibou. A chaque fois que l’opposition envisage une marche ou un meeting, les autorités de la place procèdent à des distributions gratuites de vivres : poissons, blé, huiles et autres denrées. Mais, cette fois, la différence est de taille : à Aïoun, les généreux donateurs, c'est-à-dire le PAM et le CPSSA, n’ont pas honoré leur engagement.
Moustapha O/ Bechir CP Hodhs
Source : Le Calame (Mauritanie)

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