mercredi 11 janvier 2012

Cri au secours d’un citoyen à Barkéol : A son Excellence Monsieur le Président de la République.




Excellence ;

Nous avons l’honneur de vous adresser cette lettre ouverte, pour vous exprimer, ce que nous vivons comme injustice dans la Moughata de Barkéol, dans le cadre des démarches d’une certaine féodalité en connivence avec les autorités administratives locales, visant à nous spolier nos terres de culture.

Excellence,

Le contentieux foncier qui m’oppose avec Mouhamed Mahmoud O Abeid El Barka via Mouhamed saleh O Abghary, que je vous soumets aujourd’hui, a été exposé dès son début aux autorités locales de Barkéol, qui ont tranché au final, en faveur de mes adversaires dans les conditions les plus arbitraires du monde.

Il faut noter l’existence dans cette partie de la Mauritanie d’une règle non écrite, mais très en vigueur qui fait que les autorités tranchent les litiges fonciers qui surgissent de plus en plus, entre les forces de productions et de progrès à celles d’exploitation et rétrogrades, en faveur ces dernières au détriment des lois de la république.

Comme c’étaient le cas des litiges de Laweissy, Gabra et Boulahrath de l’année 2011. Ce qui dénote d’un grand manque de responsabilité en vers tout ce qui est développement de la nation.

C’est dans ce contexte, l’affaire a été portée auprès du wali, qui se trouvait en congé. Néanmoins son intérimaire saisit du dossier et a contacté le Hakem de Barkéol sur le sujet, au dernier de lui faire comprendre que sa décision a été prise en concertation avec le wali titulaire. De la, il m’a paru claire qu’au niveau de l’administration régionale que les issues sont bouchées.

Mes réflexions se sont tournées vers le Ministère de l’intérieur et de décentralisation, mais ayant médité les manques de suites aux instructions antérieures du ministre, favorables aux opprimés pour des cas similaires dans la Moughataa (cas de Leweissy), j’ai opté d’adresser directement à votre excellence, estimant seule votre intervention peut mettre fin à cette injustice. Ceci, malgré l’espoir de justice que j’attends du cadi de Barkéol, dont le dossier est entre ses mains.

Cela se justifie par la conscience que nous avons des pressions et des tentatives accrues d’interférences de forces obscurantistes d’influencer la nouvelle volonté de l’indépendance de la justice, qui met le magistrat en charge de dossier dans des conditions difficiles pour prendre sa décision, en toute inhttp://www.blogger.com/img/blank.gifdépendance.

Excellence, Monsieur le Président

Permettez-moi de vous exposer les contours du problème pour mieux cerner ses tenants et aboutissants. Je suis, un cultivateur à Disky II, localité relevant de la commune de Dagveg de la Moughataa de Barkéol, au niveau de laquelle, ma famille et moi avons acquis l’habitude de pratiquer les cultures sous pluie sur notre terre, située dans la surface couverte par les eaux d’épandages du barrage de Disky (cassé depuis 2 ans). Cette terre que mon défunt père a défriché et mis en valeur d’il y’a 40 ans, est devenue, ainsi la principale source de revenus pour la famille.

Durant ces quatre décennies, personne n’a jamais manifesté la moindre contestation de notre propriété sur cette terre. Chose que je n’ai jamais imaginé pouvant se produire. Ma surprise était si grande et le choc était, si fort, lorsque mon voisin Mouhamed Mahmoud o Abeid El Barke dit Dahmoud s’est présenté pour me dire que mon champ lui appartient. Sans beaucoup tarder, j’ai saisi l’autorité sur les allégations de ce dernier. Elle s’est engagée à résoudre le problème, en m’ordonnant de continuer de cultiver ma terre et de ne pas céder à la provocation au cas ou mon adversaire s’y prêterait.

Avec les premières pluies j’ai commencé mes travaux champêtres, comme accoutumé. Ainsi Ould Abeid El Barka a mobilisé les siens et sont venus semer sur notre semi. De nouveau l’autorité fut informée du dernier développement. C’est à partir de ce moment que le nommé Med Saleh O Abghary qui prétend être mandaté pour défendre, ce qu’il appelle propriété foncière de son groupe traditionnel de Ehl Sid el Haj, a surgi dans le dossier, avec des démarches qui ne laissent aucun doute que c’est lui-même qui a poussé O Abeid el Barké de franchir les premiers pas et il lui reviendrait de tracer et parachever le scénario du complot.

Ainsi, il déposa une plainte auprès du cadi de Barkéol, dans laquelle, il déclare que les terres de Disky lui appartiennent et il a donné l’ordre à Abeid El Barké de m’empêcher par tous les moyens de continuer de travailler dans mon champ. Dans le bureau du cadi en réponse à sa convocation, il nous a déclaré incompétent de se prononcer sur le sujet, car la plainte présentée à transformer le contentieux en conflit collectif.

De retour au Hakem, il a paru cette fois ci très hésitant et confus à notre égard, une manière sans équivoque pour prendre partie en faveur du notable. En commentant notre propos sur la loi 127/83, qui dit que la terre appartient à celui qui le met en valeur et sur les allégations du notable de sa propriété sur la base de la tenure traditionnelle, le Hakem souligne que la propriété traditionnelle a été abolie par la loi 127/83, mais que cette loi ne peut pas être appliquée et de suggérer une solution qu’il qualifie de l’amiable, qui consiste à partager équitablement le champ entre les deux protagonistes pour cette année et à moi de rendre ma part à la partie adverse après la récolte.

Solution que j’ai rejetée immédiatement, estimant qu’elle est tellement injuste et immorale, car elle ne fait que consacrer l’expropriation de mon champ. En cédant devant les tentatives et pressions de cet homme, le hakem renonça à l’application de l’avis de l’administration dans ces cas de figue, qui consiste à me laisser cultiver mon champ pour cette année et trouver une solution au contentieux après la récolte.

Dans sa volte face, il suit le notable dans ses propos provocateurs en déclarant que la communauté Peule n’a d’ailleurs aucune propriété foncière dans toute la zone de l’ Aftout. Déclaration répétée au Wali Moucaid de l’Assaba en ce terme : A Barkeol, la propriété est de type traditionnel donc les terres appartiennent aux tribus maures, les Peuls n’ont aucune propriété terrienne dans cette zone. Des propos indignes d’un citoyen lambda, de surcroît d’une autorité investie de pouvoir de préserver les intérêts des citoyens et de l’Etat de droit.

Excellence Monsieur le Président

Le 5 septembre 2011, le Hakem m’a convoqué avec mon rival direct et nous informa de sa décision arbitraire, consistant à retirer ma propriété foncière en faveur de mes adversaires Abeid El Barka et Ould Abghary. Séance tenante je lui ai demandé une copie de la décision, il a répondu par négation et de me dire va où tu veux, tu peut aller jusqu’ au Président.

Excellence,

Sur votre permission, j’attire votre attention du danger que présente aujourd’hui le comportement et agissement de Ould Abghary sur la paix et la quiétude des paisibles populations de l’Aftout. De Mbout (Bidhyam) à Barkéol (Disky) il agit ici et là dans l’impunité totale, pour empêcher les uns de creuser ou foncer des puits pour l’eau à boire, pour priver des coopératives féminines de faire des jardins maraîchers ou d’implanter des arbres fruitiers octroyés par des partenaires au développement de notre pays ou pour arracher aux autres leur terres de culture au vu et au su des autorités locales, voir en connivence avec certaines.

Il déclare haut et fort devant les publics et les autorités que les Peuls n’ont aucun droit de propriété terrienne dans cette zone et lance même de menaces d’expatrier ceux qui refusent de se soumettre à son diktat.

Excellence
Nous sommes désemparés et nous nous demandons à quelle fin se vouer. Accepter de se soumettre aux diktats des forces obscurantistes en collision avec une administration corrompue et nostalgique de la politique chauvine du régime déchu de Ould Taya, ou résister en luttant contre les agissements de ces dernières, pour l’avènement d’un véritable Etat de droit avec tout ce qui cela comporte comme conséquences sur notre sécurité?

Excellence
Nous demeurons convaincu que vous n’hésiterez pas d’intervenir avec célérité pour arrêter cette pagaille, en mettant fin au comportement provocateur de cette et en rendant nul et non à venue la décision arbitraire du hakem de Barkeol sur notre terre de culture et en faisant régner dans notre chère patrie la paix, la justice et la concorde entre ses filles et fils.

Djibi Mamadou Diallo à Disky


www.cridem.org


Source :
Oumar Sow

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