mardi 1 novembre 2011

Recensement : Maghama rage contre l’administration.




De source généralement bien informée, le commandant de brigade de la gendarmerie de Maghama, son adjoint et un gendarme reconnu comme étant un de ceux qui ont fait usage de leurs armes à feu pendant les manifestation anti enrôlement, ont quitté Maghama pour une destination inconnue. Un nouveau commandant de brigade et son adjoint, ont pris service.

C’est la molle réponse apportée à la revendication des jeunes de Maghama qui avait exigé de l’administration la poursuite judiciaire de ou des responsable de la mort du jeune manifestant, Lamine Mangane, tué le 24 septembre dernier, lors des violentes manifestations contre les «procédures humiliantes » d’enrôlement.

Au regard des engagements pris par l’administration de satisfaire toutes les doléances des jeunes manifestants de Maghama, il était entendu que la lumière soit faite sur cette affaire et que les coupables soient punis.

Surtout que le départ au plus vite de Maghama du commandant de la brigade de la gendarmerie, celui de la garde ainsi que deux policiers (Ould Aimore agent de police et Alioune Fall chef de corps urbain de la police) était une exigence des jeunes manifestants. Ce n’était pas tout d’ailleurs, puisque entre autres revendications, les jeunes voulaient aussi savoir d’où venait l’autorisation donnée aux commerçants de porter des armes avec lesquelles ils les ont menacés. Mais avec ce qui se passe sur le terrain, tout porte à croire qu’elle a choisi l’option de rester ferme et de ne pas poursuivre les coupables.

Refus de l’impunité

Même si elle donne l’impression d’avoir reculé sur les questions humiliantes des agents recenseurs, dans la pratique, les tracasseries restent toujours une réalité amère, vécue surtout par certains mauritaniens nés à l’étranger. A l’exemple de cette épouse très âgée d’une importante personnalité des années de l’indépendance née à Kayes et à laquelle les agents recenseurs du centre d’accueil de Tevragh-Zeina ont fait toutes les misères, au point de la mettre hors d’elles parce qu’on lui demandait sa date de mariage.

Exaspéré, elle a jeté l’éponge et renoncé à l’enrôlement sans autre forme de procès. A Nouadhibou ce serait un homme d’affaires très riche qui s’est vu opposer le refus de l’enrôlement par le centre d’accueil de Nouadhibou au prétexte qu’il serait sahraoui. Lors des interrogatoires particulièrement humiliants dont des citoyens mauritaniens nés à l’étranger, ou dont des parents et grands-parents sont nés dans des pays de la sous – région, des agents recenseurs ici ou là dans les centres d’accueil, ont fait très souvent montre d’intolérables préjugés.

Soupçonneux et bien souvent arrogants, ils ont considéré la « mauritanité » des intéressés douteuse voir frauduleuse. Sans autre forme de procès, ces derniers ont été rejetés. Ces actes inqualifiables ont été perpétrés par des agents de l’Etat dont l’ignorance ou la mauvaise foi n’ont d’égal que leur stupidité.

Ils ont ainsi créé, chez leurs victimes, les frustrations qui ont produit le désordre à travers des émeutes d’une extrême gravité. S’ils ont agit par ignorance, la faute de ceux qui les ont nommés est lourde. Car, il est inconcevable qu’à ce niveau de responsabilité, on puisse ignorer que jusqu’à 1945, les deux Hodhs étaient soudanais, c'est-à-dire que leurs ressortissants étaient citoyens du Mali actuel.

Saint – Louis était jusqu’en 1957 la capitale à la fois du Sénégal et de la Mauritanie, et le 1er Gouvernement de la Mauritanie siégeait à Ndar-Toute un des ses quartiers du bord de mer distant de 14 km de Ndiago, dans ce qu’on appelle la langue de barbarie. La première pierre de Nouakchott, capitale de la Mauritanie, a été posée en 1958 par BA Amadou Diadié Samba Diom, Ministre des travaux publics, des Transports, des Postes et de Télécommunications, en présence des Présidents Mokhtar Ould Daddah, et Charles De Gaulle.

Le premier Conseil des Ministres du Gouvernement de la Mauritanie s’est tenu sous une tente, sur une dune située à l’endroit actuel de la Poste et de l’Hôtel Marhaba . Des pièces d’Etat civil essentielles étaient établies à Saint-Louis sans mentionner la Mauritanie (CNI du père de la Nation feu Me Mokhtar Ould Daddah).

Si, par contre, ils n’ignorent rien de ce qui précède, la preuve de leur mauvaise foi est incontestable. Ils sont alors coupables d’une atteinte délibérée à l’unité nationale, et doivent, par conséquent, connaître toute la rigueur de la loi en la matière.

Moussa Diop
QN
Cridem

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