jeudi 27 octobre 2011

Emprisonné pour 'fausse nationalité'.




Pour ses proches et parents, l’histoire de Abdallah Al Hassane Maïga est triste et désolante, car repose l’intransigeant problème de l’histoire des origines. Abdallahi Al Hassane, comme ses grands-parents, serait né à Néma où il a fait ses études coraniques, ses enfants aussi. La famille serait présente dans la région du Hodh Charghi bien avant que cette partie orientale du pays ne fut rattaché à la Mauritanie.

Il disposerait néanmoins de toutes ses pièces d’état-civil mauritaniennes. En se présentant devant les recenseurs pour se faire enrôler, ces derniers auraient fait fi de tous ses documents pour le cribler de questions, arguant que la famille Maïga n’est pas mauritanienne.

Il s’en suivit un échange virulent au cours duquel Maïga répondit lui aussi que tous les agents recenseurs qui sont en face de lui ne sont pas Mauritaniens mais viendraient de pays de l’Afrique du Nord.

Il est arrêté puis expédié au commissariat et ensuite déferré au Parquet de la République pour falsification de documents nationaux. Ce qu’il a nié fortement, attestant qu’il est né dans ce pays, et ces arrières grands-parents aussi, tout comme ses enfants.

Entendu par le Procureur de la République et envoyé en prison. A présent, il est à craindre que beaucoup de personnes naturalisées mauritaniennes n’aient peur de se rendre dans les bureaux pour se faire recenser de peur d’être traîné devant la justice pour falsification, alors que certains étrangers vivant depuis plusieurs décennies en Mauritanie sont parvenus à obtenir par les voies légales la naturalisation.

Il existe beaucoup de Mauritaniens d’origine naturalisés ailleurs dans le monde. Ce lien entre l’origine et la nationalité viole les dispositions légales qui donnent droit à tout étranger d’avoir droit à la nationalité suivant certains critères, tout comme le droit à la nationalité est un droit universel.

Abou Cissé.
Cridem

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