dimanche 31 juillet 2011

Guidimagha : Festival de Ould Yengé.




Premier du genre, le festival de la jeunesse, dénommé localement « Festival du Karakoro pour l’Unité Nationale » fut organisé le 25 ,26 et 27 juillet 2011 à Ould Yengé au Guidimagha sous l’égide de Diop Mahmoud dit Magha, Hakem de la Moughataa et sous le haut patronage de Isselmou ould Abderahmane ould Meinouh, Wali du Guidimagha.

Le wali du Guidimagha a accueilli la délégation ministérielle aux confins de l’Assaba et a conduit ses illustres hôtes à la place publique de la résidence du Hakem de Ould Yengé où Diop Magha s’activait à mettre de l’ordre dans les rangs qui sont en proie à des manifestations chorégraphiques d’une grande émulation qu’animent les troupes artistiques des sept communes que composent la Moughataa (Ould Yengé –Boully –Tektaaké -Awainatt- Daffort-Lehraj-Bouanze)

C’est dans cette ambiance festive marquée de son empreinte par la diversité folklorique aux accents traditionnels, tissés de cohésion et de concorde sociales que Mr Ahmed Ould Bahiya, Ministre d’Etat à l’Education Nationale, à l’Enseignement Supérieur et à la Recherche Scientifique et Madame Cissé Mint Cheikh Ould Boida, Ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports furent reçus avec pompe à la Grande rencontre de Ould Yengé, placée sous le signe de l’Unité Nationale.

La cérémonie a vu la participation effective de plusieurs cadres et parlementaires originaires de la Moughataa, résidents à Nouakchott qui ont fait le déplacement de Ould Yengé ce qui dénote de l’importance accordée à ce festival de la jeunesse dans l’exhaustivité de ses objectivités de promotion des cultures dans leurs diversités et l’épanouissement des jeunes dans un environnement d’unité sociale saine et viable :

Sidi Mahmoud ould Oumar député et questeur du Parlement, Ba Ousmane, Sécrétaire général du Gouvernement, Camara Ali Guéladio, député, Mohamed Mahmoud ould Jaavar, Président de la commission nationale des marchés, Mohamed ould Mini, sénateur, Kane Mamadou Hadiya, directeur du Musée national, Mohamed ould Amar de l’Université Islamique d’Aouin ; Issa Diamou Diallo, attaché au Premier Ministère, Camara Seydi et Meyem m/Dhehby autant de gros bonnets du terroir qui sont venus de Nouakchott pour la circonstance appuyer, les « autochtones locaux », qui ont en charge le pilotage et l’organisation du festival de Karakoro.

Outre les élus locaux et parlementaires de Kankossa (Assaba) et de Mbout (Gorgol) et de Selibabi, ont assisté à cette grande rencontre de Ould Yengé les élus locaux du Sahel et du Karokoro au Mali : Soumaré Ali 1er adjoint au maire de la commune rurale du Sahel, Mamadou Sylla 1er adjoint au maire de la commune de Karokoro et Demba Diawara, président du cadre de concertation du Sahel.

Le 25 juillet 2011 constitue le premier jour des manifestations et fut marqué après le défilé des délégations participantes et le mot de bienvenue prononcé par le maire de Ould Yengé, par le discours de Madame la Ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Cissé Mint Cheikh Ould Boida dont voici la teneur : cette rencontre de trois jours constitue une aubaine pour l’élévation de la culture et permettra sans aucun doute l’affermissement et la consolidation des rapports de coopération et de cohésion sociale, socle d’une véritable unité nationale. Et cela traduit en substance cette volonté appuyée et affichée du Président de la République pour la promotion de la culture, ce qui s’inscrit en droite ligne dans le Programme du Gouvernement.

Cissé Mint Cheikh Boidé d’ajouter que ce Programme prévoit la création à Ould Yengé de véritables cadres d’épanouissement de la culture et de la Jeunesse par la construction d’une Maison des Jeunes et d’un stade de foot- Ball. Cette dernière phrase a suscité des réactions d’enthousiasme et d’adhésion, matérialisées par applaudissements et des ovations intarissables de la Jeunesse de Ould Yengé.

Au terme des discours des officiels, et après la visite des expositions dans les stands qu’abrite la grande et spacieuse cour du lycée de Ould Yengé, Mohamed Mahmoud ould Jaavar, Président de la commission des marchés, originaire de Messeyel Lehbech (Ould Yengé) fera la lecture de sa conférence dont le thème est « Moughataa de Ould Yengé : Réalité et perspectives »

Ould Jaavar dira que le département de Ould Yengé a été crée en 1963 et se situe dans la partie nord du Guidimagha. D’une superficie de 3385 m2, il est frontalier de la Moughataa de Kankossa au Nord, de la Moughataa de Mbout à l’Ouest et par la région de Kayes (Mali) à l’Est. La population de la Moughataa est estimée à près de 68 800 habitants, répartis dans sept communes qui comptent au total 136 localités …

Dans la mémoire collective nationale, l’évocation du Karakoro renvoie à l’éloignement car il s’agit d’une zone fortement enclavée, souffrant de pauvreté et de dénuement. En dépit de tout cela, le Karakoro dispose de potentialités sociales et économiques qui, si elles sont mises en valeur contribueront à le faire sortir de sa situation précaire.

Plus loin Ould Jaavar souligne que la Moughataa est confrontée à des grands défis à relever :

- les habitants de cette zone qui enregistre la plus grande quantité de pluviométrie, souffrent encore de soif en raison de la rareté de l’eau potable, notamment au niveau de la commune centrale ;

- Depuis l’Indépendance du pays, ce réservoir agricole et pastoral n’a pas vu la construction d’un seul barrage digne de ce nom et les digues de retenue d’eau demeurent en dessous du minimum requis ;

- La Moughataa qui souffre beaucoup de l’enclavement, ne dispose pas d’un seul pont, ni d’un seul mètre de route bitumé en dépit de l’ampleur des réalisations accomplies récemment dans ce secteur ;

- les importantes potentialités touristiques n’ont pas encore été mises à profit en raison de l’absence de promotion et du manque d’incitation des investisseurs privés pour initier des expériences pilotes pour l’exploitation de ces potentialités.

- De grands défis environnementaux en raison du cycle de sécheresses récurrentes, du phénomène continue de coupes abusives des arbres, de l’exploitation forestière anarchique et de surexploitation des ressources naturelles résultant de a forte concentration des personnes et des animaux dans les zones humides ainsi que l’érosion des sols causée par la forte tendance à l’inclinaison des sols et la rareté des pluies.

- A telle enseigne que Lemssila qui signifie littéralement le ruisseau qui coule, ne coule plus souvent et le Karakora qui signifie en soninké « le grand lac » n’est même plus un lac, à forte raison d’être qualifié de grand.

Concernant les perspectives d’avenir, Mohamed Mahmoud Jaavar dira que :

- la pauvreté n’est plus un slogan creux pour drainer des financements extérieurs, qui seront détournés à d’autres fins ;

- le Programme électoral du Président de la République Son Excellence Monsieur Mohamed ould Abdel Aziz s’exécute suivant un rythme accéléré comme le montre les récentes réalisations dans l’autre triangle de la pauvreté au niveau de l’Aftout. Nous sommes confiants que notre tour viendra, Inchallah dira Ould Jaavar.

- le désenclavement qui était un vieux rêve, est entrain de se concrétiser comme en témoigne les avancées enregistrées dans la construction de la route Kaédi –Selibabi et le démarrage des travaux de la route Kiffa -Kankossa ainsi que le lancement de l’étude de faisabilité relative à la route Kankossa –Selibabi.

Mohamed Mahmoud ould Jaavar termine son exposé en ces termes « Nous espérons que cette rencontre aboutisse à la création d’une organisation de bienfaisance dénommée « SOS KARAKORO » pour faire une campagne agissante pour sauver le Karakoro. Pour atteindre ses objectifs, cette ONG présentera son bilan et son plan d’action à l’occasion de l’organisation de prochaines éditions de ce festival ;

Mesdames et Messieurs, je vous supplie : Sauvons le Karakoro ! Sauvons le Karakoro ! Sauvons le Karakoro.

Le 2ème et le 3ème jours des manifestations furent sanctionnés, en dehors des matches de foot, et des soirées artistiques par des conférences : Kane Hadiya de la GTZ anime la conférence portant sur le thème : Approche PROGRN sur la gestion décentralisée des Ressources Naturelles.

Faly Sek, médecin chef du centre de Ould Yengé a fait un exposé sur la Santé maternelle et infantile. En fait le festival de Karakora a été un véritable et riche espace d’échanges culturel et sportif (expositions, compétions en lecture de coran, en louange du prophète, en poésie classique, en foot ball, en tir à la cible…) et fut auréolé par d’importantes remises du matériel sportif et de prix aux participants.

Mbaye Demba Yero

Cridem

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