vendredi 24 juin 2011

L’école des sourds d’Agoinit abandonnée à son sort !




Ouverte en octobre 09/10, dans la petite localité d’Agoinitt, commune de Hajjar, (Guidimakha), l’école des enfants sourds, une première à l’intérieur du pays, vit semble-t-il, une situation particulièrement difficile, voire critique. Avec un effectif de 48 enfants dont 28 filles, l’école ne dispose ni locaux, ni de personnel, excepté son enseignant. La seule salle de classe est logée dans une maison gracieusement offerte par les populations.

Hormis le matériel didactique et son enseignant formé au Mali, l’école n’existe donc que sur papier. Les 48 enfants venus des localités voisines sont pris en charge par une cantine ouverte par la DREN du Guidimakha, mais ses capacités demeurent insuffisantes pour satisfaire la demande, affirme Mr Tandia.

Quoique fonctionnant dans une précarité indescriptible, l’expérience a suscité une forte émulation auprès des parents et enfants sourds de la zone. En effet, à la fin de la première année d’expérience, le directeur de l’école a reçu 29 demandes d’inscriptions dont 10 filles, au titre de l’année 2011- 2012. Que puis-je faire pour ces laissés pour compte de notre système éducatif?

Des enfants qui ont cru, en faveur de l’ouverture de l’école, trouver là, une chance de devenir comme les autres enfants, apprendre à lire et à écrire. En somme s’ouvrir d’autres perspectives. Mais hélas ! L’expérience d’Agoinit, risque fort d’être de très courte durée, si l’état et les partenaires au développement ne viennent pas la sauver de la perte quasi probable.

A en croire Mr Tandia, ces écoliers d’un autre genre faisaient montre d’une grande motivation, rivalisant en ardeur. Mais si rien n’est fait, leurs espoirs finiront par s’envoler.

Malgré l’insistance des parents et du directeur pour la réalisation d’une infrastructure d’accueil digne de ce nom, les requêtes sont restées presque sans suite. Seule l’ONG, Siland Work a promis de construire 2 salles de classes et un bureau pour le directeur. Le ministère qui a autorisé l’ouverture de cette classe est aux abonnés absents.

La question qui mérite enfin d’être posée est de savoir, pourquoi l'État crée des structures aussi nobles sans y mettre des moyens ? Des déshydrata de notre système éducatif, est-on tenté de répondre.

Source :
Le Calame (Mauritanie)

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