dimanche 1 mai 2011

Diop Lamine, anesthésiste à l’hôpital de Kaédi : « La grève n’a pas affecté les urgences… »




Jeudi 28 avril, pendant la visite du président de la République à l’hôpital de Kaédi, le personnel, en grève depuis le sept avril, arborait brassard rouge. Nous avons rencontré, Diop Lamine technicien supérieur anesthésiste, sortant de l’école paramédical de Sétif. Il exerce à l’hôpital de Kaédi depuis en 1990. Il parle des raisons de la poursuite de la grève et du service minimum assuré par le personnel

Visiblement, la grève continue à l’hôpital de Kaédi…


Oui, comme dans toutes les structures de santé, la grève continue depuis le sept avril….

Le ministre de la santé est ici, est ce que vous l’avez rencontré… ?


Il a fait une brève visite a l’hôpital hier, on s’est salué et nous l’avons, un moment, accompagné dans sa visite. Par contre, jusqu’ici, une réelle opportunité ne nous a pas été donnée pour lui parler.

Le Président de la République aussi est ici. Vous avez un message pour lui ?


Nous lui avons remis un écrit dans lequel, nous avons cinq points de revendications. Il y a d’abord la question du statut du personnel de la santé qui est bloquée depuis plus de deux ans, un statut qui n’est jamais passé en conseil des ministres. Il y a aussi la question des primes de risque qui n’est pas réglée. Les soi-disant spécialistes continuent de se tailler la part du lion avec 70 000 ouguiyas de prime de risque. Par contre, nous qui sommes la cheville ouvrière du système de santé, nous ne bénéficions pas encore de cette prime. Vous le voyez vous-même, le personnel ici, est essentiellement composé de médecins, de sages femmes, d’infirmiers…il n’y a pas de gynécologue ici, presque tout est tenu par des médicaux et de para médicaux…



Nous supportons les affectations arbitraires. Ceux qui travaillent à Nouakchott refusent d’être affectés à l’intérieur de la Mauritanie. Nous nous bravons la sueur, la sécheresse, loin parfois de nos familles, il y a ici des femmes séparées de leur familles…malgré toutes ces souffrances et privations, nous exerçons notre métier avec courage et professionnalisme. Nous exigeons donc l’attribution de cette prime de risque pour soulager nos peines. Pour les formations, le ministère ne pense guère au personnel exerçant hors de Nouakchott. Pire, parfois des médicaments sont retirés du marché alors que l’on n’est pas au courant…

Pourquoi n’avez-vous pas donné un peu de temps au nouveau ministre ?


Le problème est pendant depuis le mois de novembre. En mars il a été posé au ministre au niveau du parlement. Pendant la visite du président de la République à Selibaby, ce même ministre avait promis solution avant le sept avril. Jusqu’ici, il n y a pas de solution. Nous n’avons jamais voulu la grève, nous avons toujours cherché un règlement juste

Comment s’organise le travail avec cette grève ? Assurez-vous un service minimum ?


Bien sur qu’il y a un service minimum. Je suis anesthésiste. Je suis à l’hôpital de Kaédi depuis 1991. Je tiens le service des urgences et çà continue. Même hier, nous avons fait une césarienne... S’il y a urgence tout de suite, nous allons opérer. Nous tenons les urgences et l’hospitalisation. Il y a une équipe de garde composée d’un médecin, trois infirmiers, une sage femme. La grève n’a pas affectées les urgences. Elles sont traitées correctement

Propos recueillis par Khalilou Diagana



Source :
khalilou Diagana pour Cridem

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