jeudi 3 mars 2011

Boghé : Une aliénée mentale expulsée vers le Sénégal par les autorités.




C’est dans la matinée du lundi, 28 février que la femme en question avait été retrouvée à 7 kilomètres, par les habitants du village de Sayé habillée seulement d’un pagne qui la protège des seins jusqu’aux genoux.

Les villageois la conduisent directement à la préfecture pour la remettre entre les mains de la première autorité administrative. Elle sera examinée par le médecin avant d’être déchargée aux mains de la responsable de l’antenne sociale de Boghé. D’après deux interprètes qui communiquaient avec elle dans sa langue, le dioula, la dame affirme qu’elle s’appelle Marième.

Pour son nom de famille, elle conditionne de ne le décliner qu’en sachant « celui qui l’a torturé et l’a suspendu au cou avec une corde » selon l’un des interprètes.

En tous cas les deux interprètes s’accordent sur une chose : son prénom et son appartenance ethnique. Marième est Mossi et parle dioula. Si cependant, l’un des interprètes reste affirmatif sur sa nationalité Burkinabé, l’autre lui croit qu’elle pourrait être de nationalité Ivoirienne. Devant les interprètes, elle a pourtant montré une certaine disponibilité à communiquer et même à s’alimenter à sa faim.

Ce qui n’était le cas quand elle était avec les autres. Certaines sources ayant requis l’anonymat indiquent avoir vu une femme aliéné mentale à la veille de la fête du Maouloud (naissance du prophète) à Rosso et portant beaucoup de bagages (bidons et autres) sur le point d’être expulsé vers le Sénégal. Ces sources laissent entendre que les traits physiques apparaissants sur la photo paru sur le site électronique Cridem (lundi, en fin de matinée) ressembleraient à ceux de la dame qui affirme s’appeler Marième.

Boghé ne disposant pas alors d’un centre de prise en charge des maladies psychiatriques, le maire a proposé son évacuation à Nouakchott, la capitale nationale où il existe un centre psychiatrique. C’est à ce moment que le Hakem ordonne son expulsion vers le Sénégal sur instruction de ses hiérarques nous dit-on.

Le policier Sénégalais qui pourtant affirme que la femme a traversé par le point de passage non officiel de Lopel, village situé environ à 5 kilomètres de Boghé sur le fleuve oppose un refus poli aux autorités Mauritaniens prétextant qu’il n’existait pas un centre psychiatrique proche du côté Sénégalais pour prendre en charge cette femme atteinte de démence. Sans dire qu’elle n’avait aucun papier sur elle pouvant attester de son identité réelle.

Après avoir passé quelques heures chez le maire, la police est venue la récupérer pour la faire traverser à partir du débarcadère. Le Hakem de Boghé joint au téléphone nous affirmé qu’il ne savait pas grand-chose de cette affaire et nous a demandé de contacter le maire ou le commissaire. Ce dernier, contacté au téléphone a refusé de nous parler de cette affaire.

Quoiqu’il en soit, cette décision a scandalisé plus d’un ici. Personne ne peut comprendre cette attitude de nos autorités qui ont opté pour l’expulsion hors de notre territoire de cette dame qui ne jouit pas de ses facultés morales et mentales. Par ce geste, nos autorités ont manifestement refusé d’apporter assistance à une personne en danger.

Dans une terre d’Islam, réputé terre d’hospitalité. C’est dommage ! L’on se demande, à quand nos autorités vont-elles changer cette façon de faire.

Thièrno Souleymane
CP Brakna


www.cridem.org


Source :
Le Quotidien de Nouakchott

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