lundi 28 février 2011

Un groupe de talibés tue un chameau: Leurs parents sommés de payer la facture.





Entre les éleveurs et les agriculteurs, ce n’est pas toujours le grand amour. Cela, les populations des localités groupées, situées sur l’axe Boghé-Kaédi, non loin de Bababé, en savent bien quelque chose.

Ces populations sont sommées, ces derniers jours, de payer le prix d’un chameau, que les talibés (élèves d’une école coranique) ont massacré de manière préméditée. L’animal tué avait été trouvé dans le champ de leur marabout en train de le piller. Très remontés, les talibés de ce marabout se sont rués sur la bête pour la rouer de coups. Quelques minutes plus tard, cette dernière avait rendu l’âme suite à ses blessures.

Informé de la mort de son chameau, le propriétaire de la bête en question n’a pas tardé à se rendre sur la place où a eu lieu le drame.

Très vite, on lui fit savoir que ce sont les talibés résidants dans ces localités groupées qui ont tué son animal. Il porta plainte contre ces jeunes garçons. Ces derniers ont été sommés de payer. Les pauvres populations ont, finalement, accepté de mettre la main à la poche. La somme évaluée pour la valeur du chameau a été répartie comme suit: chaque foyer a été facturé à six cent (600) ouguiyas. Le montant fut aussitôt collecté et remis à son ayant-droit. Selon notre informateur, un vieux cultivateur et quelques jeunes, habitant desdites localités, se sont révoltés contre cet agissement.

Ils pointent du doigt les autorités de son département de n’avoir fourni le moindre effort pour ramener les propriétaires des troupeaux à la raison. «Il est anormal qu’aucun jour ne passe sans que des animaux divagants ne viennent faire irruption dans nos champs pour les piller systématiquement. Mais aucune mesure n’a été encore prise pour sanctionner les éleveurs sans scrupules. »

C’est pourquoi, bon nombre de paysans de la vallée du fleuve Sénégal, ont décidé d’abandonner leurs terres cultivables à la merci des herbes et autres arbustes, à cause des troupeaux errants.

En ayant marre de faire la confrontation avec ces animaux déprédateurs, qui pillent systématiquement leurs champs, les paysans desdites localités groupées étaient contraints, cette année, de faire une moisson prématurée.

www.cridem.org


Source :
Balla Ly

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