dimanche 31 octobre 2010
Cabotage des hydrocarbures à partir de Nouadhibou : L’intrusion de Fal-Oil.
Le marché de cabotage des hydrocarbures de Nouadhibou vers Nouakchott continue de faire des vagues. Après les blocages érigés après l’adjudication du marché d’approvisionnement hydrocarbure (3 février 2010) au trader Fal Oil pour la période 2010-2012, les deux entreprises nationales de transport hydrocarbures (SMNC et MTM) ont été «sacrifiées» de fait par dérogations accordées dans des circonstances contestables pour un monopole au profit de Fal Oil.
Depuis plusieurs semaines, c’est l’entreprise adjudicateur du marché d’approvisionnement hydrocarbure de notre pays, Fal Oil, qui s’occupe encore du transport des hydrocarbures à partir de Nouadhibou vers Nouakchott.
Cet état de fait est révélateur des conditions dans lesquelles se débat ce juteux marché pourtant «exclusivement » destinés, selon la loi, à des transporteurs nationaux;
L’opacité semble avoir été telle que l’on s’achemine depuis jeudi dernier vers un retour case-départ avec l’appel d’Offres lancé par la Commission nationale des hydrocarbures (voir fac-similé). Il y a assurément trop d’argent à brasser pour qu’on s’en tienne à une concurrence loyale des transporteurs nationaux et préserver ainsi les intérêts de l’Etat.
Nouvelle date butoire.
«Les offres doivent être déposées au plus tard le 30 novembre 2010 0 11 heures à la Commission Nationale des Hydrocarbures à Nouakchott » conclut le dernier appel d’offres concocté par la Commission nationale des hydrocarbures. La couleur est donc annoncée. Mais de fait beaucoup d’interrogations subsistent sur le secret de fal-Oil qui outre le marché d’approvisionnement en produits pétroliers parvient aujourd’hui à encore, par des dérogations successives de trois mois, à s’accaparer du cabotage pétrolier.
Fal-Oil, pourtant société éminemment étrangère, affrète pour ce faire un tanker. Elle y trouve d’ailleurs goût puisqu’elle monopolise (contre les dispositions de la loi) un transport qui n’est pas de son ressort.
Deux départements, le ministère des pêches et celui de l’énergie et du pétrole, sont au creux de cette vague alors que malgré leurs concurrences les sociétés mauritaniennes de transport hydrocarbures (MTM et SMNC) avaient trouvé, après leur bras de fer, un compromis de collaboration afin de s’acquitter collégialement du marché de cabotage.
Qui veut tuer son chien l’accuse de rage.
Depuis l’adjudication du marché d’approvisionnement en hydrocarbures donné à Fal Oil et l’attribution du marché de cabotage à deux sociétés mauritaniennes, l’on est noyé dans un tumulte de désinformations qui ont suscité bien, avec le temps, bien des blocages préjudiciables aux intérêts des sociétés mauritaniennes. Rien que des alibis.
Il faut bien reconnaitre, malheureusement, que les entreprises mauritaniennes, qui se tiraient à couteau tiré, ont inconsciemment donné de l’eau au moulin de Fal Oil. En effet, depuis le début Fal Oil avait assis sa campagne de refus sur ses désidératas personnels pour exclure du marché un transporteur mauritanien qui faisait gagner, sur deux ans, une enveloppe de 5 millions Usd à l’Etat.
La stratégie était donc outre de corrompre, dans l’ombre, les relations entre les deux transporteurs mauritaniens, d’exiger du nouvel opérateur SMNC, une assurance IACS alors que ce dernier était déjà muni d’une certification IMB et une assurance Lloyds. Des rumeurs ont également été distillées sur le couloir de transport des hydrocarbures (Banc d’Arguin) alors qu’il n’en était rien avant de faire valoir que les navires étaient monocoques.
Bien au parfum des normes de transports, Fal Oil n’a rien ménagé pour discréditer le nouveau transporteur au regard de «précautions» qui ne servaient que son propre dessein. Et elle y arrivé en excluant finalement les deux entreprises nationales en convainquant (et comment!) les administrations mauritaniennes de lui accorder les «dérogations» sur mesure pour assurer le cabotage hydrocarbure de Noaudhibou vers le Sud.
Pendant ce temps, les entreprises nationales constatent les dégâts avec deux bateaux chacune cloués dans la rade de Nouadhibou. Dans le précédent DAO, il était stipulé qu’«après avoir communiqué dans son offre un coût de fret NDB/NKT, il sera imposé au vendeur tout prix de transport plus intéressant obtenu au plan national».
Et c’est ce qui arrivé avec l’immixtion «inattendue» d’un nouvel opérateur notamment la SMNC qui se proposait à appliquer un taux de cabotage de 17.5 dollars la tonne, soit une différence de 3.5 dollars par rapport à l’offre initiale du trader faite sur la base d’une proposition de la MTM.
C’est à ces tractations mercantiles qu’on pourrait expliquer l’intrusion de Fal Oil dans le cabotage à l’échelle nationale des hydrocarbures violant allègrement avec certainement la complicité des administrations concernées le principe de la loi sur «l’exclusivité accordée aux navires battant pavillon mauritanien des opérations de cabotage hydrocarbure».
www.cridem.org
Source :
Le Quotidien de Nouakchott
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