dimanche 24 octobre 2010
Adrar / fraude Somelec : L’affaire patine malgré les préjudices causés.
La levée lundi 11 octobre, d’un pan du voile qui couvrait le vol des carburants Somelec, organisé depuis des décennies, continue de défrayer la chronique à Atar.
Des préjudices incalculables !
Cette malversation « sur laquelle les yeux étaient fermés » causait, selon tout un chacun, des dégâts et préjudices incalculables aux populations et au pays.
Les plus en vue sont : les coupures intempestives et délestages prémédités et continus de courant avec tout ce que cela entraîne de désagréments, détérioration de matériel, paralysie de fonctionnement, déclassement de produits périssables, colère, hypertension, et ternissement d’image de marque de la ville.
Le manque à gagner des stations services aux cotés desquelles « des boutiques –bidons » vendaient moins chers les carburants, objet de leur raison d’être.
Les fausses déclarations concernant la rentabilité (voire le sabotage) d’une sixaine de groupes électrogène convoyés entre 2007 et 2010,en appui à la centrale d’Atar. Exigence d’une commission d’enquête indépendante!
Partant de ce constat, les Atarois pensaient qu’une enquête poussée et lucide serait menée par un organisme indépendant afin de projeter toute la lumière sur cette affaire et que l’ensemble de ses acteurs au niveau des diverses institutions concernées (MEPP, Douane, Somelec, Locataire de citernes et autres complices) seraient, une fois connus, châtiés à hauteur des forfaits commis.
La déception est grande lorsque les habitants de la capitale régionale de l’Adrar apprirent deux semaines après l’éclatement du scandale que « la montagne a accouché d’une souris » :
1 -Un chef de poste quart Somelec, en fonction le jour de l’événement, a été remplacé et sera peut être licencié.
2- La douane a déterminé le montant d’une amende de 19 millions d’Ouguiyas (triple du coût de la contrebande et du moyen de transport) à verser au trésor public. D’ailleurs qui versera cette amende ? La MEEP, livreur et vendeur du produit ? Le propriétaire de la citerne louée ? La douane chargée de l’escorte et convoyage à destination ? ou bien la Somelec acheteur et victime ?
Des centaines d’autres questions se posent dont notamment : Quel rapport y’a-t-il entre le vol de gasoil et les coupures d’électricité ? Est-ce que les délestages de quartiers populaires paraissaient dans le registre de suivi ( ?) de la centrale d’Atar?
Quelles sont les autres voies de vol de gasoil, en plus du dépotage de citernes ? Est-ce que les citernes sortaient de MEPP remplies conformément au bordereau d’accompagnement? Quelle part de responsabilité rejeter sur la douane MEPP et les deux bureaux (mobile et fixe) d’Atar ? où sont passés les milliards d’ouguiyas récoltés à chaque dépotage de citerne tous les quinze jours et ce depuis de nombreuses années?
Est-ce que le vol gasoil Somelec se limite seulement à Atar ou gangrène-t-il le système sur tout le territoire national ?
A quelque chose, malheur est bon !
Aujourd’hui c’est autour de ces nœuds du problème que le débat bat son plein. Il semble que Le propriétaire Mauritanien de la citerne refuse de payer l’amende qu’on lui intime. Il demande d’ailleurs que lui soit payé chaque jour d’immobilisation de sa citerne arrêtée jusqu’à ce matin devant le bureau des douanes d’Atar.
Il a engagé pour la circonstance un avocat pendant que les institutions des douanes, MEPP et Somelec affichent un profil bas. On le voit bien, l’affaire patine et d’aucuns craignent qu’elle ne soit étouffée comme d’autres qui l’ont précédée.
En attendant d’en savoir plus, le proverbe selon lequel : « A quelque chose malheur est bon » semble se confirmer : Depuis l’éclatement de ce problème, aucun délestage n’a été constaté dans les quartiers populaires d’Atar, malgré les averses de pluie pendant une semaine et les flaques d’eau qui couvrent présentement chaque pouce de terre non couvert.
Ely Salem Khayar
Source :
Adrar Info (Mauritanie)
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