Après une année blanche 2009/2010 sans campagne rizicole pour la majorité des grands, moyens et petits périmètres irrigués au Gorgol et un peu partout dans les autres Wilayas du bord du fleuve Sénégal. A part le périmètre de Foum Gleïta (d'une superficie de 1950 Ha) dont ses exploitants font une double campagne, semblent s'en sortir un tout petit peu mieux par rapport aux autres qui ne font que la monoculture (riz)et une seule campagne par an (campagne d'hivernage).
Depuis le lancement de la campagne agricole 2010/2011 par le Président de la République à Rosso, les paysans rizicoles s'attendaient et se sont préparés en conséquence à une très bonne campagne de riz. Mais ces pauvres paysans, du PPG I, du PPG II et des petits périmètres, sont entrain de désespérer à cause de la restriction du calendrier cultural et prendre des risques d'endettement au niveau du crédit agricole.
Si l'Etat vient d'effacer 50% des dettes des agriculteurs et rééchelonner le reste, on doit donc tout faire pour éviter le retard de campagne et aider les agriculteurs à mieux réussir pour cette campagne. Mais qu'est ce qui se passe sur le terrain ?
La campagne a démarré par le labour à l'off set avec peu de tracteurs qu'il faut calculer en plus les petites pannes et des journées pluvieuses où les machines ne pourront pas travailler. Ce qui est frappant , ce sont surtout les procédures administratives qui sont instaurées et appliquées par le comité de suivi de la campagne agricole au Gorgol, qui constituent une grande lourdeur et une perte de temps pour les responsables des coopératives de base qui ne cessent de faire des va et vient entre leurs coopératives, la délégation du MDR, le crédit agricole et la SONADER, au lieu de s'occuper de leurs travaux.
Parmi ces procédures :
- le travail du sol (offset âge) est mis en avant comme condition sine quoi none pour l'accord de demande de crédit pour la campagne 2010/2011;
- Après le travail du sol, une commission d'évaluation de la superficie labourée passe pour mesurer avec un GPS par coopérative pour des superficies déjà connues et reconnues par le service d'encadrement technique de la SONADER depuis la création de ces différentes coopératives.
- les semences de riz mises à la disposition des exploitants sont qualifiées par le centre semencier de "Bon à semer" pour ne pas dire "tout venant" donc de qualité qui reste à désirer, de la variété Sahel 202 (cycle moyen : de 4 mois)et comportant en plus du riz sauvage même si c'est à faible taux avec des grands risques d'infestations de l'ensemble des périmètres rizicoles du Gorgol; ce qui est vraiment malheureux pour le PPG I qui vient d'être fraichement réhabibilité.
Quel intérêt pour les exploitants du PPG I de se lancer en campagne rizicole 2010/2011 ?
Pour un périmètre en réhabilitation pour la première fois depuis sa création en 1977 avec des travaux non achevés, une forte pression a été observée pour forcer la main des paysans à faire coude que coude la campagne d'hivernage 2010/2011, sans qu'il y est une réception des travaux de réhabilitation entre l'entreprise et les responsables du périmètre en présence du service technique d'encadrement comme tout périmètre réhabilité. Il aurait été mieux de laisser l'entreprise faire les travaux de réhabilitation correctement, sans pression et faire du PPG I un périmètre bien fait, sans défaut avant de le remettre aux mains des agriculteurs suivant le désengagement de l'Etat au niveau des grands périmètres.
Certes les paysans ont vu leurs stocks vidés et sont fatigués d'acheter du riz importé, mais aller en campagne dans ces conditions de retard sur le calendrier cultural et de travaux de réhabilitation non finis portent des risques énormes d'échec et d'endettement. Et pourtant on pourrait patienter, attendre la fin des travaux même s'il faut engager une campagne de contre saison froide en maïs et/ou sorgho associés du Niébé, ce qui permettra aux exploitants de vérifier l'état du réseau d'irrigation et constater les défauts de nivellement et de l'état de compactage des digues et diguettes.
Pourquoi il y a eu du retard de mise en eau dans le réseau d'irrigation du PPG II, pour le démarrage de la campagne ?
Le principal problème est une négligence des responsables de l'Union du PPG II et des autres services techniques qui doivent les aider à la mise en place des procédures d'électrification de la station de pompage, chose qui devait être fait au cours de la période de soudure où on avait encore le temps pour faire le nécessaire. Mais c'est à la deuxième quinzaine du mois de juillet 2010 que des techniciens sont venus du Sénégal pour vérifier le réseau électrique et changer d'éventuels isolants et poteaux mal dressés; Ce qui était encore beaucoup plus contraignant, s'était l'abonnement et le branchement avec la SOMELEC fait dans la troisième décade de juillet.
A ajouter à ces contraintes les "casser-réparer" du réseau d'irrigation pendant au moins 15 à 20 jours avant que le réseau ne se stabilise. Donc la campagne proprement dite se mettra en route en fin août en plein ramadan. Donc, avec les coûts élevés de labour et d'intrants de campagne, un gros lot d'agriculteurs partent en campagne avec des risques d'obtention de faibles rendements ou d'échec surtout quand on rencontre un grand froid en début novembre.
Si les paysans étaient un peu mieux organiser, ils doivent tout de suite penser à ce qu'il soit mis en place un comité de sinistre, (composé par des représentants des agriculteurs, des services techniques compétentes et de l'administration) qui observera en cours ou en fin de campagne, les éventuels dégâts ou sinistres que les exploitants pourront subir, sans savoir à qui s'adresser ni comment être dédommager ?
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Source :
sambat
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