jeudi 17 juin 2010

Trafic d’œuvres d’Art et antiquités : L’axe Atar Montpelier:





On y prête pas vraiment garde mais la Mauritanie n’est certainement pas épargnée par le pillage des antiquités et œuvres d’art. Certaines annonces faites par des anonymes sur des sites comme «toutypasse» conforte l’idée que ce n’est là, malheureusement, que la partie visible de l’iceberg.

Le doute était fort présent. Des preuves s’accumulent. L’activité touristique a charrié avec elle des brigands à la recherche des trésors enfuis ou non dans le pays et notamment en Adrar où se développerait aujourd’hui, un véritable trafic d’exfiltration d’objets d’art. Les trafiquants de tout acabit y parviennent souvent sous le couvert d’une activité touristique dans la région. Ils se faufilent parmi les touristes; s’ils n’ont pas élu domicile dans cette région.

Manuscrits, fléchettes, portes et malles millénaires, bifaces, tout y passe (le choix du nom du site n’est pas fortuit). Il y a deux jours, suite à une alerte anonyme, l’on découvrait sur ce site une annonce N° n°339102 déposée par un (e) «Tropique » qui proposait des bifaces de Mauritanie. Deux jours plus tard l’annonce avait disparu. Adjugés? Sûrement !

La faute aux mauritaniens

Les mauritaniens n’ont pas un goût particulier pour les œuvres d’art. Et le département de tutelle semble s’en préoccuper le dernier. Mais il faut ajouter à ces anomalies dans un pays qui recèle de véritables trésors d’antiquité que la corruption et la complicité des responsables de contrôles à la frontière favorisent la floraison de ce trafic.

Mais une autre explication à ce phénomène de trafic de biens culturels est donnée par Philippe Backé auteur d’une enquête sur le pillage des objets d’art (Un trafic particulièrement lucratif, le Monde Diplomatique) « est essentiellement dû à la spéculation acharnée qui règne dans les pays abritant les grands marchés artistiques de la planète. Les nations du Sud sont particulièrement frappées par la perte souvent irréparable de leur patrimoine culturel. Quant aux conventions internationales, elles se révèlent d’une piètre efficacité ».

La Mauritanie ne déroge donc pas à cette explication. Pire encore, aucun contrôle, encore moins des mesures conservatoires ne sont prises pour sauver ce qui peut l’être encore. On assiste impassibles donc à une véritable hémorragie des objets d’art.

Certaines sources qui préfèrent garder l’anonymat indexent une aubergiste notoirement connue dans la région pour s’adonner à ce trafic qui rapporte gros et pour lequel elle n’est pas inquiétée outre mesure. D’origine française, cette aubergiste aurait mis avec l’aide d’une amie un trafic florissant entre Atar et Montpelier. Elles collectionneraient les bifaces mal acquis en Mauritanie et que la loi protégerait pour les revendre en France.

Les mêmes sources estiment d’ailleurs que « toutes deux s’enrichissent sur le dos des Mauritaniens avec la complicité de beaucoup de responsables Mauritaniens de l’IMRS, ministère du tourisme services des douanes » qui leur assureraient la protection. Une protection qui ne saurait être gratuite… C’est ce qu’on appellerait vendre l’histoire d’un Peuple.

Nous y reviendrons

JD

www.cridem.org


Source :
Le Quotidien de Nouakchott

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