samedi 19 juin 2010

Dakar et Nouakchott , «Bene le »:




Présentement, la Mauritanie ne serait pas le seul Etat de la sous-région où la misère est le lot quotidien des pauvres populations. Non loin de nous, la capitale sénégalaise Dakar, offre elle aussi un visage hideux de la mendicité chronique, avec ces enfants en haillons, des squelettes vivants qui déambulent entre les voitures au risque de leur demi-vie dans les carrefours et les lieux publics.

Dakar, c’est aussi le chômage, la crise politique, mais également la flambée des prix, qui a été des proportions incontrôlables, voire réguliers, depuis le départ de l’ex chef d’Etat Abdou Diouf. Aujourd’hui, le kg de riz est passé à 400 FCFA, alors qu’avant, il était seulement de 120, soit plus du triple.

La capitale sénégalaise a également cette surprenante similitude avec sa consœur mauritanienne Nouakchott, en ce qui concerne l’essor connu par la réalisation des routes bitumées, qui malheureusement ne permettent pas aux citoyens de s’assurer les ressources de leur survie.

D’autres nombreux points communs existent aussi entre ces deux Etats africains, qui pour ceux qui ne les connaissent, seraient totalement différents.

Outre le dénominateur commun que constitue la hausse des prix, il y aussi des fortes ressemblances politiques, dont cette absence du dialogue inclusif qui caractérise fortement le régime sénégalais, faisant penser que le cas mauritanien n’est pas unique dans son genre, sinon n’est aussi alarmant que l’on pense, si dans la région, c’est la tradition érigée en règle par tous les pouvoirs, soient-ils de profils démocratiques ou autres.

Sur le plan politique, il a également cette lutte disproportionnée qui caractérise les opposants de Me Wade dont certains sont moins critiques à l’endroit de sa manière de gouverner le pays, contrairement aux autres, qui cherchent à tous les prix à discréditer son image d’ici 2012, où tous les indicateurs montrent qu’il est bien parti pour un troisième mandat présidentiel à la tête de cette République, modèle de la démocratie africaine.

En effet, le fait que l’opposition va continuellement en rangs dispersés, ne fait que servir sur un plateau d’or le régime sénégalais qui conscient de cette faiblesse de son adversaire, en profite bien, pour maximiser ses chances de cohésion, de calcul et de popularité.

Ceci est d’autant plus vrai si l’on sait que le pouvoir sénégalais joue sur toutes les questions populistes, pour grossir les rangs de ses militants et sympathisants, notamment en introduisant le quota de parité homme- femme aussi bien au sein de l’assemblée nationale qu’au sein du gouvernement.

Une décision bien réfléchie, qui draine vers Wade un électorat féminin prépondérant, de plus en plus engagé dans la lutte pour la promotion de la condition féminine et qui ne peut être acquis sans la prise décisions politiques traduisant une réelle main tendue pour son développement.

Ceci est d’autant plus vrai si l’on sait que les actuelles générations de chefs d’Etat et de candidats à la présidence, misent plutôt sur les franges de la jeunesse et des femmes, qui sont des réservoirs considérables de voix et dont les aspirations sont souvent du domaine réalisable pour la création de cadres propices à l’éducation, à la santé et à la promotion de la culture et des sports.

Enfin, pour terminer, on peut bien s’accrocher à l’espoir dés lors où en Mauritanie, nous ne sommes pas les seuls des habitants du monde à tourner le dos au dialogue, à vivre la crise mondiale, à assister aux tiraillements quotidiens entre la droite et la gauche….A la seule différence prés qu’à Dakar, comme il n y a de coup d’Etat ou de pouvoir parvenu de manière anticonstitutionnelle aux commandes du pays, les partenaires au développement s’investissent encore.

Un bien qui nous manque cruellement et auquel le gouvernement mauritanien se prépare fortement ces derniers pour gagner haut la main la bataille économique de Bruxelles, où les bailleurs de fonds attendent avec patience pour prendre connaissance de ce que le pouvoir de Nouakchott avance comme argument pour mériter la bénédiction internationale.

Ahmed Ould Bettar

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