jeudi 17 mars 2016

Guidimakha et Gorgol, des sites à classer :Des ministres sur des vestiges




Les ministres de la Culture et de l’Artisanat, de l’Environnement et du Développement Durable, Hindou Mint Aïnnina et Amedi Camara vont sur des sites vestiges, au Guidimakha et au Gorgol. Le but est d’obtenir, par l’Unesco, les classements de ces sites comme patrimoines.
Les peuples sont leur (s) mémoire (s). Et connaître son histoire participe à la préservation de ce qu’on peut avoir de plus cher : son identité. C’est à défi que c’est lancé la Mauritanie depuis la création du Festival des Villes Anciennes. Une idée portée par le chef de l’Etat, le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz. Avec un dossier consistant, l’Unesco comprit la portée du message. C’est ainsi que les villes de Chinguitty, Oualata, Ouadane et Tichitt ont vu leur classement comme patrimoines culturels de l’humanité. Et un festival dédié en leurs noms. Pas meilleure défense d’une culture, que de se pencher sur l’histoire de ses terres. Surtout lorsque celles-ci sont chargées de moments forts. Les villes désignées représentent des sources de fierté, au-delà de la Mauritanie. On connait leurs rôles dans le rayonnement de la culture islamique, leurs aires de brassages, leur culture singulièrement portée sur la paix et la tolérance. Des œuvres et efforts ayant fait la construction de cette nation respectée par ses voisins et visiteurs. Et ça, c’est un immatériel plus qu’important !
Voilà pourquoi, après l’assise du Festival des Villes Anciennes dans les quatre premières localités classées (Chinguity, Ouadane, Oualata et Tichitt), le Ministère de la Culture et de l’Artisanat poursuit l’exploration d’autres lieux de mémoire. C’est ainsi que la ministre de la Culture et l'Artisanat, Mme Hindou Mint Aynina, et son homologue de l'Environnement et du Développement Durable, M. Amedy Camara, après avoir présidé le samedi 12 mars à Sélibaby une rencontre sur le Programme national pour la Revitalisation du Patrimoine des Valeurs, se sont rendus dans le village de N’Diéo, située entre Bouanze et Dafor dans le Guidimakha. Adossée a une montagne, cette localité contient d'importants vestiges qui témoignent du passage de plusieurs peuples. Sur la colline sont visibles des réserves, des sources d’eau, des céramiques, des enclos d’agriculture, de cimetières, de fontes métalliques et des squelettes laissant présager différentes formes de cohabitations. Le peuple soninké, qui y demeure, a vu passer les Diabira (aujourd’hui mieux installés à Diaguily sur le bord du fleuve Sénégal), les Camara, Gandéga un peu partout dans la région du Guidimakha. Ces généalogies sont entretenues par des us et coutumes, mais aussi dans la pierre est visible un puits qui ne tarit jamais. « On n’a jamais su sa limite, et celui entre dedans ne se retrouvera qu’à Diaguily », raconte-ton. Ce qui en dit long sur la filiation !
Le lundi 14 mars, halte à Djingué située entre Lexeïba et Kaédi dans la Gorgol. Là aussi il s’agit bien de la revalorisation du patrimoine. Car, comme à N’Diéo, les ministres seront édifiés sur l’histoire de cette localité. « Une presqu’île nichée au cœur des terres alluviales du waalo avec un écosystème naturel de la savane, sol et flore », dit le journaliste N’Diaye Saïdou Amadou qui se bat pour la mémoire du lieu. Car, « en plus de sa nature énigmatique, Jeeriyel (autre appellation) a été témoin de deux époques importantes de l’histoire du Fuuta Tooro ; le temps des Satigui et le règne des Almami ». Les délégations ont alors visité le mausolée de l’érudit Thierno Souleymane Ball (1720-1775) et l’arbre restauré du guerrier Samba Guéladio Djegui. C’est à ce bokki (baobab) que l’homme revenait attacher son cheval après chaque expédition.
La ministre de la Culture, et son homologue de l’Environnement et du Développement Durable, ont rendu hommage à ceux qui ont contribué à la vulgarisation de la culture islamique dans la région et l’esprit héroïque dont ils ont su faire preuve. Réconfortés par ce qu’ils ont vu, au Guidimakha et au Gorgol, ils présenteront un dossier conjoint pour classements des sites comme patrimoines par l’Unesco. En attendant l’aboutissement de cette procédure, des actions concrètes seront mises en œuvre par les deux départements.
MCA

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