jeudi 25 juin 2015

Tagant: Restauration et préservation de la vallée de Wad El Barka





Située à quarante cinq kilomètres au sud-est de Tidjikja (capitale régionale du Tagant), la vallée de Wad El Barka jadis connue pour la richesse de sa faune et sa flore, a été fortement dégradée ces dernières décennies par la sécheresse et l’action préjudiciable de ses habitants. En effet, son couvert végétal arboricole et herbacé a été détruit et le lit de la vallée et la partie Nord Est de ses affluents ont été ensablés en grande partie de même que ses marres temporaires. La faune notamment les pintades, les gazelles, canards, outardes ont totalement disparus. Cette situation affligeante a fini par impacter négativement l’écosystème de cette zone et par y accentuer la pauvreté.
Face à cette situation, la communauté rurale de la vallée de Wad El Barka se devait de réagir pour sauver ce qui pouvait encore l’être. C’est ainsi qu’avec l’accompagnement  de l’Association pour le Développement à la Base (ADB) et l’appui précieux du FEM (Fond de l’Environnement mondial) et d'autres partenaires, un ambitieux programme de restauration et préservation de la vallée de Wad El Barka fut lancé en 2013 et ses résultats au terme de deux années de labeur sont en passe de changer le visage de cette vallée qui renoue peu à peu avec son  lustre d’antan.
Objectifs du projet
La restauration et la préservation de l’Environnement de la vallée de Wad EL Barka est l’un des objectifs spécifiques du projet de développement durable, intégré et concerté initié par la communauté rurale structurée de la vallée de Wad El Barka (CRVWB) au profit des 300 familles résidentes, appuyé et accompagné par l’Association pour le développement à la Base (ADB), dont les objectifs globaux sont : la restauration  et préservation  de l’Environnement et Augmentation de la production alimentaire et réduction de la pauvreté avec limitation de l’exode des hommes et des animaux.
Pour relever ce défi, la communauté rurale s’est fixée comme objectif : de lutter contre l’ensablement par la mise en défens et ensemencement de 150 ha, et la fixation biologique et reboisement de 30 ha, de restaurer la RAKNA (forêt) par la protection contre l’érosion des sols, le maintien d’une humidité suffisante dans le sol  et la plantation de 100 ha, avec les espèces locales qui y poussaient jadis, fortement protégés contre les animaux, la réintroduction des espèces végétales ayant disparues, l’ouverture d’une banque de semences arboricole et herbacée, la préservation de l’écosystème avec la réintroduction des espèces ayant disparues ainsi que la plantation de 24000 mètres linéaires de haies vives autour des zones de culture, pour casser la force des vents et maintenir plus d’humidité dans le sol pour le développement normal de 200 ha de culture.
Activités  réalisées au cours de la première phase 2013-2015
Les activités réalisées au cours de la première phase  ont permis de mettre en place des infrastructures de base tant sur le plan de la maitrise de la ressource hydrique que sur celui de la lutte contre l’avancée du désert en mettant un terme à l’ensablement . c’est ainsi que les ouvrages suivants on été réalisés : Une  digue de retenue d’eau des pluies de 500m de long pour la mise en valeur de 50 ha de culture céréalières, un seuil de ralentissement de 400m de long, pour ralentir le ruissellement des eaux de pluie et pour maintenir une humidité suffisante pour 40 ha de culture agro-Forestière, une mise en défens de 200ha, le renforcement des capacités organisationnelles de la communauté , la remise en état des locaux communautaires et d’un véhicule de liaison, la plantation d’une haie vive de 24000 m linéaires en euphorbe pour servir de brise vent pour protéger les cultures , le clayonnage et fixation de 20 ha de terre dégradée par l’ensablement, la mise en place d’une pépinière de 4000 plants d’arbres , la réalisation d’une étude géophysique pour l’implantation de 2 forages , le fonçage de 2 puits en béton  et la réalisation d’un forage de 80m de profondeur équipé en pompe immergée et panneaux solaires avec accessoires, et 2 citernes en bâche avec accessoires pour l’alimentation en eau des populations et des animaux.
Notons que la première phase du projet a réussi le soutien des partenaires suivants : L’Association pour le développement à la Base (ADB) et la communauté rurale de WAD EL BARKA, le SGP/FEM/PNUD, le PDDO, le Président la banque BCI 
Résilience à grande échelle !
Après la clôture de cette première phase, l’Association pour le développement à la Base (ADB) envisage de mettre en exécution entre 2013-2020  un plan de réadaptation aux effets du changement climatique de la vallée de WAD EL BARKA,  Région du Tagant. Ce plan repose sur les traits majeurs de la dynamique locale notamment la présence d’un Haut plateau au cœur de la Mauritanie d’une altitude variant entre 400 à 500 mètres avec la présence de profondes vallées offrant des micro- climats propices à l’épanouissement  de la végétation ; la présence d’un réseau d’oueds  endoréiques : l’oued  lebyadh  au centre Nord d’une superficie de 4000km2, l’Oued de Tidjikdja au Nord d’une superficie de 2000km2 et l’oued KRAA  NAGA qui grossit de nombreux affluents aboutit  dans la TAMOURT NAAJ , un immense réservoir de 7000km2 ; ensablement de 53% de la superficie totale de 95200km2 de la région ; une région à vocation Agro- Pastorale  et phenicicole avec 489121pieds  dont 160800 productifs  soit 1/5 du potentiel productif national ; une température annuelle moyenne oscillant entre 27,2 °C  et  41 °C , la présence d’une variété de sols (sols alluviaux peu évolués occupant les terrasses et les zones d’épandage d’oueds, sols  plus  évolués subdivisés en sols hydro morphes principalement  dans les aires centrales et sols brumeux sur les pourtours de celles-ci ; la Disparition d’une composante fondamentale de la base économique représentée par les trafics transsahariens , une Population jeune avec une prédominance de sexe féminin soit 34229 sur la population totale de 69908 habitants  dont 7861 résident  en milieu urbain, 24584 en milieu rural sédentaire et 42584 des nomades , une sécheresse prolongée depuis 1969, avec des années de répit de temps à autre portant de rudes coups au système de production de la région, entrainant un fort traumatisme de l’environnement bioclimatique qui a conduit à des mutations profondes des formes d’organisation et de gestion de l’espace.
Ce plan qui vise la restauration et la préservation de l’Environnement, l’amélioration du cadre de vie des populations , se justifie par le fait que les effets du changement climatique ont été ressentis au niveau de la vallée de WAD EL BARKA ces 50 dernières années par le réchauffement de la température et la diminution notoire des précipitations pluviométriques en quantité et dans le temps, avec comme conséquence le tarissement des nappes phréatiques, le manque d’humidité suffisante dans le sol pour les cultures et la végétation, la décimation d’une grande partie du cheptel et de la faune sauvage, la famine et l’exode rural vers les centres urbains d’une grande partie des 300 familles qui peuplaient la vallée, la disparition d’une grande partie de la végétation arboricole et herbacée et l’accentuation de la désertification.
Le plan de réadaptation aux effets du changement climatique va bénéficier directement aux 100 familles membres de la communauté rurale de WAD EL BARKA, et aux 300 familles qui peuplent la vallée, de même que pour les familles qui nomadisent d’une manière saisonnière pendant la saison pluvieuse et d’hivers, dont l’importance varie d’une saison à une autre en fonction de la pluviométrie annuelle, suivant qu’elle est bonne ou mauvaise.
La population de Tidjikja estimée à 15000 habitants, va profiter aussi indirectement des retombées bénéfiques des actions de ce plan, notamment de la commercialisation du surplus de la production céréalière, animale, maraichère et fruitière, ainsi que l’opportunité de l’utilisation de la main d’œuvre saisonnière pour les travaux agricoles et d’élevage.
Les femmes sont intégrées dans toutes les structures de la communauté et participent à toutes les prises de décision et bénéficieront dans le cadre des activités génératrices de revenu d’un appui pour leurs activités spécifiques.
La communauté a participé dans l’élaboration du plan de réadaptation et l’a validé par son assemblée générale.
L’ADB et la communauté travaillent ensemble pour la recherche des financements et pour le suivi de l’exécution des activités.
Khalil sow







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