Située à quarante
cinq kilomètres au sud-est de Tidjikja (capitale régionale du Tagant), la
vallée de Wad El Barka jadis connue pour la richesse de sa faune et sa flore, a
été fortement dégradée ces dernières décennies par la sécheresse et l’action
préjudiciable de ses habitants. En effet, son couvert végétal arboricole et herbacé
a été détruit et le lit de la vallée et la partie Nord Est de ses affluents ont
été ensablés en grande partie de même que ses marres temporaires. La faune
notamment les pintades, les gazelles, canards, outardes ont totalement
disparus. Cette situation affligeante a fini par impacter négativement
l’écosystème de cette zone et par y accentuer la pauvreté.
Face à
cette situation, la communauté rurale de la vallée de Wad El Barka se devait de
réagir pour sauver ce qui pouvait encore l’être. C’est ainsi qu’avec
l’accompagnement de l’Association pour le Développement
à la Base (ADB) et l’appui précieux du FEM (Fond de l’Environnement mondial) et
d'autres partenaires, un ambitieux programme de restauration et préservation de
la vallée de Wad El Barka fut lancé en 2013 et ses résultats au terme de deux
années de labeur sont en passe de changer le visage de cette vallée qui renoue
peu à peu avec son lustre d’antan.
Objectifs du
projet
La restauration et la préservation
de l’Environnement de la vallée de Wad EL Barka est l’un des objectifs
spécifiques du projet de développement durable, intégré et concerté initié par
la communauté rurale structurée de la vallée de Wad El Barka (CRVWB) au profit
des 300 familles résidentes, appuyé et accompagné par l’Association pour le
développement à la Base (ADB), dont les objectifs globaux sont : la
restauration et préservation de l’Environnement et Augmentation de la
production alimentaire et réduction de la pauvreté avec limitation de l’exode
des hommes et des animaux.
Pour relever ce défi, la communauté
rurale s’est fixée comme objectif : de lutter contre l’ensablement par la
mise en défens et ensemencement de 150 ha, et la fixation biologique et
reboisement de 30 ha, de restaurer la RAKNA (forêt) par la protection contre
l’érosion des sols, le maintien d’une humidité suffisante dans le sol et la plantation de 100 ha, avec les espèces
locales qui y poussaient jadis, fortement protégés contre les animaux, la
réintroduction des espèces végétales ayant disparues, l’ouverture d’une banque
de semences arboricole et herbacée, la préservation de l’écosystème avec la
réintroduction des espèces ayant disparues ainsi que la plantation de 24000
mètres linéaires de haies vives autour des zones de culture, pour casser la
force des vents et maintenir plus d’humidité dans le sol pour le développement
normal de 200 ha de culture.
Activités réalisées au cours de la première phase
2013-2015
Les activités réalisées au cours de la première phase ont permis de mettre en place des
infrastructures de base tant sur le plan de la maitrise de la ressource
hydrique que sur celui de la lutte contre l’avancée du désert en mettant un
terme à l’ensablement . c’est ainsi que les ouvrages suivants on été
réalisés : Une digue de retenue d’eau des pluies de 500m de
long pour la mise en valeur de 50 ha de culture céréalières, un seuil de ralentissement de 400m de
long, pour ralentir le ruissellement des eaux de pluie et pour maintenir une
humidité suffisante pour 40 ha de culture agro-Forestière, une mise en défens
de 200ha, le renforcement des capacités organisationnelles de la
communauté , la remise en état des locaux communautaires et d’un véhicule
de liaison, la plantation d’une haie vive de 24000 m linéaires en euphorbe pour
servir de brise vent pour protéger les cultures , le clayonnage et
fixation de 20 ha de terre dégradée par l’ensablement, la mise en place d’une pépinière de 4000 plants d’arbres , la réalisation d’une étude
géophysique pour l’implantation de 2 forages , le fonçage de 2 puits en
béton et la réalisation d’un forage de 80m de profondeur équipé en pompe
immergée et panneaux solaires avec accessoires, et 2 citernes en bâche avec
accessoires pour l’alimentation en eau des populations et des animaux.
Notons que la
première phase du projet a réussi le soutien des partenaires suivants : L’Association pour le développement à la Base (ADB) et la communauté
rurale de WAD EL BARKA, le SGP/FEM/PNUD, le PDDO, le Président la banque
BCI
Résilience à
grande échelle !
Après la clôture de cette première phase, l’Association pour le
développement à la Base (ADB) envisage de mettre en exécution entre 2013-2020 un plan
de réadaptation aux effets du
changement climatique de la vallée de WAD EL BARKA, Région du Tagant. Ce plan repose sur les
traits majeurs de la dynamique locale notamment la présence d’un Haut plateau
au cœur de la Mauritanie d’une altitude variant entre 400 à 500 mètres avec la
présence de profondes vallées offrant des micro- climats propices à
l’épanouissement de la végétation ;
la présence d’un réseau d’oueds
endoréiques : l’oued
lebyadh au centre Nord d’une
superficie de 4000km2, l’Oued de Tidjikdja au Nord d’une superficie de 2000km2
et l’oued KRAA NAGA qui grossit de
nombreux affluents aboutit dans la
TAMOURT NAAJ , un immense réservoir de 7000km2 ; ensablement de 53%
de la superficie totale de 95200km2 de la région ; une région à vocation
Agro- Pastorale et phenicicole avec
489121pieds dont 160800 productifs soit 1/5 du potentiel productif
national ; une température annuelle moyenne oscillant entre 27,2 °C et 41
°C , la présence d’une variété de sols (sols alluviaux peu évolués
occupant les terrasses et les zones d’épandage d’oueds, sols plus
évolués subdivisés en sols hydro morphes principalement dans les aires centrales et sols brumeux sur
les pourtours de celles-ci ; la Disparition d’une composante fondamentale
de la base économique représentée par les trafics transsahariens , une
Population jeune avec une prédominance de sexe féminin soit 34229 sur la
population totale de 69908 habitants
dont 7861 résident en milieu
urbain, 24584 en milieu rural sédentaire et 42584 des nomades , une
sécheresse prolongée depuis 1969, avec des années de répit de temps à autre
portant de rudes coups au système de production de la région, entrainant un
fort traumatisme de l’environnement bioclimatique qui a conduit à des mutations
profondes des formes d’organisation et de gestion de l’espace.
Ce plan qui
vise la restauration et la préservation de l’Environnement, l’amélioration du cadre de vie des populations , se justifie par le
fait que les effets du changement climatique ont été ressentis au niveau de la
vallée de WAD EL BARKA ces 50 dernières années par le réchauffement de la
température et la diminution notoire des précipitations pluviométriques en
quantité et dans le temps, avec comme conséquence le tarissement des nappes
phréatiques, le manque d’humidité suffisante dans le sol pour les cultures et
la végétation, la décimation d’une grande partie du cheptel et de la faune
sauvage, la famine et l’exode rural vers les centres urbains d’une grande
partie des 300 familles qui peuplaient la vallée, la disparition d’une grande
partie de la végétation arboricole et herbacée et l’accentuation de la
désertification.
Le plan de
réadaptation aux effets du changement climatique va bénéficier directement aux
100 familles membres de la communauté rurale de WAD EL BARKA, et aux 300
familles qui peuplent la vallée, de même que pour les familles qui nomadisent
d’une manière saisonnière pendant la saison pluvieuse et d’hivers, dont
l’importance varie d’une saison à une autre en fonction de la pluviométrie
annuelle, suivant qu’elle est bonne ou mauvaise.
La population
de Tidjikja estimée à 15000 habitants, va profiter aussi indirectement des
retombées bénéfiques des actions de ce plan, notamment de la commercialisation
du surplus de la production céréalière, animale, maraichère et fruitière, ainsi
que l’opportunité de l’utilisation de la main d’œuvre saisonnière pour les
travaux agricoles et d’élevage.
Les femmes sont
intégrées dans toutes les structures de la communauté et participent à toutes
les prises de décision et bénéficieront dans le cadre des activités
génératrices de revenu d’un appui pour leurs activités spécifiques.
La communauté a
participé dans l’élaboration du plan de réadaptation et l’a validé par son
assemblée générale.
L’ADB et la communauté
travaillent ensemble pour la recherche des financements et pour le suivi de
l’exécution des activités.
Khalil sow
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