samedi 25 avril 2015

Ould salma appelle à l’organisation d’un recensement dans les camps de Tindouf

Ould salma appelle à l’organisation d’un recensement dans les camps de Tindouf
  Invité de l’émission « Moubacha Maakom », pour sa première apparition en direct sur une chaine de télévision depuis son refuge en 2010 dans la capitale mauritanienne, Nouakchott, Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud a été on ne peut plus clair sur la situation inhumaine dans les camps de Tindouf et sur les principales raisons du refus depuis plus de 30 ans par le Polisario et l’Algérie, de recenser le nombre d’habitants de ces camps, estimant le nombre réel de ceux-ci à 90.000.

Lors de son intervention qui a gêné aussi bien les dirigeants algériens que les séparatistes du Polisario, Moustapha Salma a également souligné que les raisons ayant poussé les Sahraouis à quitter le Sahara marocain et à se réfugier à Tindouf, sont maintenant révolues, et qu’il n’y a aucune raison pour qu’ils restent dispersés.

« C’est le Polisario et l’Algérie qui entravent et pénalisent le retour des Sahraouis à leur mère patrie », a-t-il précisé, avant d’ajouter que « le Polisario est l’unique mouvement au monde qui n’a jamais lancé un appel au retour de ce qu’il qualifie de réfugiés à la mère-patrie.

Ce qui pose question sur la vérité de ses intentions envers les Sahraouis ». Cela explique également les harcèlements et les pressions dont fait l’objet tout Sahraoui qui oserait s’approcher des bureaux du HCR pour résoudre sa situation juridique en tant que réfugié et demander une carte à ce sujet.

Selon Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud, le recensement des réfugiés est une obligation statutaire du HCR (Haut commissariat aux réfugiés), réitérée à plusieurs reprises par les résolutions 58\149 et 59\172 de l’assemblée générale des Nations unies.

« Les autorités d’Alger ont des obligations légales, politiques et morales à l’égard des populations sahraouies et parmi ces obligations figure celle de faciliter l’exécution du mandat du HCR afin de lui permettre d’assurer la protection des populations en l’autorisant à effectuer un enregistrement et un recensement des refugiés », a-t-il déclaré.

Il a, en outre, souligné que le fait que l’Algérie et le Polisario se soustraient à une telle obligation depuis si longtemps, s’explique par le besoin de propagande politique au sujet du Sahara marocain mais également par les profits illégaux dont les dirigeants de ce Front séparatiste et ceux de l’Algérie bénéficient en surestimant le nombre de réfugiés, ce qui leur permet d’obtenir un niveau accru d’aide humanitaire qu’ils détournent à leur profit, comme il ressort, entre autres, de l’enquête menée par l’Office européen de lutte anti-fraude dans les camps de Tindouf et qui confirme l’enrichissement personnel des responsables algériens et des mercenaires du Polisario par le détournement des aides en question.

« C’est donc essentiellement pour des motifs de propagande politique et de corruption que l’Etat Algérien et le Polisario refusent systématiquement et catégoriquement le recensement des réfugiés des camps de Tindouf », selon Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud.

Ce dernier, a, par ailleurs, mis en lumière les restrictions des droits de l’Homme et les pratiques de l’esclavage dans les camps de Tindouf, tout en rappelant que Human Rights Watch (HRW) a d’ailleurs attesté, en octobre 2014, de la persistance de l’esclavage dans les camps de Tindouf, joignant ainsi sa voix aux nombreuses ONG ayant déjà dénoncé ces pratiques dégradantes de la dignité humaine. Pour étayer le constat établi dans son rapport sur la situation des droits de l’Homme dans les camps, l’organisation internationale avait mis en ligne une vidéo d’un témoignage poignant de l’une des victimes de cette pratique des temps révolus.

Mehdi Ouassat
Libération

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