Le président Mohamed Ould Abdel Aziz sera investi le 2 août prochain. Il va rempiler pour un second mandat de cinq ans. Les cadres et populations du département de M’Bagne espèrent, à cette occasion, bénéficier d’un meilleur traitement.
Cela fait cinq années, pour ne pas dire six, que les fils de ce département – un des plus pauvres et des plus peuplés mais, aussi, des plus engagés derrière Ould Abdel Aziz – attendent un retour d’ascenseur.
Ils ont soutenu le « changement constructif », accueilli plusieurs fois et en liesse, le Raïs, voté et revoté pour lui, mais l’hôte du Palais gris semble à ce point les ignorer que les fils du département sont interpellés par les populations : « pourquoi courez-vous derrière un président qui n’a presque pas d’égards envers eux ?»
Et répondre qu’il faut mieux rester près du pouvoir plutôt que s’y opposer est de moins en moins convaincant.
C’est un constat lucide : contrairement à ceux de Boghé, Bababé, Aleg et Maghta Lahjar, les cadres de M’Bagne sont zappés par le pouvoir qu’ils ont contribué à mettre en place. Ils comptent quasiment sur les doigts d’une seule main, ceux qui occupent des « postes de responsabilité » : un wali, un ambassadeur, deux PCA, un attaché à la présidence, un directeur de projet en phase d’achèvement et un délégué régional du développement rural. Point final. Pourtant, les cinquante-deux villages du département ne manquent pas de cadres qui ne sont pas plus nuls que les autres : ils sont, simplement, ignorés.
Sur le plan des infrastructures, le département n’est pas plus gâté. Excepté M’Bagne, par sa bretelle, les autres villages sont tous enclavés, particulièrement pendant l’hivernage.
Aucune piste de désenclavement et les quelques périmètres rizicoles, à Dabé, Winding, Sorimalé et Thiéguelel, n’arrivent pas à nourrir les populations, leur mise en exploitation restant très aléatoire. Les populations de Garalol continuent à courir derrière leurs terres agricoles, octroyées à un officier de l’armée et devenues, aujourd’hui, une forêt que les exploitants de charbon pillent, à intervalles réguliers.
En ce qui concerne l’hydraulique rurale, les populations des cinquante-deux villages continuent, dans leur écrasante majorité, à utiliser des moyens d’exhaure traditionnels, à partir de puits. Les rares forages octroyés par le gouvernement mettent des années avant de pouvoir être exploités. Il faut, pour disposer de telles installations, recourir, dans la plupart des cas, aux organisations internationales.
Pourtant, un projet public de deux milliards d’ouguiyas est censé œuvrer dans la commune de Niabina/Garlol, une des plus enclavées des quatre communes du département. Il devrait réaliser des forages en divers villages, mais il aura fallu l’intervention personnelle du Président, pour que Thilla et M’Botto, plus de six mille habitants, en disposent enfin.
Comme quasiment partout ailleurs, l’école n’est pas mieux lotie. Les lycées de M’Bagne, Bagodine, Niabina et, plus récemment, Garalol connaissent des problèmes d’équipement, notamment en matériel didactique et intendance. Du coup, les enfants des villages extérieurs finissent par quitter ces établissements, à cause des problèmes d’hébergement et de transport. Le déficit en personnel et en tables-bancs demeure le lot annuel de l’école fondamentale. Situation analogue, dans les rares postes de santé.
C’est dire que le département de M’Bagne attend, plus que tout autre, des gestes et des changements concrets, au lendemain de l’investiture. Un rééquilibrage des priorités, au niveau de la wilaya, serait fort bien venu.
Le Calame
Cela fait cinq années, pour ne pas dire six, que les fils de ce département – un des plus pauvres et des plus peuplés mais, aussi, des plus engagés derrière Ould Abdel Aziz – attendent un retour d’ascenseur.
Ils ont soutenu le « changement constructif », accueilli plusieurs fois et en liesse, le Raïs, voté et revoté pour lui, mais l’hôte du Palais gris semble à ce point les ignorer que les fils du département sont interpellés par les populations : « pourquoi courez-vous derrière un président qui n’a presque pas d’égards envers eux ?»
Et répondre qu’il faut mieux rester près du pouvoir plutôt que s’y opposer est de moins en moins convaincant.
C’est un constat lucide : contrairement à ceux de Boghé, Bababé, Aleg et Maghta Lahjar, les cadres de M’Bagne sont zappés par le pouvoir qu’ils ont contribué à mettre en place. Ils comptent quasiment sur les doigts d’une seule main, ceux qui occupent des « postes de responsabilité » : un wali, un ambassadeur, deux PCA, un attaché à la présidence, un directeur de projet en phase d’achèvement et un délégué régional du développement rural. Point final. Pourtant, les cinquante-deux villages du département ne manquent pas de cadres qui ne sont pas plus nuls que les autres : ils sont, simplement, ignorés.
Sur le plan des infrastructures, le département n’est pas plus gâté. Excepté M’Bagne, par sa bretelle, les autres villages sont tous enclavés, particulièrement pendant l’hivernage.
Aucune piste de désenclavement et les quelques périmètres rizicoles, à Dabé, Winding, Sorimalé et Thiéguelel, n’arrivent pas à nourrir les populations, leur mise en exploitation restant très aléatoire. Les populations de Garalol continuent à courir derrière leurs terres agricoles, octroyées à un officier de l’armée et devenues, aujourd’hui, une forêt que les exploitants de charbon pillent, à intervalles réguliers.
En ce qui concerne l’hydraulique rurale, les populations des cinquante-deux villages continuent, dans leur écrasante majorité, à utiliser des moyens d’exhaure traditionnels, à partir de puits. Les rares forages octroyés par le gouvernement mettent des années avant de pouvoir être exploités. Il faut, pour disposer de telles installations, recourir, dans la plupart des cas, aux organisations internationales.
Pourtant, un projet public de deux milliards d’ouguiyas est censé œuvrer dans la commune de Niabina/Garlol, une des plus enclavées des quatre communes du département. Il devrait réaliser des forages en divers villages, mais il aura fallu l’intervention personnelle du Président, pour que Thilla et M’Botto, plus de six mille habitants, en disposent enfin.
Comme quasiment partout ailleurs, l’école n’est pas mieux lotie. Les lycées de M’Bagne, Bagodine, Niabina et, plus récemment, Garalol connaissent des problèmes d’équipement, notamment en matériel didactique et intendance. Du coup, les enfants des villages extérieurs finissent par quitter ces établissements, à cause des problèmes d’hébergement et de transport. Le déficit en personnel et en tables-bancs demeure le lot annuel de l’école fondamentale. Situation analogue, dans les rares postes de santé.
C’est dire que le département de M’Bagne attend, plus que tout autre, des gestes et des changements concrets, au lendemain de l’investiture. Un rééquilibrage des priorités, au niveau de la wilaya, serait fort bien venu.
Le Calame
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire