lundi 10 février 2014

Lettre ouverte à son excellence monsieur le président de la république

Lettre ouverte à son excellence monsieur le président de la république Monsieur le président.
C’est pour moi un grand honneur que de vous adresser cette lettre ouverte pour interpeller en vous le président des pauvres, le président tout court et, au-delà, l’homme de bien, l’homme juste…

J’interpelle en vous l’homme en qui j’ai cru spontanément et auquel je continue d’accorder une confiance totale pour n’avoir eu jusqu’ici aucune raison valable de la lui retirer et, je vous assure que le cœur et les émotions n’y sont pour rien, tout comme d’ailleurs la flatterie et la flagornerie.

J’aurais cependant le courage et la franchise de vous dire, en prenant à témoin l’opinion mauritanienne, que mes complaintes en secret et mon appel de détresse à votre endroit, vous grandissent autant qu’ils mettent en lumière l’injustice, dont je suis victime mes semblables et moi, et qui, de toute façon, avait figuré en première place de vos préoccupations en 2008 mais qui n’a malheureusement jamais trouvé d’oreilles attentives dans votre gouvernement.

Je crois en Dieu et suis convaincu que, ni vous monsieur le président, ni vos ministres, ni les riches, ne donnez que ce qu’Allah vous oblige à donner. Cette particularité est humaine, vous n’en avez pas le monopole mais, en tenir compte avec les possibilités et les pouvoirs qui sont les vôtres, vous fera gagner sur les deux fronts de la vie et de l’au-delà.

Ces précisions étant apportées, je vous informe que je travaille comme gardien au Centre de Formation et de Perfectionnement Professionnel -CFPP- de Tidjikja, que je suis une pauvre personne, handicapée par un manque de vue sévère qui évolue rapidement vers une cécité totale et que je suis marié à une femme infirme qui, elle aussi, souffre de son état sur le triple plan physique, psychologique et économique.

Nos enfants, privés de choses qui font rêver les enfants de leur âge, grandissent dans des conditions que ma fierté m’empêche de vous exposer, mais dont je vous dirais qu’elles doivent donner des insomnies à tout homme qui accepte d’assurer des charges publiques, sans prendre la mesure de leurs incidences concrètes sur les groupes sociaux fragiles et sur les personnes vulnérables.

Je vous demande, monsieur le président de persévérer dans la voie qui donne accès au sommeil des justes, car il ne tient désormais qu’à vous, de dormir du sommeil d’Omar Ibn El Khattab, ou de celui des présidents africains en exile qui ne retrouvent la paix qu’une fois au fond d’une tombe.

Je vous ai exposé ma situation après vous avoir salué et, comme il est d’usage dans la sphère culturelle à laquelle nous appartenons tous les deux, je vous paraphe le poète qui a dit : ‘’ we in kana ala el kerimi deynoun, vela tezidenne el kerime ala essela.

NB : Je pense que je ne suis pas hors sujet si je dis que vous avez des dettes envers moi.

Wassalam.

Ahmed Salem Ould Baba
Téléphone: (00 222) 36 66 99 73

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