Ce jeudi vers 14 heures, Moussa Ould Maata Moulana (10 ans) était entrain de jouer avec ses amis à côté d’une mare située à quelques encablures de son village (Roti à 16 km à l’est de Boghé) quand il a été interpellé par un homme de race blanche perché sur son chameau qui lui propose de l’accompagner.
Ebahis par cet acte insolite, les amis de Moussa accoururent vers le village pour informer ses parents. Ces derniers ne tardèrent pas à réquisitionner deux véhicules et une charrette pour poursuivre le fugitif.
C’est près d’Ari Hara, localité située à 8 km de là que l’enfant a été retrouvé entrain de garder un troupeau de chameau pendant que son ravisseur et deux de ses compagnons sirotaient tranquillement leur thé à côté.
Interrogé sur ses motivations, l’homme (qui appartient à la tribu des Le’leïb de Boutimit) affirme avoir « obtenu au préalable l’accord de l’enfant qui se serait engagé à se mettre à ses services contre une somme de 20 000 UM par mois ». « Je lui ai d’ailleurs fait une avance de 100 UM après qu’il ait accepté de repartir chez lui prendre ses habits pour me suivre », a-t-il révélé aux parents de l’enfant. Après ces révélations fracassantes, l’homme est conduit à la brigade de gendarmerie de Boghé qui avait été déjà informée de la disparition de l’enfant.
Selon ses oncles (Maata Moulana O. Bouh, Ahmed Vall O. Hamza et Cheikh O. Alioune), le ravisseur a répété la même version aux gendarmes qui l’ont interrogé c’est-à-dire que « l’enfant l’a suivi de son propre gré ». Un argument que la victime a rejeté affirmant que « l’homme l’a contraint à l’accompagner ».
Il faut cependant préciser qu’après que son ravisseur lui ait proposé de l’employer contre une somme de 20 000 UM (dont une avance d’un billet de 100 UM qui porte le N° AE 58 98 555 A) l’enfant est reparti chez lui pour prendre ses habits. Mais selon ses oncles, ses parents n’étant pas sur place, il aurait dit à sa tante (une mineure comme lui) qu’il doit se rendre à Wabboundé saluer sa grand-mère.
Le présumé ravisseur est placé en garde-à-vue à la Brigade de gendarmerie de Boghé après son 1er interrogatoire. L’enfant a quant à lui été remis à ses parents. Selon le chef du village de Roti, c’est le 2e enlèvement du genre dans cette localité après celui de Brahim O. Samba Aboye qui n’a jamais été retrouvé depuis 2003. (Affaire à suivre).
Boghé : Marche de protestation contre l’enlèvement de Moussa O. Mata
Des dizaines de personnes ont marché ce dimanche en fin de matinée à l’appel des organisations de défense des droits de l’Homme (IRA et AMDH notamment )pour protester contre l’enlèvement jeudi à Roti de Moussa O. Mata Moulana par un berger de chameau.
Les manifestants qui ont emprunté la digue reliant Boghé Dow à Boghé Escale, scandaient des slogans tels que : « Hourriyya » (liberté), « Laa lil ouboudiyya » (Non à l’esclavage). Ils brandissaient également une banderole sur laquelle on pouvait lire : « IRA condamne l’acte odieux de l’enlèvement d’un mineur », « Pour une fois que justice soit faite !».
La marche à laquelle a pris part le député Sy samba, a abouti à la mouqata’a où le Hakem mouçaïd entouré des chefs des corps de sécurité est sorti les recevoir avant de leur demander de désigner des délégués. A l’issue d’une audience qui a duré plus d’une trentaine de minutes, les défenseurs des droits de l’Homme ont exigé « l’application stricte de la loi en vigueur pour que plus jamais ce crime odieux ne se reproduise ».
Pour les représentants locaux des OSC auxquels se sont joints des militants de l’APP, « les lois sont souvent appliquées de façon interprétées de manière tendancieuse par l’administration et les juges au profit des classes dominantes ».
Le Hakem mouçaïd et le Chef de la brigade de gendarmerie ont assuré quant à eux que « l’accusé a été placé en garde-à-vue puis auditionné » avant de demander aux OSC « de laisser la justice faire son travail et de lui faire confiance ».
Notons que le présumé ravisseur, l’enfant et ses parents ont été déférés ce matin devant le Tribunal régional d’Aleg où ils ont été entendus par le Procureur de la république. Les associations nationales de défense des droits humains ont afflué très tôt ce matin devant le Palais de justice pour soutenir l’enfant et se constituer partie civile dans cette affaire.
Source : Dia Abdoulaye /div>
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