Sneiba.
dimanche 23 juin 2013
Aleg, ce n’est pas Prison Break
Près d’un milliards d’Ouguiyas investis par le président Mohamed Ould Abdel Aziz pour construire ce qui est devenu la plus grande prison en Mauritanie.
La prison d’Aleg, située à l’est de la ville sur la mythique « Kdeyet Ardebana » mais maintenant entourée de constructions de part et d’autre. Comme quoi le phénomène de l’urbanisation « sauvage » gagne aussi l’intérieur du pays. Mais là n’est pas le véritable sujet de cette chronique.
La prion d’Aleg est loin d’être celle du célèbre film Prison Break dont on ne s’évade qu’au prix d’un exceptionnel exploit digne du cinéma.
A Aleg, les scandales se multiplient et le dernier en date est relatif à l’évasion d’un groupe de prisonniers, qui ont finalement été retrouvés…sauf un. Sweylek Ould Ahmed Ould Moutalli. Ce prisonnier court toujours. Ou plutôt il roule ! Parce qu’il s’est enfui à bord d’un véhicule volé.
Une Mercedes 190 immatriculée 2471AN00, en très bon état, appartenant à Mohamed Ould Thiembel, un cadre du ministère de la Santé, travaillant à la Direction régionale du Brakna. Bon ce sont là les faits d’une histoire rocambolesque qui s’est passée depuis plus d’un mois.
La victime qui a remarqué le vol de sa voiture à cinq heures du matin, en se rendant à la mosquée pour la prière du « sobh » (l’aube), a aussitôt alerté la police, pensant avoir mis toutes les chances de son côté pour que sa voiture soit retrouvée mais non. Il semble même que personne ne s’est soucié vraiment de cette affaire.
Lui-même n’ayant plus confiance dans ce les services de sécurité lui disaient chaque jour, a voulu entreprendre ses propres recherches, en se lançant sur les traces d’un prisonnier évadé qu’on signalait du côté de R’Kiz, sur ses « propres terres » !
Un véritable Far West. Curieusement, les postes de contrôle par lesquels il est passé, à bord d’une Land Cruiser prêtée par un ami, ont tous affirmé ne pas avoir été alerté pour intercepter un éventuel prisonnier évadé de la « Prison Break » d’Aleg. Pire, la victime déclare même que le fugitif n’intéressait apparemment pas vraiment les autorités « parce que les plus dangereux ont été rattrapés et que Sweylek n’avait plus qu’un an à purger avant de retrouver la liberté » !
S’agirait-il alors d’une réduction de peine camouflée avec « bonus » (la voiture d’un pauvre citoyen qui ne s’est quand même pas évaporée). Il y a de la mauvaise foi dans l’air. Mais surtout, un coup bas porté au président Aziz. A quoi aura servi une prison construite à coût de centaines de millions d’ouguiyas si les prisonniers s’en évadent aussi facilement ? A quoi servent même des services de sécurité qui « démissionnent » ?
Certes, cette histoire n’est qu’une parmi tant d’autres mais elle illustre parfaitement la précarité de notre système de sécurité. L’évasion est une circonstance aggravante. Je ne sais si elle ne doit pas entraîner une augmentation de peine ? Que dire quand elle est accompagnée de vol ? Il faut retrouver le fugitif Sweylek Ould Ahmed Ould Mouttali. Pour redorer le blason de la Prison Break d’Aleg.
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