vendredi 31 mai 2013

Transporteurs d’Aïoun et Assoiffés du Brakna : L’Etat tente d’éteindre les feux de la dissension

Que cela soit à Nouakchott, à Nouadhibou, au Brakna ou au Hodh, le rôle de l’Etat semble ces jours-ci être circonscris à celui d’un pompier-pieuvre, obligé de déployer ses multiples membres dans les quatre recoins du pays pour y éteindre les feux de la dissension sociale. Après la crise des ouvriers du Nord qui vient de trouver une issue heureuse, les transporteurs d’Aîoun et les populations assoiffées du Brakna ont reçu tour à tour des calmants justes utiles à calmer leurs multiples maux. Le remède ainsi dispensé est pour beaucoup un replâtrage provisoire qui risque de faire réveiller encore la douleur. A Aîoun, les autorités régionales se sont enfin résolues à discuter avec les transporteurs, dont la fureur gonfle depuis quelques jours. Ainsi, après l’usage de la force aveugle pour mater les acteurs locaux du transport, l’intransigeance récalcitrante de ces derniers a fini par ramener les représentants de l’Etat sur les chemins de la raison. Les taxes successives, fouettées par la gourmandise galopante de l’Autorité de régulation du secteur des transports, avaient ainsi crée un malaise que les professionnels du milieu ont vite traduit en des ondées de colère. La réunion d’Aïoun dont les résultats ne sont pas encore connus vise à régler la crise qui gonfle, les transporteurs ayant observé hier un sit-in devant la Wilaya pour réclamer la libération de 18 de leurs camarades, arrêtés après des journées de violence inouïe dans la capitale du Hodh Gharbi. Un peu plus au Sud vers le Brakna, les autorités régionales après des jours d’indifférence se sont également pliées aux exigences d’une demi-douzaine de localités, tannées par la soif estivale de ce mois de mai. Devant le refus des populations de rompre leur mouvement de contestation qui avait grandement perturbé le trafic, le Wali et ses adjoints ont finalement consenti à écouter leurs doléances, le mardi 28 mai dernier. Une délégation du ministère de l’Hydraulique a fait le déplacement sur les lieux. Aux termes de longues négociations, les autorités auraient consenti à satisfaire l’ensemble des doléances des populations des localités concernées, notamment Miftah el-Kheir, Dar Naïm, El Wiam, entre autres. Privés d’eau potable pour étancher leur soif et celui de leur bétail, les populations en question avaient voulu s’abreuver à la fontaine de la seule localité qui en disposait, celle de Cham. Mais les habitants de cette bourgade avaient refusé de donner leur eau. Aux dernières nouvelles, la crise de l’eau au niveau des localités sus-citées, a été réglée, évitant l’embrasement d’une situation qui avait atteint son summum d’incandescence.
MOMS.

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