lundi 27 mai 2013
Marche de protestation de 700 personnes dans la commune de Darel Barka contre la soif et la gestion 'opaque' d’un forage
Ils étaient environ 700 personnes voire plus selon les organisateurs, à battre le maqadam dans le village de Cham, située au carrefour menant vers la localité de Darel Barka (chef lieu de l’arrondissement du même nom) sur l’axe bitumé reliant Rosso à Boghé. Malgré la chaleur torride.
Les manifestants, venus des localités de Miftah El Kheîr, Dra Naîm, El Wiam, Velloujé, El Basra et de Jeddé , avoisinent 2500 âmes. Ces populations sont approvisionnées en eau à partir du forage de Cham. Las, de rester 5 mois sans eau dans leurs bornes fontaines et après avoir épuisés toutes les voies de recours, ont décidé de passer à la vitesse supérieure en organisant cette marche a déclaré Abeid O Mohamed El Abd, un notable de la localité.
Ainsi, ils ont barré la route empêchant la circulation des véhicules en partance ou en provenance de Rosso avant que la police n’intervienne pour dégager la voie. Des mères de familles en grand nombre, des adultes et des jeunes surexcités ont crié leur ras le bol d’une situation qui perdure.
Les marcheurs soutenus par un groupe de l’IRA, ont ensuite arpenté les ruelles du village avec des slogans hostiles au pouvoir actuel. Ils ont dénoncé vigoureusement l’insouciance des autorités locales et régionales à leur problème. A leur arrivé prés du forage, ils se sont regroupés pour écouter l’intervention du représentant de l’IRA à cette marche.
Ce dernier n’a pas été tendre avec le régime actuel et n’a pas non plus raté les organisateurs dans ses critiques. Il a dénoncé de façon virulente le régime de Mohamed O Abdel Aziz, qu’il a qualifié d’être un régime Beydane raciste et criminel qui affame les Haratines en voulant les maintenir dans l’esclavage et la pauvreté.
Pour le représentant de l’IRA, Mokhtar O Abeîd, seule la lutte peut changer la donne et la situation de ces anciens esclaves qui mènent aujourd’hui une lutte contre la domination de leurs anciens maîtres. Dans ce pays dit-il, les Haratines constituent une majorité de 75% de la population mais qui reste marginalisée dans toutes les sphères de l’Etat.
Cette situation est inacceptable a-t-il martelé en affirmant que l’IRA est là pour renverser cette donne. En Mauritanie, affirme Mokhtar, le commissaire de police est Beydane, le commandant de brigade est Beydane, le préfet est Beydane, le Wali est Beydane, le Cadi est Beydane, le directeur est Beydane, les ministres sont Beydane, les généraux sont Beydane, tous les postes sont occupés par les Beydanes selon le représentant de l’IRA.
Il a appelé les populations présentes à cette manifestation à rester débout et à s’insurger par tous les moyens contre cette domination des Beydanes et contre l’injustice qui prévaut dans ce pays. Les manifestants eux aussi, ont eu leur lot dans ces critiques. Le jeune garçon, n’a pas eu froid aux yeux en affirmant de vive voix devant la foule que les marcheurs en question ont une grande part de responsabilité dans ce qui leur est arrivé. Il a ainsi martelé « vous êtes victimes de votre hypocrisie, de votre suivisme et de votre manque de courage ».
Tout au long de son intervention, il a été applaudit par les manifestants. Lui succédant, le porte parole des manifestants a lu un discours dans lequel, ils rappelé les droits garantis par la constitution Mauritanienne à tous ses citoyens avant de décliner un chapelet de doléances. On peut en citer : la restitution du montant de 2 650 000 Ouguiyas détournés selon eux par le gérant du forage, le nommé El Hassène O Hbeyib, la création d’un comité de gestion représentatif de toutes les localités, le remplacement du gérant actuel et une gestion rotative de l’ouvrage, la désignation d’un gérant issu des communautés locales entre autres.
Vers 14 H, la police qui encadrait la marche est partie cueillir le gérant, El Hassène O Hbeîb pour venir remettre en marche le forage mais en vain. Même avec l’appui des policiers et le commissaire, ils ne parviendront pas à le démarrer.
Pendant ce temps, les manifestants, eux campaient sous leurs tentes qu’ils ont dressées autour de l’ouvrage avec leur ration alimentaire complète. Ils ont affirmé qu’ils ne quitteront qu’après avoir obtenu satisfaction. Non loin du forage, un Beydane, Imam de mosquée, fait des allers et retours sur une charrette pour servir de l’eau rempli dans des bidons aux manifestants. Il faut noter que le gérant du forage, El Hassène O Hbeyib qui nous a trouvé sur les lieux a refusé de répondre à nos questions pour s’expliquer sur cette affaire qui défraie la chronique dans la commune de Darel Barka.
Source : Elfoutiyou
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