mardi 24 avril 2012

Boghé : Une nouvelle configuration politique.




La politique locale était jusque là dominée par une élite constituée majoritairement des premiers « intellectuels » qui ne tolérait pas la monté en puissance de force fraîche.

Cette élite s’appuyait pour contrôler sa « niche écologique » sur les structures traditionnelles à culture aristocratique dont elle vantait le label.Mais la politique au nom de l’intérêt et de la réussite personnelle ne fait plus école.

Les habitudes politiques qui permettaient la manipulation des sous-groupes-judas, des fils truqués, des pions qu’on déplace pour entrainer la communauté vers l’intérêt unique de ladite élite ne déclenchent plus d’enthousiasme flamboyant.

A cette logique solitaire se supplante une logique de rajeunissement solidaire consciente : Une jeunesse intellectuelle, longtemps étouffée, désireuse de garder le sens du « patriotisme » régional est entrain de dessiner les contours d’une nouvelle force politique disponible pour le renouveau. Il fallait un vent de jeunesse car la stratégie du président Mohamed Ould Abdel Aziz est de s’allier avec les forces naissantes.

Cette stratégie efficace représente une force de progrès, un ascenseur social permettant aux nouvelles couches de briller par leurs talents. Nous nous réclamons parfaitement des idéaux de cette nouvelle technique de gouvernance. Au-delà donc les querelles tchadiennes qui ont agonisé les V.F et les Zoulou, au delà des coups de torchon et de pratiques mystiques c’est la baisse du taux d’audience de l’élite traditionnelle qui nous a permis de récupérer les sceptres.

Le Titanic coule, personne ne se bat pour sa survie. Heureusement ! Il ya un relais : des jeunes qui sont arrivés par leurs efficacités à des postes importants dont on commencer à parler, on commence à entendre, suscite l’espoir en faisant le pont et assurant la liaison avec l’état sans en être bien entendu le bras docile. Ils ont une certaine virginité, une certaine fraicheur, une aura incarnée. Le charme de la jeunesse conjugué aux désintéressements dont ils sont crédités suffise à leur accorder confiance.

Leur rhétorique est beaucoup plus convaincante parce qu’ils n’ont jamais été aux gouvernements précédents, donc ne se sont jamais compromis. Ils n’ont aucun passif. La politique politicienne ne les a jamais affectés. Ils sont à l’état pur, leurs discours trouvent une audience auprès des masses, un écho favorable parce qu’ils se référent au commun. Ils fournissent un langage adapté, intégrationniste s’adressant à toute la communauté dans sa diversité.

Cette vision se traduit en acte : Cette intelligentsia ne se refugie pas derrière des concepts qui excluent. Les données du contexte sont prises en considération. C’est pourquoi, organisée économiquement, socialement la coordination politique des jeunes qui regroupe l’ensemble de la communauté de Boghé, dans sa diversité s’est investie spontanément pour l’accueil du président.

Le résidu de l’ancien appareil politique local qui a laissé tomber ses feuilles et ses épines politiques antérieures pour exploiter à son profil les contextes de la contingence actuels s’est présenté pour faire écran à notre mouvement. Cette acclimatisation politique n’est pas sincèrement respectueuse du rituel d’accueil qui voudrait que ceux qui ont mobilisé leur temps et leurs fonds reçoivent en priorité leur convive.

Dans tout les cas, le paysage politique de Boghé est entrain de connaître des mutations que, ni les parades inhibiteurs, ni les récupérations politiques révélatrices d’une fin de règne, ne peuvent réprouver. Les jeunes ont compris, en somme, que la meilleure manière de sauver le bercail c’est de mettre en valeur l’ampleur de leurs forces.

Si Boghé est toujours dans une posture désavantageuse, et que le projet aussi important que la construction d’un centre Hospitalier est retardés ; c’est que notre arme électorale n’a jamais joué en faveur du commun. Notre positionnement par rapport à l’état, très mal négociée, nous a réduits en force folklore à même de s’abaisser à des compromissions en vivant dans la tromperie. En vérité, Boghé n’a jamais profité de ses rampes de lancement.

L’élite locale ne peut éviter de se voir imputer la responsabilité de cette situation. La nouvelle conduite des affaires par des jeunes, ressources humaines de qualité, espère modifier le comportement à l’égard des problèmes en suspens. C’est le « printemps arabe » de Boghe. Aujourd’hui nous voulons travailler de manière plus homogène afin que les pierres angulaires de notre programme trouvent satisfaction.

Voilà les moyens dont nous disposons pour atteindre nos fins. Car nous avons compris que le maniement des affaires et leurs administrations n’ont de sens que si l’on veille à suppléer à tout ce qui manque dans une cité. Et l’homme qui se trouve investi du mandat de porter au chef de l’état notre volonté de participer activement à l’action gouvernementale est Monsieur Wagne Abdoulaye Idrissa Conseiller à la présidence.

Sy Alassane Adama
Philosophe


www.cridem.org


Source :
Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie

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