mercredi 19 octobre 2011

Centre d’Enrôlement de Tidjikja/ Ce n’est pas la grande affluence !




Lancées en début juin 2011, les opérations d’enrôlement au niveau du Centre d'Accueil des Citoyens de Tidjikja peinent encore à prendre leur envol. Par jour, seules 30 à 35 personnes sont enrôlées sur une population estimées à plus de 40.000 habitants. Faute de sensibilisation, les populations locales ne semblent pas apprécier à sa juste valeur l’enjeu de cet enrôlement jugé pourtant capital par les pouvoirs publics. En interrogeant certains habitants l'on se rend compte aisément qu'ils n'accordent pas de l'importance à cette opération. Ils évoquent, le plus souvent, le cas du Ranvec de 1998 qui devait permettre l'établissement des pièces d'état civil sécurisés et infalsifiables mais qui s'est soldée par un échec cuisant. Il y a également, ceux qui mettent en cause la lenteur des procédures : " Pour s'enrôler il faut au moins une journée. Nous sommes les seuls soutiens de nos familles, et ce temps précieux on préfère l'utiliser à chercher à ramener à manger à la maison" indique AOS charretier de son état. Une position largement partagée dans le milieu des vendeuses de légumes, celui des artisans et des commerçants détaillants du marché de Tidjikja.
Et pour ceux qui ont décidé , non sans réticence, à aller s’enrôler, certains se trouvent confrontés au problème d’établissement du certificat de décès (rupture des registres de décès). "C'est étonnant qu'on ne puisse pas remédier à ce problème. On a l'impression que tout est fait pour bloquer le bon déroulement des opérations. Faire parvenir des registres de décès de Nouakchott, ne devrait pas, en principe, poser des problèmes" souligne M.L.N cadre à la Direction régionale de l'Éducation Nationale et à la Formation professionnelle (DREFP).
Mais, il y a aussi, ceux qui pensent qu’il n’y a pas lieu de s’empresser, parce que les pièces qu’ils détiennent sont toujours valables et qu'ils sont inscrits régulièrement sur les registres de l'état civil mais également ceux qui soutiennent (les politiciens et leurs soutiens) qu’il n’y a aucun enjeu électoral immédiat lié à cet enrôlement.

Au niveau de la zone rurale (B.Ben Amer, El Wahat, Tensiqh, Lahsera) l'on évoque plutôt l'éloignement du Centre d'accueil des Citoyens. « Les vielles personnes se trouvent dans l'impossibilité de voyager jusqu'à Tidjikja. C'est une erreur monumentale de concentrer tout au niveau départemental. Nombreux parmi nous ont décidé de ne pas s'enrôler pour éviter les tracasseries liées à ce déplacement" soutient H.O.A de la commune de Tensiqh.»
Cette situation a des répercussions sur le bon déroulement des opérations au niveau du CAC de Tidjikja où les citoyens continuent à se faire enrôler à compte goutte. Jusqu’au jour d’aujourd’hui seuls 1700 individus ont été enregistrés.
L’administration régionale compte corriger cette tendance à travers une campagne de sensibilisation qui cible en priorité les populations des quartiers périphériques de Tidjikja et celle des communes rurales.


khalil Sow
khalil1965@yahoo.fr

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