mercredi 23 février 2011

S.O.S - Esclaves : Déclaration.





Manifestations de Fassala : Lorsque l’injustice, la privation et le désespoir amènent la population à la révolte.



Depuis quelques jours, l’arrondissement de Fassala, dans le Hodh Chargui, connaît une intense vague de protestation populaire. Les raisons de cette révolte seraient le niveau insupportable des prix et la rareté de l’eau potable.

Les autorités municipales n’ayant pas répondu aux attentes légitimes des populations, celles-ci s’en sont prises aux symboles de l’Etat, incendiés et saccagés.

Face à cette situation, les autorités ont pris la décision périlleuse de réprimer les manifestants au lieu d’être à l’écoute de leurs doléances. Des coups et blessures et des arrestations massives ont été signalés. 38 personnes, dont des femmes, auraient été amenées, depuis hier, à Bassiknou, où elles sont gardées dans les locaux de la gendarmerie.

D’autres, en plus grand nombre, seraient actuellement détenues à Néma. Des citoyens ont été battus publiquement et maintenus sous le soleil ardent pendant plusieurs heures par des militaires déchainés. Des témoignages font état d’actes de torture contre plusieurs personnes. La répression prend, de plus en plus, l’ampleur d’une véritable campagne punitive, largement disproportionnée.

Manifestement, l’ensemble des autorités locales ont été mises à contribution pour ‘mater’ une simple contestation de citoyens révoltés par des conditions de vie qui se dégradent de jour en jour.

SOS Esclaves condamne avec la plus grande vigueur la répression aveugle contre les populations qui manifestent pour des lendemains meilleurs et dénonce le blackout entretenu sur la situation dans le Hodh Charghi. Elle considère que l’usage de la force contre les manifestants constitue une atteinte grave aux droits humains fondamentaux.

SOS Esclaves affirme que la répression n’est pas une réponse acceptable aux revendications populaires. Elle en appelle à l’ensemble des populations pour se solidariser avec les habitants de Fassala Néré et Bassiknou et exiger, immédiatement :

Le respect du droit des populations, partout en Mauritanie, à manifester librement et pacifiquement ;

Que la lumière soit faite sur les exactions, les tortures et les arrestations arbitraires.

SOS Esclaves affirme, solennellement, que les évènements de Fassala découlent de l’incapacité du régime à répondre aux aspirations et aux besoins légitimes des populations.

En ces moments difficiles, où souffle un vent de liberté dans l’ensemble de la sous-région, SOS Esclaves exprime sa solidarité avec la jeunesse et l’appelle à exprimer pacifiquement son mécontentement social et met en garde les autorités contre toute tentative de répression de la volonté du peuple

Aioune El Atrousse le 20 février 2011
Boubacar Messaoud, Président

www.cridem.org


Source :
S.O.S - Esclaves

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