samedi 16 janvier 2010

Boghé : 17e édition de la Ziara annuelle de Thierno Abdoulaye Dia.



Des centaines de fidèles affiliés à la confrérie Tidjane de Cheikh Ibrahima Niass se sont donnés rendez-vous ce vendredi 15 janvier 2010 à Boghé pour assister à la 17e Ziara annuelle de Thierno Abdallahi Dia, un des érudits et mouqaddems de cette secte.

Durant près de 24 heures, la ville de Boghé a été le point de mire des adeptes de la fayda ibrahimienne venus de tous les coins du pays mais aussi du Sénégal voisin. L’évènement a été rehaussé cette fois par la présence de Cheikh Mansour Niass, fils de Cheikh Ibrahima, accompagné d’une forte délégation.

Les cérémonies ont débuté dès la fin de la prière d’El Asr par la lecture de poèmes et la récitation en cœur de litanies vantant les gloires du prophète Mohamed (PSL) et du guide de la tidjania, Cheikh Tidjane ainsi que son héritier spirituel, Cheikh Ibrahima Niass surnommé “Cheikh Al Islam” ou “Baye” pour les intimes.

Ensuite, les fidèles ont pratiqué la traditionnelle « Asr Al Jumu’a » qui se tient tous les vendredi à la Zawiya de Thierno Abdallahi Sakho à Boghé Escale. Ce rituel crucial a bouclé la première phase de la ziara qui devrait se poursuivre après le repas du soir.

Vers 22 heures, les fidèles se sont à nouveau rassemblés au domicile de Thierno Abdallahi Dia pour l’ouverture officielle des activités. Là encore, des dizaines de jeunes talibés se sont inscrits pour entonner des poèmes et des récitals en l’honneur de leurs guides spirituels, notamment le Cheikh de Kaolack.

L’imam de la Fayda (submersion) a eu droit à un cortège d’éloges sur fonds de crises d’hystéries habituelles de nombreux talibés en extase qui déchiraient par intermittence le silence des lieux. Des jeunes filles et garçons tous vêtus de blanc assuraient l’ordre et la sécurité en bons “serviteurs de la fayda” comme ils aiment à se faire appeler.

Même les fidèles établis à l’étranger se sont fait inviter à la partie par liaisons téléphoniques relayées en mains-libres sur haut-parleur. Un écran géant était aussi suspendu sur un toit pour permettre à ceux qui n’ont pas eu la chance d’accéder dans la cour du domicile de Thierno, de suivre l’évènement en temps réel.

L’entrée de Cheikh Mansour Niass à 1heure 30 a été un des moments forts de la cérémonie car tous les fidèles se sont levés pour lui témoigner leur respect et leur indéfectible considération. C’est dans cette hystérie collective que Oustaz Ahmed Bâ, devenu depuis ces dernières années une des icônes de la cérémonie, a pris la parole pour évoquer cette fois les multiples expéditions menées par Cheikh Baye pour porter plus haut l’étendard de l’Islam.

Dans un style qui allie la clarté et la pertinence, Oustaz a rappelé les multiples voyages effectués par Cheikh Al Islam à travers le monde du Nigéria en Angleterre où il trouva la mort. « Partout où il est passé, explique-t-il, il a allumé la lumière divine sans faire usage de la force ».

A ceux qui prétendent que l’Islam est une religion de violence, Oustaz Bâ a rétorqué en rappelant que toutes les guerres que le prophète Mohamed (PSL) avait livrées contre les infidèles s’inscrivaient dans le cadre de la légitime défense. « Le mot salam (paix) est cité 36 fois dans le Coran contre seulement 6 pour le mot guerre », lance-t-il sous les cris hystériques de centaines de talibets visiblement séduits par son maniement du verbe.

Poursuivant sa dissertation à coup de poèmes du guide, Ahmed Bâ s’est longuement appesanti sur les voyages de Baye notamment dans l’Etat de Kano au nord Nigeria où il a réussi à convaincre des millions de personnes à adhérer à la religion de la vérité par sa maîtrise de la rhétorique mohamedienne.

L’orateur n’a pas manqué aussi de rendre hommage à Thierno Al Hassane Barro (membre du Haut Conseil Islamique et un des guides de la tariqa) décédé à Boghé dans la nuit du 26 au 27 décembre 2009 ainsi qu’à l’océan du savoir, Thierno Abdallahi Dia.

Après des scènes hystériques de dhikr (répétition de formules ou litanies) par des fidèles en extase, Thierno Abdallahi Dia, perché sur un fauteuil entre Cheikh Mansour à sa droite et Thierno Boubou à sa gauche, prit la parole à 2 heures 30 au milieu d’une foule en ébullition.

Dans sa verve habituelle, Thierno a longuement disserté sur la signification de la pensée soufie et son rôle dans l’approfondissement de l’Islam ainsi que sur les liens entre le fidèle et son Créateur. Il a ensuite évoqué l’immense œuvre de Cheikh Baye avant d’appeler les fidèles « à resserrer leurs rangs conformément aux préceptes de notre sainte religion ».

La lecture du Coran après la prière d’El Fajr a bouclé samedi la 17e édition de cette Ziara annuelle qui a été pour beaucoup dans la large diffusion de la Tidjania Ibrahimienne à Boghé et environs notamment chez les jeunes. En effet, l’ascension fulgurante de cette confrérie qui ne comptait que quelques dizaines d’adeptes au début des années 80 a surpris plus d’un.

Dia Abdoulaye

www.cridem.org


Info source :
Dia Abdoulaye

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