mardi 22 mars 2011

L’OMVS à l’heure de l’énergie de Manantali au Guidimakha: Ould Abdel Aziz attendu à Sélibaby Mercredi.




La capitale régionale du Guidimakha est en effervescence ces jours-ci. Les autorités administratives locales préparent l’accueil du chef de l’Etat, Mohamed Ould Abdel Aziz attendu mercredi à Sélibaby. Au programme de l’agenda présidentiel, le chef de l’Etat doit procéder à deux inaugurations à la sortie de Sélibaby sur la route menant à la ville de Gouraye.

Il s’agit du tronçon de route goudronnée Sélibaby-Gouraye, d’une longueur de 42 km dont les travaux sont achevées et l’inauguration du poste moyenne tension de la ville de Sélibaby qui devra ainsi être connectée au réseau de Manantali et dans deux ans à la centrale hydroélectrique de Felou dont les travaux sont prévus pour s’achever à la fin 2013.

Ces réalisations sont faites par la Société de Gestion de l’Energie de Manantali (SOGEM), un organe de gestion de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal.

La SOGEM est une société publique interétatique créée le 7 janvier 1997 tandis que l’OMVS regroupant la Mauritanie, le Mali et le Sénégal a vu le jour en 1972. La SOGEM est notamment chargée de l'exploitation, de l'entretien et du renouvellement des ouvrages communs dont la gestion lui est confiée. Elle veille aussi sur toute opération industrielle, commerciale ou financière directement ou indirectement liée à ses objectifs et missions.

Organe Exécutif de l'Organisation, le Haut-commissariat de l'OMVS est actuellement dirigé par notre compatriote Mohamed Salem Ould Merzough. C'est lui qui applique les décisions du Conseil des Ministres, rend compte régulièrement de leur exécution ainsi que de toute initiative prise dans le cadre des directives reçues et dans la limite des pouvoirs qui lui sont délégués.

Un destin, une ambition commune.


Voilà plus de quarante ans maintenant que la Mauritanie, le Sénégal et le Mali conjuguent au sein de l'Organisation pour la Mise en Valeur du Fleuve Sénégal (OMVS), leurs efforts et leurs moyens pour vaincre la fatalité d'une hydrologie aléatoire et décroissante, et engagent, sur des bases durables, un programme ambitieux de développement intégré du bassin du fleuve grâce à la maîtrise et à l'utilisation optimale de ses ressources en eau.

La détermination des trois Etats et l'adhésion massive des bailleurs de fonds aux idéaux, programme et modèle d'organisation et de fonctionnement de l'OMVS ont conduit à la réalisation, dans des délais record, des ouvrages de première génération constitués du barrage anti-sel de Diama et du barrage régulateur de Manantali mis en service respectivement en 1986 et 1988.

Depuis 1988, une véritable dynamique de développement agricole et agro-industrielle a pris corps dans les moyenne et basse vallée, grâce à la régularisation du cours du fleuve par quelques 12 milliards de m3 retenus en année de pluviométrie moyenne par le barrage de Manantali.

Cette première phase enclenchée avec des résultats probant, l’OMVS s’est attelée à la réalisation du projet Energie, second volet de son programme d'infrastructure régionale. Les ouvrages structurants du projet Energie comprennent notamment : la centrale hydroélectrique de 200 MW, le poste haute tension et le centre de conduite et de télécommande, situés à Manantali, ainsi que près de 1500 km de lignes à haute tension (225 kV et 90 kV) et une dizaine de postes de compensation et de transformation.

L'importance du projet Energie pour les trois Etats est à la dimension de son coût chiffré à près de 100 milliards d'ouguiya, réparti entre 11 bailleurs de fonds. Sa taille et sa complexité sont mesurables par le nombre de ses composantes dont l'exécution avait été assurée par pas moins d'une vingtaine de groupements d'entreprises d'envergure et de renommée internationales.

Ainsi dans ce cadre, il a été réalisé le réseau de la rive droite du système de Manantali permettant d'alimenter la Mauritanie en énergie hydroélectrique à partir des lignes de 225 kV Jidr El Mohguen-Rosso-Nouakchott et 90 kV Matam-Kaédi-Boghé.

En plus d’une production de près de 800 GWh, livrable dans des conditions fiables et économiques, le système de Manantali intègre de facto les réseaux interconnectés des trois pays et permet l'établissement de protocoles de secours mutuels ainsi qu'un développement concerté et optimisé de leurs parcs respectifs de production. Non seulement les capacités de production de Manantali ont été renforcées mais, à terme, l'aménagement des centrales de Felou et de Gouina, offre les caractéristiques idéales d'être au fil de l'eau et situés le long de la ligne Ouest 225 kV. De la sorte, ce sont près de 960 GWh additionnels qui seront injectés

sur le réseau intégré des trois Etats. C’est dire que de bonnes perspectives s’ouvrent pour l’OMVS après la réalisation des ouvrages de Manantali. Déjà dans ce cadre, Gouçina a vu la pose de la première pierre en 2009. Le troisième ouvrage (Gourbassi), sera lancé dans le courant de l’année 2011. Dans le courant de l’année 2013, il est prévu de poser la quatrième brique qui est Koukoutamba produisant à lui seul 280 mégawatts. En outre, l’OMVS compte renforcer sa plateforme de réseau par laquelle elle va interconnecter la Guinée au RIMA (Réseau Interconnecté de Manantali).

Notons que la répartition de l’énergie produite par Manantali entre les Etats membres est ainsi qu’il suit : Le Mali en a 52 %, le Sénégal 32 % et la Mauritanie 15 %. Par ailleurs, la production du barrage de Felou, cède au Mali 45 %, la Mauritanie 30 % et le Sénégal 25 %.

Moussa Diop

www.cridem.org


Source :
Le Quotidien de Nouakchott

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