vendredi 27 décembre 2013

Du Waterloo à la consécration : histoire d’un itinéraire

Du Waterloo à la consécration : histoire d’un itinéraire Les mauritaniens viennent, avec l’organisation du second tour, de boucler leur marathon électoral. Que d’aspirants laissés en rade, que d’espoirs d’entamer une carrière politique avortés !

C’est la dure loi de la démocratie : en même temps qu’elle promeut des personnes, elle enferme aussi dans des déceptions corrosives et il faut une dose de persévérance pour remonter la pente abrupte des désenchantements électoraux. C’est pour vous entretenir d’un bel exemple de sursaut que nous avons jugé utile de relater le cas de Monsieur Bâ Yéro Sidi, député nouvellement élu de l’UPR.

Le département de Mbagne est frontalier au Gorgol. Il est constitué de 4 grandes communes : celles de Niabina-Garalol, d’Edebaye Hijaj, de Bagodine et enfin celle de Mbagne. Par des habitudes qui ont finalement participé de traditions, les responsabilités de député et de sénateur revenaient de manière sempiternelle aux communes de Mbagne et de Bagodine.

Le critère démographique ne pouvant expliquer un tel parti pris, l’explication politique devenait la seule issue pour justifier la mise à l’écart systématique des deux autres entités communales.

Cette année, à l’occasion des dernières consultations, les vieilles habitudes ont été bousculées. Une vieille hégémonie est morte avec l’investiture de Bâ Yéro Sidi comme candidat député du parti dominant l’échiquier politique mauritanien. Outre qu’on mettait ainsi un terme à l’ostracisme dont sa commune fut toujours l’objet, le pouvoir tirait aussi l’importante frange des Yirlabés du fond d’un précipice où les régimes précédents, bernés par des experts en contrevérités, la précipitèrent, dans le seul dessein de contrôler le département.

La seule investiture de Bâ Yéro Sidi constitue un pied de nez aux cadres et intellectuels bouffis d’orgueil se croyant être les seuls prédestinés aux charges électives. En jetant son dévolu sur le fils de Niabina, l’UPR rappelle à tous les rêveurs que les diplômes ne sont pas la condition sine qua non pour servir qualitativement des populations qui attendent depuis des lustres l’embellie dans leur grisaille quotidienne.

L’élection de Bâ Yéro Sidi sonne aussi le glas des dinosaures politiques du département. Une nouvelle classe politique, plus généreuse et moins jouissive des prébendes du pouvoir, est en train de prendre la relève. Sans les diplômes ronflants qui déconnectent des réalités, cette nouvelle classe comprend mieux que sa devancière les priorités ; elle sait, pour en être issue, les attentes des populations, les priorités d’un village à un autre. Elle a le capital de générosité, de courage et d’élévation essentiel pour défendre les électeurs qui l’ont plébiscitée.

Elimane de Dabbé et Ardo Nguiril, Bâ Yéro Sidi possède toutes les qualités pour ne pas être un député dormeur. N’en déplaise aux spécialistes des manœuvres et des consignes de vote données en catimini pour ne pas courroucer le Prince, Bellou Bâ et son colistier disposent d’une sensibilité, d’une capacité d’écoute introuvable sous les cieux d’un département tiré à hue et à dia par des notabilités politiques au crépuscule d’une carrière à évaluer dans les années à venir.

La recomposition de notre paysage politique vient d’être lancée. De nouvelles têtes feront leur apparition. Pour autant, il serait immoral d’oublier les pionniers qui épaulèrent le député élu lorsqu’il débarqua avec l’exaltante mission de présider notre mairie. Thiam Mamadou Samba et son cadet Thiam Samba Sally, vous n’êtes plus de ce monde mais cette consécration est la vôtre.

Jamais Bellou Bâ n’oubliera votre soutien spontané, jamais votre souvenir ne le quittera. Vous continuerez d’inspirer ses actions de député, comme toutes les personnes qui ont cru à sa bonne étoile et qui continuent, de manière désintéressée, à l’assister dans ses lourdes responsabilités de cadre politique de l’UPR.

Que Monsieur Bâ Demba Hamel, ancien Maire de la commune, Monsieur Niang Amadou Malal et Aw Hawa Demba trouvent ici l’expression de toute notre reconnaissance. Ils furent, au même titre que Bâ Hamadi Awdi, Bâ El hadj Hamadi Sidi et Bâ Ousmane Hamadi, des artisans incontournables de la carrière politique du nouveau député.

Au commencement, il y eut une mairie. L’échec fut grand. Entré très tardivement dans la danse, en dépit d’un ambitieux programme, Bâ Yéro Sidi alias Bellou arriva surtout avec un ardent désir de soutenir les populations qu’il assistait par des gestes répétés. Seulement, il comprenait parfaitement l’adage chinois disant : « Il vaut mieux apprendre quelqu’un à pêcher que de lui offrir au quotidien un poisson ».

L’envie de participer de manière concrète à l’amélioration du sort des populations de notre commune fut sa motivation principale. Malgré son investiture par le parti, l’UDP, forte de la « sainte » alliance au niveau de la localité de Niabina, allait avoir raison de ses ambitions. Le candidat Sao Abdoulaye recueillera l’essentiel des suffrages, en dépit d’une campagne osée de Bâ Yéro Sidi qui perdra surtout par la dispersion de ses forces dans le Pété et le Pendé Diour.

Ce premier hic dans sa carrière sera vite transformé en source de motivation et surtout servira à une redéfinition de son positionnement dans l’arène politique départementale. Comme le fit naguère feu Bâ Hamadi Issoum, ancien maire de la commune de Niabina, Bâ Yéro Sidi se libéra très vite de la tutelle des gros pontes de Bagodine gérant le département à leur guise.

Cela se traduisit concrètement par la mise sur pied d’un pôle des Yirlabés affranchi de tout parrainage politique. Des initiatives furent prises pour sensibiliser les villages concernés. Petit à petit, un front Yirlabé sortit des chantiers, non pour s’accaparer de quelques offrandes mais bien pour contester l’hégémonie des deux grands monstres du Hébiya.

Le premier effet de cette nouvelle attitude se traduisit par des désertions de quelques niabinois supportant mal qu’un candidat de leur village fût à la solde d’un quelconque parrain politique. Des notabilités rallièrent Bellou. A l’échelle départementale, des incursions eurent lieu dans les autres communes. Malgré le « saupoudrage » dans quelques rencontres, le pôle du « refus de toute tutelle » engrangea des victoires décisives.

Le plus dur consistait à gagner la confiance du parti. En investissant Bellou dans le lot de ses candidats à la députation, l’UPR a surtout récompensé le militantisme désintéressé, le cadre politique généreux prêt à bourse délier quand le parti vit des épreuves essentielles.

Son élection récente couronne une carrière politique que d’aucuns auraient tort de circonscrire à ces dernières années. Discrètement, sans tambour ni trompette, il s’était naguère investi par ses actes et par ses moyens financiers pour le triomphe des idées auxquelles il a toujours cru. Cela nul ne peut le contester. Désormais, le service du peuple dans l‘hémicycle sera son challenge.

A n’en pas douter, il réussira cette mission. Les populations de Mbagne ont désormais un grand serviteur en attendant le colonel à a retraite Ousmane Mangane, sénateur attendu par toute la commune de Niabina-Garalol.

Soulèye Oumar Bâ

Mint hiddeid affirme son entrée à la Chambre basse du parlement



24 heures après les infos relayées par des médias, disqualifiant la secrétaire général du PRDR Mme Mintata Mint Hiddeid, de la compétition législative des dernières élections, sur décision non officialisée du conseil constitutionnel, la dame de fer de l’ex PRDS rompt le silence pour mettre les choses au point.
Se déclarant victime d’une campagne orchestrée contre son parti de la part de la Ceni, de façon plus particulièrement, Mint Hiddeid a affirmé son entrée dans la future Assemblée nationale, conformément aux résultats officiellement annoncés par la Ceni, du second tour des élections.
Elle a dénoncé d’une vive voix les groupes de nuisance tapies dans l’ombre qui tiennent à tout prix à porter atteinte à la notoriété du PRDR, déplorant la politique de deux poids deux mesures entreprises par la CENI, qui en annonçant son élection dans la liste nationale législative, refuse de lui remettre les procès-verbaux  servant d’assertion à ce succès.
Ce qui n’a pas été le cas pour d’autres candidats élus qui selon Mint Hiddeid ont aujourd’hui entre les mains tous les documents et PV confirmant leur élection.
Des médias, se fondant sur des sources non authentifiées avaient indiqué jeudi dernier que Mint Hiddeid a été déclarée par le Conseil Constitutionnel non élue à la liste nationale législative aux dépens de l’ex conseiller à la présidence de la République Yahya Ould Sid’Moustaph
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Les Soninkés de Kaédi dans la politique locale et nationale

Les Soninkés de Kaédi dans la politique locale et nationale Les Soninkés de Kaédi sont caractérisés d’abord et de tout temps de minorité, dans une région ou la majorité du département est Hal Poularen. Historiquement ils ont été accueillis dans cette vielle ville, et il était déjà étonnant qu’ils occupèrent la chefferie traditionnelle (chef de village) de la ville, à cause justement de cette qualité de minoritaire qui fût un élément d’équilibre (ciment) entre deux grands ensembles Hal Poularen :

Thiédo-Thioubalo d’une part et l’ensemble du ‘’clergé’’ religieux constitué par les Torodo, avant que l’ensemble maure ne vienne compléter cette population particulièrement harmonieuse de la ville de Kaédi.

De la chefferie traditionnelle on aboutit à la gestion communale moderne de la ville avec feu Youssouf Koita qui occupa la mairie de Kaédi pendant plusieurs années avant que ne prennent sa suite feu Chouaibou Diagana et Tijane Koita. C’est dire le rôle modérateur social assumé de cette communauté.

Sur le plan national, ils avaient droit à chaque fois, à l’issu des dosages tribaux-ethniques un ministre au temps de Moctar Ould Daddah, puis peu à peu ils perdirent cette place de ministre avec Ould Taya puis définitivement de la période de transition à nos jours.

Peu encline à se mettre en avant, cette communauté garda son leitmotiv permanent, à savoir ne jamais être en opposition frontale avec le dirigeant à la Tête du pays. Bien que cette sage attitude n’a pas souvent été payée en retour. Elle souffre aussi de l’inexistence d’une stratégie de lobbying auprès des dirigeants, la preuve après presque 6 ans au pouvoir, le Président Mohamed ould Abdel Aziz n’a reçu aucun notable soninké de la vile de Kaédi. Et, pourtant Allah sait comment le grand Iman de la grande mosquée de Kaédi s’est investi dans la prière aux morts effectuée par devoir et respect en présence du chef de l’Etat.

Cette absence d’engouement aux portes de la Présidence de la République est même prise en argumentation par les adversaires politiques de cette communauté en l’interprétant comme un désintéressement à l’égard du chef de l’Etat, ce qui n’est pas totalement faux, par ce que l’absence de perspectives a fini par décourager une jeunesse instruite et éduquée qui ne trouvait plus sa place ni dans la fonction publique ni dans le semi-privé et privé. Cette jeunesse qui a fini par répondre aux sirènes de l’immigration européenne et outre atlantique à l’instar de son versant du Guidimakha.

Il est à noter que dans la tradition de cette communauté, ce qui prime c’est la fidélité au gouvernant, dans le silence et le discernement quelque soit la situation, dans la recherche de solutions idoines avec respect. C’est une communauté peu portée à se montrer en avant par la recherche de postes non mérités ou jouant au laudateur bruyant pour un retour d’ascenseur. Elle est très pudique.

Depuis l’arrivée au pouvoir du Président Mohamed Abdel Aziz, nous avons attendu comme tout le monde un signal sur les retombés de notre engagement qui n’a jamais fléchi depuis le mouvement de Rectification; aucun des membres de cette communauté n’a fait parti des organismes d’opposition radicale après le coup d’état, aussi aucun membre de cette communauté n’a fait parti de la COD ou participer à une manifestation, à part sa jeunesse qui prit part aux manifestations ‘’touche pas à ma Nationalité’’ de l’été 2012, comme toute la jeunesse de Kaédi. Car pour nous, notre engagement auprès de Mohamed Abdel Aziz était clair depuis les présidentielles post accords de Dakar.

Concernant les nominations, elles sont insignifiantes pour ne pas dire politiquement inexistantes, car seulement techniques. Nous avons un secrétaire général, trois directeurs (des ingénieurs) occupant des postes techniques dans leur ministère respectif et un médecin de santé publique directeur de l’Ecole de Santé publique de Kiffa qui est peut être considérée comme la seule EPA dirigée par un natif de la communauté soninké Kaédi. C’est bien maigre !

On peut évaluer la frustration et le désenchantement de cette communauté à l’aune de ses caractères majeures suivants : une communauté qui brille dans tous les domaines ; à elle seule elle a le plus grand nombre de cadres de tous les soninkés de la Mauritanie ; elle participe depuis à la construction du pays par son apport économique dans une grande ville comme Kaédi, politiquement peu ou pas du tout à l’opposition ; mais au retour elle n’a absolument rien à montrer comme l’occupation d’un poste régalien de l’Etat mauritanien……

Dans les échéances politiques en cours cette communauté fut oubliée sinon complètement ignorée dans les choix du parti, avec leur absence sur les rangs éligibles dans les listes du parti UPR au niveau local, encore moins au niveau national. Même le poste de 3ème député sur la liste du département de Kaédi a été attribué par défaut, après le désistement du Fédéral monsieur Mamadou Amadou.

De ce qui précède, rien n’a ramolli pourtant l'ardeur et l’engagement de la communauté pour se mettre dans la situation à ce que le parti UPR gagne aussi bien les législatives que les communales à Kaédi, la preuve le travail de sape de ses cadres qui se relayent sur le terrain depuis le début du RAVEL 2013 et depuis le début de la campagne, malgré l’absence de moyens. Avec le résultat palpable de l’élection comme député de Mr Ba Yahya Bocar avec le plein de voies qu'on connait de Gattaga et l’occupation du terrain par ses cadres pour une victoire éclatante de l’UPR aux élections communales reportées.

AG