samedi 1 mai 2010

Brakna : La campagne d’implantation de l’UPR franchit une nouvelle étape !




Lancée le 10 avril, la campagne d’implantation de l’UPR (Union pour la République) au pouvoir, a franchi cette semaine une nouvelle étape avec l’élection des présidents de sous-sections.

Dans la plupart des communes du Brakna, la formation des unités de base s’est déroulée dans un climat de morosité sans commune mesure avec les campagnes d’adhésions qui caractérisaient le défunt PRDS lors de son apogée. Les populations, sans doute plus préoccupées par les difficultés de la vie quotidienne (cherté des prix des produits de base, paupérisation) n’ont pas manifesté un réel engouement pour cette opération.

Lors de la cérémonie de lancement de la campagne à Aleg, le coordinateur régional Aly Ould Alade disait : « la campagne d’implantation se déroulera dans des conditions transparentes car le président Aziz préfère 10 000 adhérents réels à 100 000 adhérents fictifs ».

Sur le terrain, la réalité est tout autre car les cadres et notables des communes qui, pour la plupart ont côtoyé la machine de fraude de la « tayatie », ont utilisé toutes les manœuvres politiciennes pour faire adhérer les leurs. On n’hésite pas à mentir aux populations, l’essentiel c’est de les emballer pour grossir et multiplier les unités de base et s’assurer ainsi les faveurs du Patron.

C’est ainsi qu’à défaut d’arguments, nos politiciens et leurs sbires ont fait croire aux pauvres populations qu’ils sont censés défendre qu’il s’agit « d’une opération de recensement à vocation d’état-civil » ou « de distribution prochaine de vivres ». Dans une localité proche de Boghé, on a laissé entendre que «cette inscription entre dans le cadre d’un projet de création d’une nouvelle commune».

C’est ainsi qu’il n’était rare de voir un notable muni d’un paquet de pièces d’identité pour les besoins des inscriptions alors que la commission régionale avait mis en garde contre de telles pratiques exprimant sa préférence pour les adhésions volontaires et individuelles. En plus, plusieurs adhérents non résidents voire des morts ont été inscrits. Bref, nos cadres n’ont pas manqué d’inspiration pour endoctriner et embobiner des citoyens peu avertis.

Les fibres tribales et familiales censés réveiller les démons de la division ont été également été manipulées un peu partout avec tous les risques que cela comporte. D’Aleg à Mbagne, les consignes de la direction du parti ont été foulées au sol. Chassez le naturel, il revient au galop !

Dans plusieurs communes, les bureaux de sous-sections ont été constitués après d’âpres négociations qui ont abouti à des alliances contre-nature. Dans la commune de Boghé, le bureau de section a été formé vendredi tard dans la nuit après un consensus concocté la veille par les différentes localités du terroir à l’exception de Boghé Dow où l’opération peinait à s’achever. Après moult conciliabules, M. Ngaïdé Abderrahmane Hamath a été porté à la tête de la sous-section.

Cet ingénieur informaticien de 52 ans qui traîne une riche expérience dans le mouvement associatif (jeunesse puis développement local) a soutenu très tôt le mouvement de la restructuration du 6 août 2008 et la candidature de Mohamed Ould Abdel Aziz. Son fief électoral de Thidé et environs a pu totaliser 23 unités de base soit 1560 adhérents.

Le nouveau bureau de la commune de Boghé devra manoeuvrer fort lors des futures négociations en vue de la formation du bureau de la section. La tâche ne semble guère aisée dans un environnement politique où les appétits égoïstes des uns et des autres priment sur l’intérêt général.

Quoiqu’il en soit, nos élites politiques doivent se départir des méthodes dignes d’un passé sinistre et révolu et se tourner vers l’avenir en adoptant de nouvelles attitudes. Les populations qu’elles sont censées représenter aspirent à un changement de fonds qui leur garantirait de meilleures conditions de vie et de travail. Celles-ci se sentent souvent instrumentalisés puis jetés à la poubelle par « ces pêcheurs de voix qui privilégient la politique du ventre au détriment du développement communautaire ».

C’est ce qui explique leur manque d’enthousiasme et leur indifférence face aux agendas politiques. Les acteurs doivent en tirer les leçons pour recréer le climat de confiance qui doit garantir leur avenir. Ils doivent aussi s’interdire et interdire toute propagande à caractère ethnique, tribal ou familiale pour préserver l’unité nationale sacrée car le communautarisme ne sert pas les intérêts locaux !

Dia Abdoulaye
camadia6@yahoo.fr
www.cridem.org


Info source :
Dia Abdoulaye