samedi 20 août 2011

Brakna / Boghé : Le ministre de la santé annonce des mesures de renforcement du taux de couverture sanitaire.



Dans le cadre dans des missions entamées par les membres du gouvernement auprès des populations, le ministre de la santé, M. Bâ Housseïnou Hamady, accompagné des principaux responsables de son département, a présidé vendredi en début d’après-midi, dans la salle de conférences de l’Hôtel de ville de Boghé, une réunion de prise de contact, d’information et d’échanges avec les professionnels du secteur, les élus, les notables et les représentants des organisations locales de la société civile.

Le Wali du Brakna et le Hakem de Boghé, respectivement MM. Aboubécrine O. Khourou et Ahmedna O. Mohamed Lemine ainsi que de nombreuses personnalités administratives et sécuritaires, ont assisté à cette rencontre, la 1ère du genre effectué par M. Bâ depuis sa désignation à la tête de ce département.

Dès son arrivée, le ministre a visité le Centre médical où tous les membres du personnel étaient réunis pour la circonstance. Accompagné des docteurs Yemehlou O. Mohamed Vadel et Chérif Ahmed O. Maadh, respectivement DRPSS et médecin-chef du CM, le ministre a pu s’enquérir de tous les problèmes dans les différents services (hospitalisation, stomatologie, maternité, laboratoire, salle de radiographie, dépôt pharmaceutique).

S’adressant à l’assistance, le ministre a d’emblée indiqué que sa visite « s’inscrit dans le cadre des instructions données par le Président de la République aux membres du gouvernement pour recueillir les doléances des citoyens ». Ensuite, il s’est empressé de souligner que le secteur de la santé occupe une place de choix dans le programme électoral du chef de l’Etat. « C’est ainsi que depuis son élection à la magistrature suprême, le président a affiché une volonté manifeste de rendre la santé accessible à tous les citoyens », a-t-il expliqué.

Pour étayer son argumentaire, M. Bâ Housseïnou Hamady a rappelé que « depuis 2009, l’Etat a dépensé 20 milliards d’UM dans le secteur en vue de renforcer les équipements et les infrastructures ».

Poursuivant son arithmétique, le ministre a annoncé la construction de 4 nouveaux hôpitaux de référence ainsi que le renforcement des centres d’hémodialyse : jusqu’en 2009, a-t-il dit, il n’y avait qu’un seul centre de dialyse au CHN de Nouakchott qui ne pouvait traiter que 40 malades par jour !

Aujourd’hui, 4 autres centres fonctionnent (Cheikh Zayed, Néma, Aïoun, Kiffa qui accueillent les 600 personnes souffrant de problèmes rénaux dans notre pays. En outre, l’Etat a engagé de vastes chantiers de rénovation et d’extension de certains hôpitaux régionaux tels que ceux de Rosso et de Kaédi ainsi qu’un grand hôpital de cardiologie.

Après ce tableau reluisant des réalisations de son département, le ministre n’a pas manqué aussi de mettre l’accent sur les insuffisances. Le souci majeur est de résoudre le problème des ressources humaines : selon le premier responsable du secteur, il faudrait 5000 infirmiers, 300 médecins généralistes, 150 spécialistes pour couvrir les besoins de toutes les structures sanitaires du pays.

A titre d’exemple, le CM de Boghé ne dispose que deux sages-femmes pour une circonscription sanitaire qui dépasse 70 000 habitants. Pour résorber ce déficit criant, l’Etat a crée 3 autres écoles de formation en santé publique (Rosso, Sélibaby et Néma) et a décidé de renforcer les capacités d’accueil de la jeune faculté de médecine de Nouakchott en rehaussant en même temps la bourse qui passera de 8 à 30 mille ougouiya.

Abordant la question des prises en charges médicales, M. Bâ a révélé que son département a trouvé une formule pour aider les malades indigents à faire face aux coûts exorbitants des prestations sanitaires en rendant gratuits les traitements du paludisme et du SIDA et en instituant le forfait obstétrical pour les femmes en état de grossesse et envisage d’augmenter le taux de couverture de la CNAM qui dépasse à peine 6% de la population.

Quant aux infrastructures, elles sont encore insuffisantes en dépit des efforts consentis. En effet, jusque-là, seuls deux chefs-lieux de départements (Boutilimit et Chinguitty) disposent d’hôpitaux financés par des pays amis. Le ministre a révélé qu’un projet de création d’hôpitaux départementaux est à l’étude pour renforcer le taux de couverture sanitaire du pays qui est encore faible et réduire le taux de mortalité maternelle qui est estimé à 600 décès sur 100 000 naissances vivantes (en Tunisie, il est de 20/100 000).

S’adressant aux bénévoles dont la plupart exercent depuis plus de 20 ans et qui ne sont rémunérés que sur les fonds de roulement des centres, le ministre a promis que leur situation de précarité sera étudié avec l’accord du ministre des finances. Quant aux doléances exprimées par le personnel médical, M. Bâ Housseïnou rassure : « la radio disposera bientôt d’un technicien, le laboratoire et la maternité seront mieux équipés et une ambulance sera affectée au cours de l’année 2012 ».

Quant aux intervenants, ils ont évoqué notamment les effets des aménagements hydro-agricoles sur la santé des populations, la lutte contre le paludisme, l’approvisionnement en eau potable, le coût élevé des prestations sanitaires.



Auparavant, le maire de la commune, M. Bâ Adama Moussa, avait prononcé une allocution de bienvenue au ministre et son staff dans lequel il a mis l’accent sur « le renforcement du personnel médical des infrastructures sanitaires ainsi que l’affectation d’infirmiers dans les postes de santé de Sarandogou Diadiabé, de Thialgou, de Wabboundé, de Thidé et de Bakaw qui restent inopérants depuis de nombreuses année ».

Ensuite, il évoqué l’impérieuse nécessité de procéder à l’extension du Centre de santé de Boghé « dont la capacité d’accueil reste aujourd’hui en deçà des attentes des populations en raison de la forte concentration démographique du département ajoutée à la pression exercée par les populations des départements de Bababé, d’Aleg, de R’kiz et des localités riveraines du Sénégal ».

A ce sujet, l’édile a rappelé que « depuis 2008, le projet d'extension du centre médical de Boghé et son équipement en bloc de chirurgie, de radiographie, de pédiatrie est à l'ordre du jour mais il tarde encore à se concrétiser contraignant les malades à des évacuations vers Aleg, Kaédi et Boutilimit ». Par ailleurs, le maire a demandé « l’affectation d’un technicien pour le bloc radiographique inopérant depuis son installation et la mise à la disposition du centre d’un véhicule pour faciliter le travail du personnel sur le terrain ».

Avant de terminer, M. Bâ Adama a attiré l’attention du ministre sur la situation des bénévoles « dont certaines risquent leurs vies pour sauver des vies humaines » ainsi que la nécessité d’ouvrir un bureau de la CNAM (Caisse nationale d’assurance maladie) à Boghé pour faciliter la prise en charge des fonctionnaires locaux et leurs familles avant de louer « l’initiative du Chef de l’Etat de rendre gratuits le traitement du paludisme dans toutes les structures sanitaires du pays ».

C’est vers 17 heures que la délégation ministérielle a déferlé vers Aleg où une réunion similaire est prévue dans la soirée.

Dia Abdoulaye




www.cridem.org


Source :
Dia Abdoulaye