vendredi 25 juin 2010

Des pluies enregistrées dans différentes localités du pays




Le réseau administratif de commandement (RAC) relevant du ministère de l'intérieur et de la décentralisation a fait état de la tombée, durant la journée du 24 juin, de pluies dans plusieurs localités du pays.


Voici le relevé de ces pluies effectué par les services de la météorologie nationale:
Hodh Charghy ........
Oualata................02 mm
Djigueni...............02 mm

Assaba
Barkeol................ 05,4 mm

Brakna
Elbe Jemel...............05 mm
Aleg........................6,1 mm

Gorgol
Kaedi........... 14 mm
Lexeiba......... 14,5 mm
Toufnde cive.... 09 mm
Mouvtah El Keir.................51 mm
Weidje Boussaye.................25 mm
Djowol..........................08 mm
Tokomadji.......................13 mm
Foum Gleita ....................12,5 mm
Hasseye Ahmed Taleb ............03 mm
Siliwa..........................20m
M'Bout..........................18 mm
Bathet Oulad Aid.................30 mm
Ehel Babakar....................20 mm
N'Djadjibeni...................09 mm
Monguel.........................8,5 mm
Bouguedra.......................26 mm
Hella...........................11,5 mm
Azgueilem.......................12 mm
Bokol...........................10 mm
Moit............................12 mm
Maghama..........................3 mm
Taga ............................10 mm
Soufa............................15 mm
Tebeitt..........................13 mm

Tagant
Moudjeria.........................7 mm
N'Beika ..........................3 mm
Ghodia............................5 mm
Rachid............................5 mm

Guidimagha...
Ould yengé..........................8,7 mm
Boulli............................7 MM
Dafor.............................7 mm
Bouanze...........................03 mm
Lahrage...........................01,5 mm
Tachott...........................04 mm
Hassi Chegar......................02 mm
N'Djiadjbini.................................. ..09 mm

ANI

Brakna : Commune de Dar El Barka : Les paysans et éleveurs disent 'NON': aux occupations foncières illégales !





Les notables des villages de Diatar, Donaye, Oulad Mansour, Oulad Seyyid, Koleyla, Tessem, Mbeydia et Rassil Kara ont organisé mercredi matin un sit-in devant le projet agricole réalisé près du site de Koleyla par l’homme d’affaires Ahmed Ould Hamady en partenariat avec des espagnols.

Ces dizaines de personnes rassemblées pour la circonstance entendaient protester contre les expropriations arbitraires dont ils sont victimes depuis les douloureux évènements de 1989. Un incident qui a failli tourner au drame est survenu il y a une semaine quand des employés de l’homme d’affaires ont érigé des piquets à proximité du site de rapatriés de Koleyla.

Ce qui avait provoqué l’ire des populations de ce site mais aussi celles de Oulad Seyyid et des Oulad Mansour qui ont tenté d’enlever ces délimitations. Son chauffeur avait alors tiré un coup de feu en l’air pour intimider les « insurgés ».

L’intervention rapide des éléments de la brigade de gendarmerie de Dar El Barka avait alors permis d’étouffer l’affaire dans l’œuf. Face à l’inertie et à l’indifférence des autorités administratives locales (Chef d’arrondissement de Dar El Barka, Hakem de Boghé), les populations locales entendent, à travers ce sit-in, exprimer leur ras-le-bol face « au calvaire qu’ils vivent dans leur propre pays ».

Pour Amadou Moctar Wane, chef du village de Donaye, « le périmètre de Mohamed Saleck Ould Mohamed Saleck occupe la digue de protection de la coopérative villageoise, la forêt classée, l’espace vital, les zones de pâturage et le cimetière. Le village de Donaye est coincé entre le fleuve à l’ouest et le périmètre à l’est, et au nord-est. Nous sommes tenus d’enterrer nos morts sur l’autre rive du fleuve ».

A l’heure actuelle, le propriétaire de ces terres a commencé le labour après quelques années d’abandon. Il se taille une superficie de plus de 700 ha alors que les populations locales se partagent un périmètre rizicole de 50 ha seulement. « L’ANAIR a promis de réaliser une exploitation agricole au bénéfice des 400 rapatriés du site de Donaye mais ce projet s’est heurté au problème de l’espace », explique encore le chef du village de Donaye, très médusé.

Poursuivant ses dénonciations, M. Wane s’insurge contre l’attitude de l’administration locale qui fait preuve de partialité : « les autorités locales traitent cette affaire de manière tendancieuse se bornant à nous dire que ces nouveaux propriétaires disposent de papiers dûment signés par les pouvoirs publics sur la base du décret 83/127 du 5 juin 1983 instituant la réforme foncière et domaniale en Mauritanie », déclare-t-il avant de s’interroger : « Si la terre appartient à l’Etat et l’Etat appartient à qui » ?

Lui emboîtant le pas, Beydari Wone visiblement très aigri par ces montagnes d’injustices, a estimé que les rapatriés du site de Koleyla n’ont bénéficié d’aucune assistance depuis leur retour au bercail il y a 8 mois : « Aucune autorité administrative n’est venue s’enquérir de notre situation ; nous sommes livrés à nous-mêmes sans aucune infrastructure de base. Comme si ce calvaire ne suffisait pas, on nous a fait déguerpir de notre site initial à la suite d’une plainte déposée par l’homme d’affaires alors que nous avions commencé à y installer nos maisons ».

Et son compagnon d’infortune Djiby Samba Bâ, ajoute : « les vingt années passées au Sénégal sont préférables aux quelques mois que nous avons vécus dans notre pays car là-bas au moins nous cultivions et continuons de cultiver nos terres » !

Le site de Koleyla que nous avons visité offre un véritable spectacle de désolation car pour s’approvisionner en eau à partir du fleuve, ces braves hommes sont obligés de parcourir près de 2 km. En outre, sa population composée essentiellement d’éleveurs se heurte au problème de l’exiguïté des aires de pâturages en raison de la proximité du vaste projet agricole clôturé de fils électrifiés.

Quant au représentant du village des Oulad Mansour, Mokhtar O. Mohamed, il a lancé au milieu de la foule en colère : « le problème fondamental auquel les populations du terroir sont confrontées est celui des terres mais que l’administration sache qu’elle marchera sur nos cadavres pour nous spolier de ces espaces qui constituent notre sève nourricière ! ».

Ensuite, ce fut le tour de Souleymane Abbas Sy (au nom du chef de village de Diatar, El Hadj Abdoul Sy, 96 ans), d’évoquer le sort des siens. Le scénario est quasi-similaire : « En 2008, Mohamed O. Saleck et de Moulaye O. Bamba qui voulaient faire l’extension de leurs périmètres ont intimé l’ordre aux habitants de Doundoun, appendice de Diatar, de quitter leur lieu estimant que ce site gênait leur accès vers le fleuve.

Devant l’obstination des villageois, le Hakem de Boghé et le Chef d’arrondissement de Dar El Barka accompagnés de leur arsenal sécuritaire sont venus sur les lieux le jeudi 13 novembre 2008 pour nous ordonner de quitter le site dans un délai de 4 jours, faute de quoi les forces de l’ordre s’en chargeraient. Le jour J, joignant la parole à l’acte, le Hakem et ses hommes bouclèrent le hameau et embarquèrent manu militari ses habitants pour les déposer à 7 km de là ».

Cette évacuation forcée est d’autant plus grave qu’elle s’est faite au moment où ces paysans avaient entamé les cultures de Walo qui exigent une surveillance permanente. Abou Aw, Jalo Harouna, Abeïdatt O. Mohamed et Salif Aliou abonderont dans le même sens pour décrire le calvaire que vivent les leurs dans cette partie ouest du Brakna assimilable à une zone de non droit.

De crainte qu’il n’y ait des débordements, le Chef de brigade de Dar El Barka, l’adjudant-chef Sidi Mohamed Ould Jmoïli, flanqué de deux de ses éléments, débarque sur les lieux pour s’enquérir des motifs du sit-in et informer les autorités compétentes. Après un brève communication téléphonique, il annonce l’arrivée du Hakem dès le lendemain matin.

Ce dernier arrive sur les lieux ce jeudi matin comme prévu pour tenter d’apaiser la tension. Mais le discours reste classique et figé : « la terre appartient à l’Etat ! », lance-t-il au milieu de cette foule de paysans avant de leur rappeler que « personne n’a le droit de se faire justice soi-même ». Le chef de l’exécutif départemental a promis de transmettre leurs doléances à sa hiérarchie. Bref, les mêmes leitmotivs ! Vaut mieux prévenir les conflits plutôt que de jouer aux sapeurs pompiers.

Cette situation dramatique est certes héritée des évènements de 1989 mais elle semble être nourrie et entretenue par les représentants locaux du pouvoir central qui prennent rarement en considération les plaintes des citoyens victimes des expropriations.

Au contraire, ils optent pour la « politique de l’autruche » laissant libre court aux hommes d’affaires d’étendre à leurs guises leurs exploitations agricoles en violation flagrante des dispositions de l’ordonnance 83/127 du 5 juin 1983 instituant une réforme foncière et domaniale et son décret d’application N° 2010/080 abrogeant et remplaçant le décret 2000/089 du 17 juillet 2000.

Ces hommes friqués laissent apparaître sur des dizaines d’hectares des traces d’aménagements pour "légaliser" leur spoliation en complicité avec l’administration et le BAF et profiter ainsi des fonds alloués par le Crédit agricole. En effet, ces vastes périmètres spoliés qui ne tiennent compte ni des espaces vitaux des villages, ni des couloirs de transhumance, ne sont pas exploités depuis 20 ans alors que les vrais paysans se partagent des superficies qui excèdent rarement 70 hectares.

Aujourd’hui, ces hommes toujours à l’affût du gain, ont trouvé une nouvelle formule qui consiste à louer ces terres à des sociétés privées étrangères qui y exploitent des cultures commerciales au grand dam des populations qui ne profitent même pas des emplois qu’elles sont censées procurer.

Au regard de cette situation dangereuse pour la paix civile et la cohésion nationale, l’Etat doit prendre les mesures adéquates pour résoudre définitivement ces litiges avec toute la sérénité et la transparence requises car, comme le stipule l’Article 1er de notre constitution, « la République assure à tous les citoyens sans distinction d’origine, de race, de sexe ou de condition sociale l’égalité devant la loi ».

Dia Abdoulaye
camadia6@yahoo.fr