mercredi 23 juin 2010

Commune de Dar El Barka : Gazra, intimidation, incarcérations de rapatriées….:




Dar El Barka est une grosse commune de la wilaya du Brakna. On se croirait dans une zone de non droit dans cette partie de la Mauritanie à entendre ses habitants et élus locaux.

En plus de l’extrême pauvreté qui sévit dans cette commune et les resultats très mitigés des projets de développement (PAHABO et PRPB) financés par l’Etat et qui était destinés à bouter la pauvreté dehors, les populations se plaignent de l’expropriation de leurs terres de culture par des hommes d’affaires «jouissant de soutien en haut lieu et de la complicité des autorités locales »

De Tichilitt El Beydha (Oulad Seyid) en passant par Koleîla (village de rapatriés) jusqu’à Donaye et Oulad Mansour et Diattar, la situation vécue par les populations reste la même. Les deux premiers sont menacés aujourd’hui de déguerpissement par un homme d’affaire, Ahmed O Hamadi qui revendique à la fois leurs zones d’habitation et leurs espaces vitaux.

L’agrobusiness en question se prévaut d’une concession provisoire de 30 hectares de terre extensibles qui lui a été accordée vers la fin des années quatre vingt et d’autres titres de concessions provisoires achetés auprès des sieurs Hmeîmed O Mohamed Vall, Hadrami O Boîdiyé et Mohamed Lemine O Maham selon ce qu’il nous déclaré lors d’une rencontre à Oulad Siyid, village situé à quelques encablures d’une ferme qui s’étend sur 1500 hectares qu’il a érigé sur les terres qui seraient, selon des témoignages, spoliées.

Même cas que Mohamd Saleck O Saleck qui en 1989 disposait d’une superficie de 33 hectares aux abords de Doanye a déclaré monsieur Amadou Moctar Wane, le chef de ce village. «A notre retour d’exil en 2009, grande fut notre surprise de constater que la superficie initiale de 33 Ha avait été étendue jusqu’à 700 hectares a poursuivi le chef du village. » « Nous ne contestons nullement les 33 hectares mais qu’il veuille bien nous restituer la superficie restante» a martelé M. Wone.

L’extension de ces superficies s’est faite, selon les habitants, en violation flagrante des dispositions de l’ordonnance 83. 127 du 05 Juin 1983 portant réorganisation foncière et domaniale et son décret d’application N¨° 2010/080 abrogeant et remplaçant le décret 2000/089 du 17 Juillet 2000 modifié en janvier 2010. L’astuce utilisée pour accaparer les terres d’autrui est simple.

L’homme d’affaire débarque avec un engin agricole qui laisse sur place et à perte de vue des traces d’aménagements. Le Bureau des Affaires Foncières départemental est mobilisé sur le terrain pour effectuer des levées topographiques et la commission foncière est convoquée en catimini pour dresser un PV au profit du requérant en vue de lui régulariser la zone topographiée. Le tout moyennant bien sûr quelques dessous de table.

Après avoir saigné à blanc le Crédit Agricole, ces spéculateurs fonciers se tournent aujourd’hui vers des partenaires étrangers qu’ils cherchent à installer sans se soucier du devenir des populations autochtones qui ont vécu pendant des siècles sur cette terre qui constitue la raison de leur être sur place.

Défaillante ANAIR


Les habitants des Oulad Siyid résistent encore aux tentatives d’intimidation de l’homme d’affaire, les rapatriés de Koleîla ou Colonguel autrefois appelé Haîreyol qui n’ont opposé aucune résistance face aux injonctions du Hakem qui les a sommé de quitter le 24 Mai 2010 le site sur lequel ils avaient été installés lors de leur retour en terre natale en décembre 2009.

A en croire ces rapatriés, le HCR et l’ANAIR ne seraient pas venu s’enquérir de leurs conditions de vie depuis leur rapatriement. Ils n’avaient ni eau, ni dispensaire, ni latrines et ni écoles. Bref, aucune infrastructure de base n’a été installée dans leur site. Selon les rapatriés rencontrés au site de Koleîla, le HCR et l’’ANAIR justifient leur attitude à l’égard des rapatriés par leur installation dans un domaine déjà litigieux.

Coups de feu…

Les habitants de Oulad Siyid, quant à eux, n’ont pas désarmé. Par deux fois, ils ont déboulonné les bornes plantés par l’homme d’affaire qui cherche vaille que vaille à s’accaparer de leurs espaces vitaux pour agrandir sa ferme. La seconde tentative a failli tourner au drame. En effet, le Mercredi, 16 Juin 2010 vers 9 heures du matin, le conducteur de Ould Hadrami a tiré des coups de feu en l’air avec une arme pour dissuader et intimider les populations de Oulad Mansour, de Koleîla et de Oulad Siyid déterminées à s’opposer au fait accompli.

Il sera arrêté et son arme confisqué par la gendarmerie à qui il a affirmé qu’il était entrain de chasser. Face à cette situation, des voix commencent à s’élever. Outre le maire de la commune de Dar el Barka, les populations de tichilitt El Beîdha ont écrit aux autorités locales, aux organisations des droits de l’homme pour se plaindre et dénoncer cette situation.

La Jema’â du village réuni en assemblée générale le 12 Juin a constaté que Ould Hamadi n’a pas respecté ses engagements à leur égard. Il avait promis d’employer 30 villageois dans sa ferme mais il a n’a pas respecté ses engagements a dit Moma O Abdallahi, un habitant de cette localité. «Comme la vente d’esclaves est interdite, ces individus se sont reconvertis à la vente des terres mais si beaucoup d’entre nous avaient compris, ces choses n’auraient pas eues lieu» a conclu le Hamadi

A Ranéré la situation est encore pire. Un certain Chêikh Mahfouth a par les mêmes procédés encerclé cette localité de Ranéré où il exerce des pressions nuit et jour sur les populations pour les faire déguerpir. Même chose à Diattar.

Donaye enterre ses morts au Sénégal


Les habitants de Donaye avaient été déportés au Sénégal lors des évènements de 1989. Certains étaient revenus en 1996 à l’occasion de la politique de Moîto Koota (retour en catimini). Les autres sont rentrés seulement en 2009. Cette localité est complètement encerclée par des occupations illégales d’espace.

Partout, c’est des périmètres entourés soit de grillages ou de fils barbelés et rendant impossible la vie dans ce village coincé entre le fleuve et des gazras de toute part. Plus d’espace vital et de cimetière. Devant un parterre de vieux, de jeunes et de femmes, Amadou Moctar Wone affirme : « si l’un de nous meurt, il est inhumé au Sénégal ». Nous avons eu beaucoup de mal à le croire, mais ; quand nous avons fait le tour du village, nous avons constaté de nos propres yeux ce qu’il disait.

Rapatriés emprisonnés pour avoir réclamé leurs terres !

Dans la foulé, nous rencontrons Djiby Demba Bâ, Beydari Wone, Oumar Amadou Diallo et Hadi Wone (chef de site) des rapatriés rentrés du Sénégal et qui ont été arrêtés pour avoir revendiqué leurs droits légitimes. C’était le 15 janvier 2009. Ces rapatriés revendiquant la restitution de leurs propres parcelles saisies après leurs déportations en 1989 et cédées à d’autres citoyens par l’administration d’alors.

Ces parcelles sont situées dans les périmètres SONADER et Italien d’une superficie de 50 hectares. Leur tort est d’avoir un jour contraint le pompiste de la machine à éteindre la motopompe ravitaillant en eau la rizière. Un acte perçu comme une tentative de rébellion par l’autorité administrative qui a demandé leur arrestation. Ils seront gardés à vue pendant 7 jours à la Brigade de gendarmerie puis déferrés auprès du parquet a déclaré Beydari Wone. Ils seront condamnés à 1 mois d’émargement à la Brigade.

« Les 20 ans d’exil qu’on a vécu au Sénégal son préférables pour nous à une année de retour au terroir » a pesté l’ex déporté qui s’écrie : « nous avions cru à la parole du président Mohamed O Abdel Aziz mais malheureusement nous nous sentons étrangers aujourd’hui sur notre propre pays. On a pas repris nos terres, nos papiers d’Etat civil, rien n’a changé, notre situation s’est empirée ! Si quelqu’un ne cultive pas, n’a pas d’élevage et ne fait de commerce, il s’endette ou il péri !

Au Sénégal au moins, on cultivait, on faisait du commerce et on vivait. Nous avons tous adhéré à l’UPR, on est avec le pouvoir, on pleure et si nous basculons maintenant dans le camp de l’opposition, nous allons mourir se désole Beydari qui répète hagard, les bras croisés : ″promesses qui tuent !″ Un jeune homme se précipite dans la foulé pour nous sortir les archives (liste des membres, cotisations, versement des redevances, arriérées des adhérents) de la coopérative agricole et datant de 1986.

Diallo Harouna directeur de l’école de Sinthiane Diama s’insurge contre le refus du Hakem de leur restituer leurs terres : « Moi, j’ai mon grand frère qui est décédé depuis quelques années et j’entretiens actuellement sa famille. Il avait une parcelle parmi les parcelles spoliées et cédées à nos voisins et frères Oulad Mansour depuis 1989. L’ancien préfet Mohamed Nouh a partagé en deux parties cette parcelle en nous restituant uniquement la deuxième moitié. »

Faux agriculteurs

Nombreux sont les détenteurs de concessions provisoires qui ne les ont jamais mis en valeur 20 ans après avoir acquis ces terrains. Leur objectif au départ était simplement de profiter des prêts octroyés par le Crédit Agricole pour l’investir ailleurs. Et c’est avec la complicité des autorités qui se sont succédés dans la Moughata’a que ces pseudo agriculteurs ont réussi à profiter impunément de l’argent du contribuable Mauritanien pendant ces vingt dernières années.

Aujourd’hui que le président de la république cherche à mettre fin à cette ″gabegie foncière″, ces mêmes individus devenus des professionnels en matière de spéculations foncières ont trouvé une autre piste pour continuer à tirer profit d’une terre qu’ils n’ont jamais mis en valeur. Il s’agit alors de louer ces terres à des promoteurs Espagnols pour y développer des cultures destinées à la consommation extérieure.

Voici l’explication qu’on peut donner aujourd’hui à cette nouvelle course vers des terres acquises depuis des décennies sans jamais être exploitées. Pour sûr, l’attribution et l’extension des concessions naguère acquises ne respectent aucune de ces normes juridiques, même pas le schéma des structures foncières du Brakna Ouest, élaboré dans le cadre du PAHABO et adopté par décret présidentiel. Si bien que le Schéma des Structures Foncières du Brakna Ouest définit l’organisation et l’usage de l’espace domanial et foncier (les zones pastorales, agricoles, les couloirs de transhumances, les zones d’habitation etc…) dans le département.

Le Maire de Dar El Barka dénonce !


C’est un élu très remonté contre les autorités locales (Hakem et Chef d’Arrondissement) et déçu qui nous a reçus dans un grand salon à l’intérieur de son domicile. « Ici, c’est un problème d’application de la loi qui se pose » a d’emblée martelé le maire de la commune de Dar El Barka. L’application de la loi s’arrête seulement à Boghé a-t-il ajouté.

« c’est la pagaille ici dans la commune de Dar El Barka, c’est la gabegie et les autorités font ce qu’elles veulent » a lancé M. Kane Amadou Tidjane. Il est largement revenu sur la problématique de l’expropriation des terres de culture particulièrement et appartenant aux populations de sa commune. A ce sujet, il a laissé entendre qu’au moment de l’attribution de ces terres vers la fin des années quatre vingt, elles n’étaient pas un ″Colongal″ (une dépression de terres cultivables) mais plutôt des Forêts denses.

Après l’acquisition de ces concessions rurales, leurs détenteurs ont vendu le bois à des coupeurs qui ont rasé les forêts, en transformant le bois en charbon. Ces forêts qui avaient disparu ont régénéré au fil des années. Avec le retour des rapatriés Mauritaniens du Sénégal dit-il, il y’a un regain des anciens propriétaires qui font même des ″Gazra″ (c’est une occupation illégale de la terre) ; ils englobent des villages, ils les font déguerpir.

Plus grave encore, c’est que ces même gens vendent des terrains achetés à des gens connus sans avoir de titres fonciers a fait remarquer le premier Magistrat de la commune de Dar El Barka en ajoutant que « l’achat et la vente des terrains n’est enregistrée nulle part ». Il va plus loin dans sa dénonciation en citant le nom d’un homme d’affaire qui s’appelle Mohamd Saleck qu’il accuse ouvertement d’avoir englobé dans sa concession rurale le village de Oulad Mansour et le village de Koleîla.

Pour le maire, l’administration locale est complice, si elle contribue à faire déménager des populations avant de s’écrier : « je ne peux pas me taire, c’est choquant et ça fait mal au cœur !».

L’administration ne nous parle que pour nous réprimander Le maire s’est plaint également des autorités locales en affirmant : « l’administration ne nous parle ici que pour nous punir, nous réprimander». A l’endroit de l’ANAIR, il a dit que cette institution censée s’occuper des rapatriés ne s’arrête qu’à Dar Es Salam, le reste n’existe pas pour elle.

Il a aussi accusé le Chef d’Arrondissement de Dar El Barka d’avoir torpillé l’accord que la commission des sages de la commune qu’il présidait avait trouvé avec les éléments de la tribu Iralé (détenteurs des parcelles des rapatriés de Donaye et Koleîla) et en vertu duquel, ces derniers s’étaient engagés à restituer à leurs frères rapatriés les terres qu’ils exploitent depuis les évènements de 1989 sur ordre des autorités de l’époque.

Réagissant aux accusations du maire, le chef d’arrondissement a indiqué que c’est la commission qui n’a pas réussi accomplir la mission qui lui était confiée en ajoutant que ce sont les détenteurs de ces parcelles qui ont renoncé à leur engagement.

Monsieur Kane Amadou Tijane a publiquement fait entendre à l’homme d’affaire Ahmed O Hamadi « ses vérités » sur la ferme érigée par ce dernier dans sa commune : « Vous avez agit en toute illégalité monsieur Hamdi » a-t-il lancé à l’endroit de ce dernier. Comment avez-vous acquis ces terres? » Et l’homme d’affaire répond : « j’ai acheté ces terres. » Avec qui ? Où et Quand ? Si l’intéressé a pu apporter une réponse à la première question, il n’a pas pu le faire pour les questions suivantes. « Je n’ai jamais été informé de cette vente ni de l’érection de cette ferme dans ma commune » a affirmé le maire. Ce projet n’a aucune retombée sur le développement de notre commune. La ferme ne paye pas les taxes municipales a dit le maire.

Témoignages accablants de M. Kane

Le maire rapporte que lors de la visite effectué dans la ferme par le Ministre du Développement Rural M. Brahim O M’Bareck O Mohamed El Mokhtar dans l’après midi du 18 Avril 2010, ce dernier a posé la question à Ahmed O Hamadi pour savoir si l’exploitation a des papiers. Mais sa réponse après quelques hésitations était « peut être!». Le Ministre était dans le doute.

En tout cas, le partenaire des Mauritaniens, promoteur Espagnol, est formel : « j’ai acheté certains terrains pour lesquels j’ai même versé 60 Millions au trésor public. » Ould Hamadi se dit prêt à s’acquitter des taxes de la commune. Quelques jours après le départ du ministre, le maire reçoit un coup de téléphone du Hakem qui le convie à une réunion de la commission foncière départementale à la préfecture de Boghé. « Nous sommes un jour non ouvrable monsieur le Hakem et je ne participe pas à une réunion qui se tient un samedi». C’est la réponse servi au chef de l’exécutif départemental a déclaré monsieur Kane.

La commission devait statuer sur l’attribution d’une concession définitive à Ould Hadrami a indiqué le maire. La commission a-t-elle siégée ou pas? Taleb Jiddou, responsable du service départemental du BAF (Bureau des Affaires Foncières) nous a confirmé au téléphone la tenue de cette réunion.

Plus loin, il affirme que Ould Hadrami détient désormais un arrêté pour une concession définitive. L’article 96 du décret d’application de l’ordonnance 83. 127 du 05 Juin 1983 portant réorganisation foncière et domaniale stipule « les procès verbaux des commissions sont portés à la connaissance du public par voie d’affichage aux sièges des circonscriptions administratives et, le cas échéant, au Bureau Régional des Affaires Foncières et au Service Foncier des Moughata’a concernée», Aucune affiche à ce jour ne se trouve collée dans les endroits précités.

Thièrno Souleymane CP Brakna
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Extraits du Décret d’application de l’ordonnance 83. 127 du 05 Juin 1983 portant réorganisation foncière et domaniale

Article 52 : En zone rurale, l’attribution de concessions provisoires et de concessions définitives est accordée, après avis des commissions compétentes respectives par :

- Le Ministre des Finances lorsque la superficie n’excède pas cent hectares,

- Le Conseil des Ministres lorsque la superficie est supérieure à cent hectares,

- La concession doit être en harmonie avec le schéma des structures et inscrite au plan foncier.

Article 54 :
Les concessions rurales ne peuvent être accordées dans les lieux ci-après :

- Les zones à haute intensité pastorale ;
- Dans les espaces vitaux ou réserves foncières ;
- A proximité immédiate des cimetières ;
- Les forêts classées ou tout autre espace protégé;
- Dans les limites des agglomérations urbaines telles que définies par les outils de planification urbaine, elles ne peuvent être accordées qu’à une distance fixée par arrêté du Ministre chargé de l’Urbanisme.

Article 56 :
Aucune personne privée, même reconnue d’utilité publique ne peut bénéficier d’une concession définitive si elle n’a pas obtenu au préalable une concession provisoire, et à condition qu’elle ait mis cette dernière en valeur. Article 57 : La concession provisoire est accordée pour une durée de cinq années, au terme de laquelle le terrain doit être mis en valeur. A défaut de mise en valeur dans ce délai, le titulaire sera déchu et ne pourra obtenir une concession définitive.

Article 64 :En cas de probabilité d’impact négatif de la concession sur les riverains ou sur les activités pastorales dans la zone, le Hakem doit diligenter une enquête d’impact par les services techniques compétents de la Moughata’a et demander l’avis écrit de la Municipalité concernée. A la lumière des résultats des mesures prescrites par l’article 63 ci-dessus et l’alinéa précédent, le Hakem peut, soit rejeter la demande et notifier ce rejet au demandeur, soit porter la demande à la connaissance du public en vue de purger systématiquement les droits éventuels des tiers.

Article 80 :Les concessions rurales provisoires doivent être, le cas échéant, conformes aux Schémas des Structures. Les titulaires des concessions rurales sont soumis aux servitudes publiques et privées par les dits schémas. Les conditions d’élaboration des dits schémas des structures seront fixées par voie réglementaire.

Article 93 : pour donner droit à une concession définitive, la mise en valeur doit impérativement être faite en conformité aux clauses et conditions du cahier des charges et au programme de mise en valeur au respect desquels le concessionnaire provisoire s’est engagé. Ce programme comporte nécessairement :

- un engagement approprié par rapport à l’objet de l’exploitation ;
- Une production suffisante par rapport aux normes de production dans le domaine de l’exploitation projetée ;
- Un équipement adéquat pour assurer l’exploitation ;
- Une exploitation réelle et continue du terrain.

Article 94 :La mise en valeur est constatée dans le délai prévu par l’article 83 ci-dessus, par une commission pluridisciplinaire sous la direction du Délégué Régional du Ministère chargé du Développement Rural et comprenant le Chef du Bureau Régional des Affaires Foncières, les représentants de la Direction Générale des Domaines et du Patrimoine de l’Etat, de la Direction de l’Urbanisme et de techniciens supérieurs disposant de compétences ayant rapport avec l’objet de la mise en valeur à constater.

Article 96 :Les procès verbaux des commissions sont portés à la connaissance du public par voie d’affichage aux sièges des circonscriptions administratives et, le cas échéant, au Bureau Régional des Affaires Foncières et au Service Foncier des Moughata’a concernée.


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Source :
Le Quotidien de Nouakchott

Aioun : les bouchers ont jeté leurs couteaux




La semaine dernière, le marché d’Aioun était trop dur pour les friands de viande de bœuf ou de chameau Les femmes partent au marché et rentrent bredouilles. Pas de viande de bœuf et de chameau dans le marché. Surtout pour les pauvres qui n’ont pas les moyens de payer la viande de mouton qui n’est pas à leur portée. Un kilo de viande de mouton coûte 1000 Um et celui du boeuf et celui du chameau coûtent 800 Um. Se procurer un quart de kilo à 200 Um, pour avoir au moins le goût et l’odeur de viande leur semble un peu supportable malgré leur faiblesse de pouvoir d’achat.

Le motif de l’absence du produit au marché ? « Les bêtes coûtent extrêmement cher, le service de la santé animale n’accepte pas qu’on égorge des bêtes maigres et les autorités administratives à leur tour refusent qu’on majore les prix. En plus nous ne pouvons pas obliger les ravitailleurs de vendre leurs biens à des prix raisonnables. Et alors que faut-il faire. Donc notre seul moyen de lutte s’est de ranger nos couteaux et renoncer à notre métier de boucher ».

Aux yeux de la population, ceci n’est qu’une tactique pour augmenter une seconde fois les prix, parce que dans les mois derniers le kilo de viande n’était que 700 Um. « Ce n’est pas raisonnable dans cette wilaya qui dispose une deuxième région pastorale que la viande soit si chère. On devait en aucun pas vendre un kilo au delà de 500 Um ». Proteste un usager du marché.

‘’Il n’est pas normal que les bouchers fassent leur miel sur les dos des pauvres citoyens qui font face encore à la cherté des produits de première nécessité importés » A lancé une passante.

Samedi quelques bouchers ont cédé et repris service avec le même prix.

AS cp Hodh El Gharbi
la tribune

Vive altercation entre le Hakem de Boghé et le commissaire de police de cette ville.



Selon notre source, il a fallu l’interposition des présents pour éviter que les deux responsables n’en viennent aux mains publiquement devant leurs administrés. L’incompréhension aurait commencé lorsque le commissaire de police n’a pas obtempéré à un ordre du Hakem lui demandant de dégager tous les occupants de la berge , petits vendeurs, piroguiers passeurs, pêcheurs, jardiniers et autres troubadours attirés par la noyade tragique d’un jeune homme répondant au nom de Mohamed Ould welly, né en 1990 à Boutilimit. En réaction à cette insubordination, l’administrateur aurait proféré des propos peu courtois auxquels le commissaire s’est aussitôt empressé de répondre violemment. Les deux hommes qui dépendent de la même tutelle, le ministère de l’intérieur et de la décentralisation, se sont rendus chez leur patronne, la wali du Brakna , à Aleg.

Kaedi: L’agriculture dans l’impasse




Partout, dans les grandes places et autres regroupements de populations, une seule question hante les paysans qui redoutent une deuxième «année blanche». La riziculture qui a changé profondément, en 35 ans, le mode de vie des paysans kaediens, reste, malgré les espoirs nourris, l’activité la moins rentable, pour la grande majorité des populations. Entre les PPGI et PPGII (Périmètre pilote du Gorgol), les riziculteurs tournent et s’interrogent sur leur avenir, aujourd’hui plus qu’incertain. Si le premier périmètre fait sa cure de jouvence, à travers une réhabilitation encore inachevée, le second a besoin de travaux de renforcement pour panser les multiples plaies des différentes inondations, dont les stigmates restent, encore, visibles. Dans les deux cas, la campagne 2010-2011 semble plus que compromise. La situation est d’autant plus confuse que la dernière visite du ministre du Développement Rural n’a pas du tout rassuré les riziculteurs qui croulent, déjà, sous le poids dettes cumulées envers le Crédit Agricole. Le ministre n’a pas levé le doute qui plane sur les aspects techniques susceptibles d’assurer un éventuel démarrage de campagne, dans les meilleures conditions de réussite.
Pris ente l’exigence d’une campagne à teneur essentiellement politique et celle de conditions matérielles et financières insuffisantes, le monde paysan croise les doigts, pendant que la longue période de soudure s’étire indéfiniment, à leurs yeux, dans l’accablante manifestation de l’étouffante canicule qui règne, présentement, dans la région.

PPGI et PPGII : vers l’impasse mais…

Longtemps considérés comme la réponse à l’autosuffisance alimentaire, du moins dans la vallée, ces deux périmètres sont victimes d’une approximative gestion, aux conséquences désastreuses. Avec les changements de cycles de végétation, consécutifs à la sécheresse, l’Etat a entrepris une politique d’aménagement des terres, marquée par la construction de barrages et la mise en place de systèmes de rétention d’eau, sur les grands cours d’eau: le Gorgol et le fleuve Sénégal.
Dans cette stratégie, la culture du riz, qui devrait avoir une place de choix dans l’économie vivrière, a, surtout, bousculé les méthodes culturales existantes, en échange de pas grand chose. Respectivement mis en exploitation en juillet 1977 et juillet 1997, PPGI et PPGII sont structurés de manière identique. Par un malheureux concours de circonstances, les acteurs intervenant dans l’exploitation des aménagements (UNIONS, SONADER, UNCACEM, Délégation régionale) n’ont pas pu mettre en place une politique agricole cohérente qui aurait inscrit les activités dans la durée.
Pendant que le chef de l’Etat effectue le lancement de la campagne rizicole à Rosso, les paysans de Kaedi se sentent exclus de cette dynamique car, au-delà des discours, rien, sur le terrain; aucune prémisse encourageante ne pointe. Ce sentiment d’exclusion est d’autant plus réel que les deux périmètres sont dépourvus d’engins de terrassement ou de tracteurs pour le labour et la préparation du sol. Il est évident que ce déséquilibre, dans le fonctionnement du secteur, n’est pas de nature à favoriser l’émergence d’une agriculture compétitive. L’actuelle ne participe, au PIB, qu’à hauteur de 19%, avec une part infime (moins de 1%) dans le taux de croissance.
La réhabilitation du PPGI n’est pas encore terminée, même si, à grands renforts de forceps, l’entreprise en charge tente de se conformer aux vœux des institutions qui, prises d’optimisme démesuré, comptent démarrer la campagne ce 25 juin. Craignant une fin bâclée, la majorité des exploitants ne semble pas partager cet optimisme, préfère attendre une finition qui les épargnerait des problèmes structurels liés au système d’irrigation, au niveau, surtout, de la station de pompage. Le PPGII, moins âgé, certes, mais encore plus affecté, connaît, en ce moment, des travaux confortatifs qui ne résolvent, en rien, les problèmes de distribution d’eau. Ici, encore, c’est la station de pompage attenante au Gorgol qui pose un problème de conception. Les deux grands périmètres qui couvrent plus de 3000 ha sont, également, victimes d’un manque de lisibilité, dans la définition et la mise en place d’une politique agricole dont les rendements sont dérisoires, par rapport aux coûts d’investissements.
L’arrivée, à Kaédi, du directeur général de la SONADER, en fin de semaine – le vendredi 18 juin, très exactement – avec le conseiller technique du ministre du Développement rural, Abdallahi Ould Baba, précédemment directeur régional de la SONADER au Gorgol, confirme, après des réunions avec les acteurs, la tendance à aller, vaille que vaille, en campagne. Même si l’espoir existe, au moins potentiellement, il n’en demeure pas moins que la prise en compte de toute la problématique de l’irrigué reste entière, au-delà des interventions éparses et non coordonnées à tous les niveaux du secteur.

Une fois n’est pas coutume
Pour le renouvellement des instances des PPG, les langues se délient et réclament la mise en place d’une nouvelle dynamique volontariste, seule capable d’impulser une vision en réelle adéquation avec les ambitions du monde paysan. Apres une première assemblée générale, au cours de laquelle un bureau a été mis sur place, une frange dissidente, composée de 13 coopératives, sur les 20 du PPGI, s’étonne du manque de dialogue du conseil d’administration qui a ignoré la commission consensuelle de suivi chargée de tirer au clair le bilan des campagnes précédentes. Ainsi, sur la base des dispositions juridiques et réglementaires qui précisent les attributions de l’assemblée générale, les dissidents ne demandent, ni plus ni moins, que la révocation de tous les anciens qui ont trempé, d’une manière ou d’une autre, dans la gestion du PPGI et qui ont utilisé celui-ci, selon ceux-là, comme une «exploitation familiale», avec des considérations politiques sans aucun rapport avec les compétences. Dans ce contexte, de crise, un bras de fer est engagé entre les deux parties qui se dressent, manifestement, sur leurs ergots, dans l’attente d’un arbitrage des services compétents.

Biry Diagana
CP Kaédi

Le désert Mauritanien bientôt à nouveau desservi




Heureuse nouvelle pour les amateurs de trekking, selon l'agence Déserts, les vols reprendraient prochainement vers la Mauritanie.
Cette dernière est reconnue comme destination phare du trek saharien, région abandonnée de l'industrie touristique suite aux évènements des dernières années...

http://blog-deserts.fr

Le CSA distibue des aides alimentaires et des moulins dans les deux Hodhs et l’Assaba:



Le Commissariat à la Sécurité Alimentaire a supervisé ces derniers jours dans les Wilayas de deux Hodhs et de l’Assaba d’importantes opérations de distribution de produits alimentaires et de moulins.

Ces aides du CSA ont particulièrement bénéficié aux habitants des localités rurales, actuellement confrontés aux difficultés consécutives à l’arrivée de la période de soudure.

Les opérations de distribution qui ont été effectuées sous l’œil vigilant du Commissaire à la Sécurité Alimentaire M. Mohamed Ould Mohameddou et de ses proches collaborateurs, ont porté également sur des aides en aliments de bétail, qui devront permettre aux propriétaires d’animaux de subvenir spontanément aux besoins de leur bétail en ces mois durs d’été.

La visite effectuée par le Commissaire à la Sécurité Alimentaire avait également un autre but non moins important, à savoir l’écoute des problèmes des populations, auxquels, le Commissaire a promis d’apporter immédiatement les solutions appropriées, le cas échéant dés son retour à Nouakchott.

En termes de statistiques, les opérations de distribution ont porté pour les 3 wilayas sur des chiffres globaux de 3.512 tonnes d’aides alimentaires, remises à 33.915 personnes, en plus de la mise en place de 163, l’ouverture de 235 centres de nutrition et de la distribution de 28 moulins.

La répartition suivant les régions se présente comme ci-dessous indiqué :

Hodh Charghi

* Qtés de tonnes distribuées : 743 tonnes

* Nb beneficiaires : 7.176 personnes

* Nb projets : 60

* Centres de nutrition : 92

* Nb de moulins : 15


Hodh El Gharbi

* Qtés de tonnes distribuées : 1.582 tonnes

* Nb beneficiaires : 16.818 personnes

* Nb projets : 53

* Centres de nutrition : 69

* Nb de moulins : 6


Assaba

* Qtés de tonnes distribuées : 1.185 tonnes

* Nb beneficiaires : 10.951 personnes

* Nb projets : 60

* Centres de nutrition : 74

* Nb de moulins : 7


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Source :
Le Véridique (Mauritanie)

Activités médicales à Atar / Une délégation marocaine entame sa mission




Une mission médicale marocaine a débuté son travail lundi soir à l'hôpital régional d'Atar en procédant à diverses opérations chirurgicales, rapporte l'agence de presse mauritanienne AMI.La mission qui comprend 22 médecins spécialisés dans la chirurgie, sous toutes ses formes, notamment la gynécologie, l'ophtalmologie, la psychiatrie, le diabète, la réanimation, intervient dans la ville d'Atar et ses environs.

Le démarrage du travail de la mission a eu lieu en présence du secrétaire général du ministère mauritanien de la Santé, Sidi Ali Ould Boubacar et du président de l'association d'amitié et de coopération maroco-mauritanienne, Melainine ould Ahmed.

Il est à noter que cette association a été créée en 2003 et a déjà supervisé diverses activités médicales dans les villes de Nouakchott, de kiffa, de Tidjikja, de Néma et d'Atar.



Par MAP