mercredi 16 juillet 2014

Nimzatt : les khadres déclinent toute responsabilité en cas d'intrusion de commerçants

Nimzatt : les khadres déclinent toute responsabilité en cas d'intrusion de commerçants Serigne Samba Diouf, adjoint du président de la Fédération nationale des khadres, a dégagé cette structure de toute responsabilité dans une éventuelle intrusion de commerçants dans la délégation se rendant au pèlerinage de Nimzatt, en Mauritanie.

"Nous gérons l’aspect religieux. Nous ne nous occupons pas des commerçants qui auront à répondre devant les services compétents", a précisé M. Diouf lors d’une réunion préparatoire du pèlerinage de Nimzatt.

Des membres de la communauté khadre du Sénégal se rendront dans cette cité musulmane mauritanienne, comme chaque année, à la fin du mois de ramadan.

Serigne Samba Diouf a, lors de la réunion organisée par les autorités administratives de la région de Saint-Louis, appelé les futurs pèlerins à "être vigilants et à ne tolérer aucune intrusion dans leur délégation de personnes mues par des objectifs non religieux".

Selon le gouverneur de Saint-Louis, des mesures ont été prises dans le but de permettre aux pèlerins de traverser la frontière "dans la quiétude".

"Ce sont des milliers de Sénégalais qui effectuent le pèlerinage. Nous devons créer les conditions d’un bon déroulement de cet événement", a souligné M. Sakho.

L’ambassadeur du Sénégal en Mauritanie, Mamadou Kane, a également fait part de sa volonté de mettre les pèlerins dans de bonnes conditions lors de ce voyage.

Il a, lors de la réunion, promis de veiller à ce que les procédures administratives d’entrée et de séjour en Mauritanie soient "allégées" au profit des pèlerins sénégalais.
APS

Déluge sur M’Bout : Que d’eau !

Déluge sur M’Bout : Que d’eau !   Au matin du 9 juillet 2014, aux environs de 7 heures, des fortes pluies se sont abattues sur plusieurs localités du Gorgol, provoquant des dégâts importants. A Mbout – plus particulièrement à Mbout Centre et Débaye Mbout – les habitants ont été réveillés par un vrai déluge qui a duré quatre tours d’horloge, avec, au final, 65,5 millimètres d’eau enregistrés et un lourd bilan : maisons détruites, ustensiles de cuisines emportées par les eaux, détérioration des réserves alimentaires et des semences agricoles, etc...

Des dégâts accentués par le déversement des eaux de ruissellement, en provenance des communes de Taringué et de Djiadjibiné, distantes d’environ vingt-cinq kilomètres du chef-lieu de la Moughataa.

Selon le hakem mouçaïd de celle-ci et le maire de la ville, trois localités des deux communes précitées ont enregistré, dans la même matinée du 9 juillet, des précipitations atteignant quelque 120 mm (à Boudama et Hamoyey) et 140 mm (à Taringuel).

La digue, qui semblait protéger la localité de Debay, construite en 1985 n’a pas résisté à cette fureur.

Sur le plan de la sécurité alimentaire, c’est la désolation car beaucoup de familles, surprises, n’ont pas eu le temps de sécuriser leurs vivres, ni leurs semences et encore moins leurs biens (habits et ustensiles de cuisine). Une situation qui se complique encore davantage avec les faibles récoltes de la campagne 2013 et la longue période de soudure qui a suivi.

Plusieurs familles ont pu trouver refuge, temporaire, chez des voisins n’ayant pas ou peu souffert du sinistre, alors que d’autres, bien plus nombreuses, errent encore, sans abri, après avoir abandonné leurs concessions en banco, désormais inexistantes et englouties sous les flots.

Mobilisation en cours… mais qui tarde

Sous la supervision du hakem de M’Bout et sur instructions du wali du Gorgol, une commission de recensement des dégâts, répartie en plusieurs équipes, a été formée par les services déconcentrés de l’Etat, assistés par diverses ONG : GRDR, ACF, Oxfam, CRF, ADIG.

Cette commission a évalué à 691l le nombre de ménages sinistrés à Mbout Centre et Débaye Mbout. 31 d’entre eux ont été déplacés et relogés, le 11 juillet, en des sites aménagés, par l’Etat, dans les quartiers Collège, Abattoir et Mosquée, pour les sinistrés de Mbout Centre, alors que ceux de Debay Mbout l’ont été dans les quartiers Est et Ouest. Les autorités administrative et communale ont également mis en place des commissions pour diligenter des actions supplémentaires. On les attend.

Selon les informations recueillies auprès du hakem de Mbout, l’Etat a déjà mobilisé un lot de 100 kits, composés de couvertures, produits d’hygiène et khaïmas (tentes) mais, au regard du nombre de sinistrés et de l’étendue des pertes, il est clair que cette assistance est très loin de couvrir les besoins, immédiats et fondamentaux, des victimes.

Aussi le wali, le hakem et le maire ont-ils conjugué leurs appels à tous les intervenants au Gorgol à appuyer les efforts des pouvoirs publics. Il est important de souligner qu’aucun intervenant ne s’est engagé sur le terrain des promesses, se contentant de transmettre à qui de droit.

Des échanges entre les évaluateurs et les victimes, il ressort que les actions d’urgence s’articulent autour de la distribution de nattes, tentes et couvertures, pour l’habitat ; distribution de vivres et d’eau potable, pour la sécurité alimentaire ; kits d’hygiène, accompagnés d’une campagne de sensibilisation à l'hygiène et au traitement de l'eau, pour la santé publique, et mise à disposition d’équipements de pompage, pour la question environnementale, étroitement liée à la précédente.

Perspectives

Si la relance agricole doit s’appuyer sur la distribution de semences, il faut envisager une stratégie d’adaptation, face aux événements climatiques qui deviennent récurrents et intenses dans la zone, pour relancer les travaux du Projet des Zones Inondables (PZI), notamment en termes de plan de prévention des risques et de mécanismes d’alerte précoce.

Avec un impératif : lancer une mission d’évaluation technique des risques, pour tous les ouvrages d’Aménagement des Eaux de Surface (AES) situés en amont des localités, qui font peser un risque, énorme, sur les habitations et leurs occupants. En attendant la mise en œuvre de tous ces mécanismes, on notera que les quartiers situés de part et d’autre de la route nationale reliant Kaédi (Gorgol) et Sélibaby (Guidimakha) sont également inondés et soumis à une forte pression des eaux de ruissellement, tandis que le cimetière reste totalement immergé.

Biry Diagana
CP Gorgol

Brakna : Mais où sont donc passés les politiques ?

Brakna : Mais où sont donc passés les politiques ? Trois semaines après l’élection présidentielle du 21 juin 2014, les populations du Brakna sont revenues, tranquillement, à leurs vieilles habitudes. Celles de la débrouillardise, du colmatage et du tir du diable par la queue. Naturellement que la situation n’est pas invariablement pareille.

Mais elle est quasiment la même. Partout. Le Brakna est une des régions les plus pauvres du pays. L’agriculture et l’élevage, les deux principales activités, ne marchent plus comme avant. Les activités, informelles, de petits commerces et métiers servent, juste, à subvenir à quelques besoins essentiels des dizaines de milliers de familles qui vivent, aléatoirement, de la Baraka et de la résignation.

Rien à faire, la vie marche au ralenti. L’argent ne coule pas à flot. Les populations font contre mauvaise fortune bon cœur. Elles n’ont simplement pas le choix de faire autre chose. Et la fête s’approche de plus en plus. Elle n’est plus qu’à quelques jours.

Et ces hommes politiques qui les ont beaucoup mises à contribution, pour faire réélire le président Mohamed Ould Abdel Aziz, où sont-ils passés ? Dès le 23 juin 2014, ils n’ont plus fait signe de vie. Leurs téléphones ne répondent plus. Fini le temps où ces hommes appelaient, au moins cinq à six fois par jour, leurs « amis » et leurs « frères ».

Des appels incessants et réguliers qui frisaient l’hystérie et le harcèlement. Des « amis » et des « frères » à qui ils promettaient tout : argent, travail, promotion. Mais, sitôt la victoire du candidat président Mohamed Ould Abdel Aziz, pfuit ! Disparus. Aujourd’hui, les maisons de tous ces responsables sont hermétiquement closes. Il n’y a plus qu’un gardien qui ne sait pas exactement où se trouve son patron.

« Il paraît qu’il est à Nouakchott », répond-il, inlassablement, à ceux, nombreux qui viennent aux nouvelles des promesses. Les politiques circonstanciels sont repartis se calfeutrer dans leur petit monde. Loin des yeux de ces populations dont ils se sont servis, l’espace d’une campagne électorale. Juste, pour eux, le temps de les manipuler, leur faire croire qu’ils sont quelque chose. Qu’ils ont leur monde.

Leur monde à eux, pour avoir quelque chose. Voilà quinze jours que le béni mois du Ramadan a commencé. Les politiques ne se sont nullement manifestés. « Leur monde », comme ils aimaient à dire, leurs « amis » et « frères » souffrent, seuls, le martyr du dénuement, de la privation, de l’amertume. Normal. Les élections sont finies. Alors, bye bye, à la prochaine ! Peut-être que le Parlement sera dissous. Alors, on les reverra, nos politiques.

Les directeurs généraux, les ministres, les ambassadeurs, les secrétaires généraux, les gradés militaires. Bonne arrivée. Les villas rouvrent leurs portes. Les populations sont, à nouveau, embrassées. Sur les deux joues. Sur les fesses ? Bon, allez, sur les fesses, pour vous faire plaisir et parce que c’est vous, ô mon monde, ô mes amis, ô mes frères… Et la comédie reprend… de plus belle.

Au tout début, la politique était perçue comme une pratique malhonnête, « Beletig », c’était, tout simplement, l’art de la malversation, du faux et usage de faux. Ce n’était pas encore l’art du possible. Aujourd’hui, avec les comportements de ces nouveaux hommes politiques, c’est la « Beletig » ressuscitée, c’est la facétie, c’est le mensonge, c’est le spectacle. La société moderne, quoi…