dimanche 10 mai 2015

Tagant / Abandon volontaire de l’excision: Le réseau RAAST dispense une formation aux Directeurs d’école et leurs enseignants




Les directeurs des écoles des communes de Lahsera, El Wahat , Tichitt et Lakhcheb  viennent de bénéficier d’une série de formation portant sur l’abandon volontaire de la pratique de l’excision.  Animées par les Inspecteurs départementaux de Tidjikja et Tichitt, ces formations  sont organisées par le Réseau RAAST présidée par Mme Aziza Mint Muslim avec l’appui du Fnuap et l’Unicef.
Les 43 directeurs d’école (19 directeurs de Tichitt et 24 directeurs de Tidjikja)bénéficiaires ont subit une formation portant sur  l’historique de la pratique de l’excision,  les motifs évoqués pour justifier cette pratique, les statistiques nationales liées à l’excision (avec des pics de 96,10 % pour le Tagant), les conséquences médicales de la pratique de l’excision et  l’avis de l’Islam par rapport à la question (la Fatwas des Ulémas mauritaniens).
Ces directeurs d’écoles auront en charge de former leurs enseignants respectifs et ces derniers se chargeront à leur tour de transmettre le message à leurs élèves, les parents d’élèves, les clubs scolaires et les comités de gestion des écoles.
Notons que la formation des directeurs d’école a été marquée par des communications faites par les IDENs de Tichit et de Tidjikja respectivement Mrs Cheikhna Ould Abdallahi et Khalidou Mamadou Sow. Ces communications ont été appuyées par les exposés de la présidente du Réseau des associations pour l’action sanitaire et social au Tagant Mme Aziza mint Muslim traitant de l’aspect médical de la question mais également de la Fatwa des Ulémas Mauritaniens rendant illégale la pratique de l’excision.
Khalil Sow





Déclaration des habitants de Darel Barka, Ould Birom et Dar El Avia : Non à l'accaparement de nos terres

Déclaration des habitants de Darel Barka, Ould Birom et Dar  El Avia : Non à l'accaparement  de nos terres   Depuis plusieurs années, le foncier apparait de plus en plus comme étant au centre de tous les enjeux en Mauritanie.

En effet, en 2010, l’attribution des terres agricoles (terres de cultures sous pluie et de décrue) s’est accélérée. Le gouvernement avait décidé d’attribuer 50 500 ha au profit d’une Société saoudienne Tabouk Eziraiya Errajihii dans les communes de Boghé, de Dar el Avia, de Ould Birome et de Dar el Barka même si finalement cette attribution a été suspendue grâce à la mobilisation des populations de ces communes.

En 2013, 50 000 ha de terres ont été attribués au Trarza dans la zone de Donaye et 31 000 ha au Brakna dans les communes de Dar el Avia, Ould Birome et Dar el Barka au profit d’une société saoudienne Al-Rajihi sous forme d’un bail emphytéotique.

Le 18 septembre 2014, le gouvernement a adopté un projet de décret portant cession définitive de terrains à usage agricole dans les Wilayas du Trarza et du Gorgol au profit de certains promoteurs. Le gouvernement ne donne aucun détail ni sur les superficies, ni les lieux exacts de ces terrains et ni sur l’identité des promoteurs.

Les cartes déjà réalisées par les services du Ministère de l’agriculture laissent entrevoir de possibles attributions de terres dans d’autres moughata’as du Brakna : Boghé, Bababé et M’Bagne. Les terres attribuées sont à la fois des terres de cultures et des zones agropastorales. Face à ces différentes attributions arbitraires de terres de petits producteurs ruraux à des investisseurs privés, les populations des communes concernées se sont mobilisées pour protéger leurs droits coutumiers, vieux de plusieurs siècles. C’est une question de justice et de morale humaine.

Alors que la tendance était à l’apaisement, le 3 avril 2015 une équipe technique s’est rendue sur les sites pour faire des études, alertées par cette présence, les propriétaires légitimes des terres se sont rendues sur les lieux et arrêté les travaux afin de s’informer auprès des autorités locales de cette situation anachronique. La zone concernée se décompose en deux blocs. Au Sud de la route Boghé- Rosso, 9300 hectares objet des études actuelles auxquelles s’opposent les populations, au Nord 31000 hectares au profit d’une société saoudienne Al- Rajihi.

A l’occasion d’un rassemblement organisé par les populations de l’arrondissement de Darel Barka, le Wali du Brakna a pris la parole pour signifier à ces dernières que le projet est décidé par le pouvoir et qu’il sera réalisé, car le pouvoir dispose de la force.

Afin d’informer l’opinion nationale et internationale sur cette situation préoccupante qui peut dégénérer à tout moment à cause du comportement des autorités, les représentants des communautés se sont rendus à Nouakchott et ont rencontré les partis politiques, des institutions internationales pour les sensibiliser d’une part et par la suite, ont également organisé une conférence de presse le 29 avril 2015.

La seule réponse des autorités aux doléances des populations, c’est l’envoi le samedi 03 mai 2015, d’une délégation composée des Secrétaires Généraux des Ministères de l’Intérieur et de la Décentralisation Mohamed El Hadi Macina et de l’Agriculture de Iziza Mint Kerballi, ainsi que des féodaux du Brakna entre autres Sid’Amin O Ahmed Challa, conseiller à la primature, Ahmedou O Bellal, Secrétaire Général de l’Agence Tadamoun, Aîdahi O Cheîkh Ahmed, Ambassadeur de Mauritanie au Yemen, Mohamed O Soueîdatt maire d’Aleg, Mohamed O Jahloul, président de la fédération UPR du Brakna, Sidi O Yowme, ex-comptable de l’ambassade de Mauritanie à Dakar, Mohamed O Ahmedou, chef général des Oulad Abdallah, Moustapha O Oudaa, président de la section UPR d’Aleg , Cheîkh Mohamed Mahfouth, Mahi O Oumar O Sidi notable d’Aleg, Moustapha O Abdel Vettah, opérateur économique d’Aleg, Aliou Amadou Aw professeur et militant de l’UDP, Mamadou Boubacar Ly ancien maire de Darel Barka (El Wiam), Fatimata Mamadou Diaw (UPR), cadre de l’aviation civile, pour démobiliser les populations, en utilisant toutes sortes de subterfuges notamment les pressions tribales pour les diviser. Mais ces dernières sont restées fermes sur leurs positions à savoir leur refus catégorique contre l’accaparement de leurs terres qui constituent leurs seules sources de survie.

Le gouvernement s’est engagé dans la mise en œuvre de ce projet sans concertation avec les propriétaires et sans la prise en compte de l’impact négatif sur la vie de ces populations.

Cette situation est dangereuse car elle met face à face des populations victimes d’expropriations et les autorités.

C’est pourquoi, nous habitants des communes de Dar el Barka, Ould Birom et Dar El Avia :
• Demandons l’arrêt immédiat de toute étude sur cette zone ;

• Opposons un refus catégorique à l’accaparement de nos terres, nos seules sources de survie

• Invitons les autorités à une concertation pour éviter tout conflit ;

• Lançons un appel à l’opinion nationale et internationale pour leur soutien à notre cause.

Les signataires

Amadou Tidiane Kane : ancien maire de la commune de Dar El Barka

Kébad Ould N’Deyé : ancien député de la Moughataa de Boghé

Sidi Ould Yeli

Djiby Bâ

Mamadou Samba Diallo

Cheikh Tidiane Ould Blel

Mamadou Sall

Djibi Sall dit Samba

Mohamed Ould Habib

Isselmou Ould Jiddou

Youssouf Sall

Bocar Gadio

Haddou Ould Abdallahi

Alssane Samba Sow

Baba Ould Abeidailah

Amadou Oumar Dia

Abdoul Diallo

Mamadou Gaye

Hamet Ciré Ly

Zar Ould Mohameden

Oumar Ousmane Dia

Cheikh Taher Amadou Tidiane Dia

Ahmed Ould Amar

Dienaba Djibril Diallo

Aminetou Mint Sidi

Nouakchott, le 09 mai 2015
FONADH

Echos du Brakna: Visite du président : Les mises en scène commencent

Echos du Brakna: Visite du président : Les mises en scène commencent

  C’est maintenant officiel, le président Mohamed Ould Abdel Aziz reprendra son bâton de pèlerin dés le 28 mai prochain. Les nouvelles visitations commenceront cette fois par la wilaya du Brakna.

Depuis que cela a été déclaré officiellement, c’est le branle bas. Tout le Brakna bouge. Ses responsables politiques dont le fédéral, ses députés et sénateurs et parfois même certains de ses maires qui ont déserté le terrain depuis quelques temps battent le macadam et essaient de remobiliser les populations pour la visite présidentielle attendue.

Les vielles méthodes prévalent toujours. Chaque tribu revisite ses troupes. Chaque département et commune interpellent ses présumés cadres. Tout est mis à contribution pour une forte mobilisation.

Le Wali tient réunion

Dés qu’il a été saisi officiellement de la nouvelle, le wali du Brakna a convoqué jeudi 7 mai les gens d’Aleg dans l’enceinte de la maison des jeunes pour leur passer le message. Plusieurs centaines de personnes ont répondu à l’appel. Pendant deux heures, chaque intervenant y est allé de ses propositions pour réserver, disent-ils, le plus grand accueil au président visiteur. Tous les représentants locaux des responsables et des groupes étaient là. Ce sont les ambassadeurs de ces hauts cadres de la moughataa qui n’ont plus d’yeux ni d’oreilles que pour le terroir. D’ailleurs il est fort probable que des hommes comme l’ADG de la SNIM, le ministre des finances et autres conseillers descendent rapidement superviser directement les préparatifs. Pour cette première réunion, la recommandation essentielle retenue est de commencer à mener des campagnes de nettoyage de la ville d’Aleg qui constitue la première étape de la visite de Mohamed Ould Abdel Aziz au Brakna.

L’éducation se prépare

Au niveau de la direction régionale de l’éducation nationale, c’est le « emporte ton père et laisse ta mère ». Le directeur ne sait plus où donner de la tête. Convocation in extremis de tous les inspecteurs départementaux. Réunions impromptus avec les chefs d’établissements. Les consignes sont claires. Des milliers de livres sont déversés dans les écoles. La carte scolaire est revue. Les instituteurs et les professeurs sont remobilisés dans les écoles, collèges et lycées déficitaires. Ils faut vite vite colmater les brèches. C’est la mise en scène habituelle pour que tout se passe bien le temps d’une visite.

La santé aussi

Au niveau de l’hôpital, ça bouge aussi. Il faut remettre les lits. Combler les déficits. Une nouvelle structure de dialyse est prévue. Alors le médecin est allé se former. Les infirmiers suivront. Les murs de l’édifice sont de nouveau repeints. Les personnels de la direction, du dispensaire, de l’hôpital sont remobilisés. Toute la situation est revue de fond en comble. L’essentiel est qu’au jour j tout soit prêt pour plaire au président. Comme dans le secteur de l’éducation, les responsables centraux du ministère de la santé sont en contact permanent avec leurs responsables régionaux afin que la mise en scène marche comme prévu.

Le Calame