lundi 25 juillet 2011

Mauritanie : Sahara média rend compte des efforts déployés pour revenir à une situation normale à Bassiknou après l’attaque d’AQMI.




A Bassiknou, ville séculaire, avec quelque 300 ans d’existence, la vie reprend lentement mais sûrement sa normalité. Avant l’attaque qu’Al Qaeda au Maghreb Islamique (AQMI), au début du mois courant. Dans le siège de l’Union pour la République (UPR), parti au pouvoir en Mauritanie, se réunissent des groupes de jeunes, dont certains n’appartenant pas au parti, sont pourtant là pour débattre de la sécurité de leur ville, se concerter sur les mesures à prendre, notamment dans le domaine de la sensibilisation sur le danger du terrorisme.

Et malgré les divergences qui minent la section de l’UPR à Bassiknou, où les autres partis ne sont quasiment pas représentés, tous sont unis pour faire face à la menace d’AQMI.

Abdallahi Ould Sidi Ould Hannana, acteur politique membre de l’UPR, a déclaré à Sahara média que les récents défis sécuritaires ont éveillé en les habitants de Bassiknou la nécessité d’être prudent et de mobiliser les populations pour faire face au danger terroriste qui les guettent de plus en plus.

Ould Hannana ajoute : « les efforts déployés pour sensibiliser contre les dangers du terrorisme ont commencé bien avant la dernière attaque d’AQMI, mais ils ont été redoublés après les derniers accrochages.

Ce fils d’une grande notabilité de la ville ajoute que Bassiknou souffre de bon nombre de problèmes, dont notamment l’enclavement, le manque d’électricité, la faiblesse de la couverture sanitaire. Il n’a pas manqué de souligné, cependant, l’amélioration sensible dans le domaine de la sécurité, avec l’équipement de pointe dont l’armée a bénéficié pour pouvoir défendre le pays contre les menaces extérieures.

D’un autre côté, Yeslem Ould Brahim, fonctionnaire gouvernemental ressortissant de la commune de Dhar, dépendant de la moughataa de Bassiknou, a indiqué que la faiblesse de la présence de l’Etat dans cette zone est à l’origine des craintes des populations face au défi sécuritaire et de la précarité des services de base.

Et Ould Brahim d’ajouter : le citoyen est frustré et il n’a de lien avec le pouvoir que quand on a besoin de lui, soulignant au passage la nécessité d’envoyer des missions de sensibilisation dans les zones enclavées.

C’est l’avis également de Mohamedna Ould Sidi, professeur au lycée de Bassiknou et acteur politique dans la ville, qui souligne la nécessité de mener des campagnes de sensibilisation sur la citoyenneté et de soutien à l’Etat, et précisant que les bassiknois sont « patriotes par nature mais qu’ils ont besoin d’être visités et soutenus par des programmes de développement qui les aident à vivre décemment et à faire face à la menace terroriste.

Pour revenir à la question du terrorisme, l’idéal est que les habitants de la moughataa, estimé à 35.000, dont 10.000 dans la ville de Bassiknou, soient à l’avant-garde de la surveillance des mouvements d’Al Qaeda, mais aussi de la lutte contre elle. Et, selon les propos d’Izidbih Ould Sid’El Moctar, président de la section de l’UPR à Bassiknou, l’intérêt qu’accordent les populations à la lutte contre le terrorisme, du point de vue de la vigilance, est mesurable à l’aune du patriotisme des uns et des autres.

Dans le même ordre d’idée, le maire de Bassiknou, Youbba Ould Mohamed, a déclaré à Sahara média que tous citoyens mauritaniens a le devoir envers son pays et que cela ne tient pas à l’appartenance à un parti ou à une région. Il a précisé, cependant, que le développement des régions de l’intérieur est une nécessité, notamment à Bassiknou où les conditions socioéconomiques des populations sont difficiles.

Enfin, le maire de la ville a souligné la nécessité de mettre fin aux dissensions locales, et, chose plus grave, que certaines informations arrivent à Al Qaeda, de sources vivant à Bassiknou, ce qui est vraiment déplorable et inquiétant.



www.cridem.org


Source :
SaharaMedias (Mauritanie)

Atar culture : L’identité culturelle vs identité politique.



La culture semble apporter aujourd’hui des réponses à des questions contre lesquelles la politique s’est toujours cassé les dents. Valoriser les franges de notre société jadis marginalisées par la reconnaissance des faits culturels dont elles sont porteuses, fédérer les publics autour d’événements culturels dans lesquels se reconnaissent tous les mauritaniens voici de vrai réponses, et douces par-dessus le marché, aux problèmes de cohésion sociale, de paix civile et d’unité nationale.

Pendant des décennies, ce qu’on appelle la question culturelle a alimenté le débat politique dans notre pays. Mais jamais de véritables réponses n’ont été apportées à cette question. La politique qui s’est emparée de la culture et l’a gardée en otage s’est perdue dans des errements réformistes du secteur de l’éducation réduisant la culture au champ de l’école.

Une vue bien courte. On connaît aujourd’hui les effets dévastateurs de cette politique sur notre système éducatif.

La culture dans sa dimension de vecteur d’histoire et d’identité avérée est plus mobilisatrice que les projets de sociétés souvent flous portés par les discours politiques. Récemment, le festival de Tidjikdja, au-delà des identités politiques, a rassemblé autour d’une réalité culturelle majeure de notre univers saharien, le palmier. Cet événement, avec le festival national du medh, le festival des villes anciennes a démontré que, autant l’identité politique est morcelée, éclatée, mutante autant l’identité culturelle est unie, ferme et dynamique et constitue un facteur de dépassement des clivages politiques.

Pour l’Association Atar Culture, notre vraie originalité culturelle n’est pas souvent là où on le croit. Nos écoles religieuses, le vaste savoir de nos oulémas, notre littérature sont des composantes culturelles que nous partageons avec l’ensemble du monde arabe et au-delà avec l’ensemble du monde musulman. Notre véritable originalité culturelle, ce qui nous donne une identité propre, individualisante ce sont notre musique, notre folklore, notre artisanat, notre mode de vie.

Voilà pourquoi, depuis sa création l’Association Atar Culture, s’attèle à valoriser les expressions culturelles qui n’étaient pas portées par les classes dominantes pour que celles-ci retrouvent la vraie place qui est la leur. Après le Medh, les expositions d’artisanat, Atar Culture lance Leyali Benja, les nuits Benja. Un genre tout en beauté, plein d’énergie et conducteur de convivialité.

Pour Atar Culture, tout produit culturel de qualité confère à son territoire gloire et prestige, non seulement auprès de l’Autre mais également raffermit la conscience d’appartenance à un espace culturel donné et surtout, par ces temps de crise, il a une valeur marchande. La culture pour ces franges marginalisées peut être un véritable facteur de lutte contre la pauvreté et un bon coefficient de citoyenneté.

Le salut de notre pays est dans une unité culturelle qui ne serait ni élitiste, comme elle l’a été jusque-là, ni d’un populisme bas de gamme mais qui serait un produit d’une savante alchimie entre élitisme et populisme et dans lequel se reconnaitrait le mauritanien de toute condition.

Mohamed Mahmoud OULD TALEB

www.cridem.org


Source :
adrarInfo (Mauritanie)