mardi 10 septembre 2013

Politique : Tidjikja: Les candidats autoproclamés sont-ils de bons jokers ?

La mission de l’Union pour la République dépêchée à Tidjikja pour les investitures est repartie avec quatre listes candidates. Saleck Ould Saleck, Cheikhna Ould Deddi, Ishaqh Ould Biha et lemrabott Ould Moulaye Hacen appartenant tous au gratin politique Tidjikjois en sont les têtes de liste. L’UPR aura donc à choisir le meilleur parmi ces quatre candidats pour défendre ses couleurs à Tidjkja lors des élections de novembre prochain. Propulsé au devant de la scène par le groupe politique conduit par Dy Ould Zeine et son cousin Sidi Ould Didi le candidat Saleck Ould Saleck a certes des qualités humaines indéniables mais à Tidjikja beaucoup déplorent son inexpérience et son introversion. Saleck n’a jamais réinvesti le terrain depuis sa dernière défaite et ses pourfendeurs pensent que cette longue absence est un signe de son indifférence et son manque d’intérêt manifeste à tout ce qui touche aux affaires locales. D’ailleurs cette critique est aussi valable pour les leaders politiques de son groupe qui ne reviennent à Tidjikja que lors des rencontres politiques, à l’approche des élections ou lors des visites présidentielles. Jamais ils n’ont daigné venir partager avec les populations locales les affres d’une vie de plus en plus précaire. Ishaqh Ould Biha est cet autre candidat qui ne fait nullement l’unanimité du fait, lui aussi, de son impopularité. Novice en politique, il appartient à un groupe qui vient à peine de naitre et qui a besoin du temps pour imprimer ses marques et se positionner dans un espace politique très fermé. Cheikhna Ould Deddi et Lemrabott Ould Moulaye Hacen bien que totalisant chacun plusieurs années d’engagement politique et descendants tous deux d’un même vénérable ancêtre, n’en demeurent pas moins des seconds couteaux. Nommé récemment président du conseil d’administration de l’hôpital régional de Tidjikja, d’aucuns pensent que Cheikhna Ould Deddi qui fut directeur régional de campagne du candidat Mohamed Ould Abdel Aziz au Brakna a eu sa part du gâteau en acceptant un poste qui pourrait ne pas être compatible avec celui qu’il convoite (maire de Tidjikja). Homme de lettre et de culture Lemrabott Ould Moulaye Hacen qui fut candidat à la mairie de Tidjikja lors des dernières élections sous les couleurs du défunt RPM-Temam n’avait pas pu totaliser un bon score, seuls des parents proches et quelques rares électeurs avaient voté pour lui. Ould Moulaye Hacen qui a continué a visité son Tagant natal soit lors de ses vacances qu’à l’occasion d’événements culturels (festivals des dattes de Tidjikja, festival des villes anciennes de Tichit), semblait avoir mis un bémol à son engagement politique en s’intéressant plus au culturel. D’ailleurs actuellement il est plus connu à Tidjikja sous sa casquette d’homme de culture que sous celle de politicien. Seulement et c’est ici le lieu de le préciser, l’UPR ne peut choisir en dehors de ces quatre candidatures au risque de faire du parachutage (une pratique violemment combattue par les structures de base) et s’exposer à des votes sanction qui peuvent lui coûter très cher. -
Khalil Sow-Tagant

Boghé : Le leader de l’IRA préside pour la 1ère fois un meeting populaire

Le Président de l’IRA (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste), M. Biram Ould Dah Ould Abeïd est arrivé ce matin à Boghé dans le cadre d’une tournée qu’il effectue dans les régions de la vallée. Interrogé sur l’objet de sa visite, la 1ère du genre, le président du Mouvement déclare : « l’expansion de l’IRA et son déploiement ne peut pas laisser Boghé à la marge car cette ville a participé à la production de l’élite mauritanienne et à la construction de la Nation. IRA doit répondre à l’appel de ses nombreux militants qui souhaitaient rencontrer leur président et lui offrir l’occasion de s’exprimer pour couper court aux rumeurs, à la désinformation et à l’intoxication dont il a fait l’objet ». Poursuivant, M. Ould Dah O. Abeïd n’a pas manqué de rappeler le cas de l’enlèvement du jeune Moussa Ould Maata Moulana (10 ans) « qui a suscité l’émoi chez tous les hommes épris de justice » ainsi que « le lourd tribut payé par les populations noires au cours de la tentative de génocide qui a émaillé ce pays durant les années 80 et 90 ». L’après-midi, le Président de l’IRA a présidé un meeting populaire auquel ont pris part quelques notables de la ville et surtout des jeunes filles et garçons visiblement engagés à soutenir le leader du mouvement abolitionniste. Peu avant l’arrivée de leur icône, MM. Alioune Sow, coordinateur de l’organisation, Abidine O. Salem, vice-président du RAG et membre du bureau exécutif, Hanane O. Mboïrik et Taki O. Beydar (militants) ont donné un avant-gout du rassemblement en scandant des slogans hostiles « au système raciste, ségrégationniste et esclavagiste instauré par les différents régimes en place ». Sous les youyous et les applaudissements de militants et militantes surexcités, les orateurs ont montré, chiffres à l’appui, « la marginalisation des couches haratines qui représentent pourtant 56% de la population ». « Sur 600 ministres nommés de l’indépendance à nos jours, il n’y a que 25 hartanis, sur les250 greffiers en fonction, on compte seulement 5 hartanis et un seul général sur 18 ! » martèle Housseïn sous les cris d’approbation des supporters. D’un autre côté, DJ Three-R alias Moussa Mbengue haranguait la foule en entonnant des airs de musique engagée et en faisant répéter un slogan glorifiant le leader de l’IRA : « Vowg wa taht, Biram maa yardah ». C’est dans cette atmosphère animée que M. Biram O. Dah s’adressa à l’assistance après le mot de bienvenue de M. Kambou Coulibali, Président de la section IRA de Boghé, pour les remercier de leur présence en faisant aussi un clin d’œil « à ceux qui, par peur, ont préféré rester chez eux tout en étant de cœur avec nous ». Ensuite, dans sa verve habituelle, le leader du mouvement abolitionniste a d’abord rappelé l’acte d’incinération « des ouvrages beydanes qui servent de fondement juridique du système esclavagiste ». « J’ai brûlé ces livres et je brûlerai les bases de l’Etat raciste et ségrégationniste incarné par les Beydanes ! Je ne suis ni voleur, ni menteur, ni hypocrite ! Je suis le porte-parole des marginaux », a-t-il martelé. Ensuite, il a tiré à boulets rouges sur ceux qu’il appelle « opportunistes collaborateurs haratines, peulhs, soninkés et wolofs du système raciste beydane les invitant « à se ressaisir avant que la vague déferlante du changement ne les emporte ». « Ils me combattent parce que je dénonce leurs pratiques à l’intérieur comme à l’extérieur du pays auprès des instances internationales (ONU, UE, UA) mais qu’ils détrompent car je ne tairai pas les cas de trafics d’êtres humains mais aussi les tueries d’Inal, de Sori Malé et de Thiénel, les déportations et le rapatriement tronqué ! ». Avant de terminer, il a rappelé ses deux séjours en prison en 2010 et en 2011 et l’élan de solidarité qui s’est manifestée en sa faveur à sortie : « la prochaine fois si je sors de la prison, je marcherai au Palais de la République ! », a-t-il conclu sous les youyous et applaudissements de ses supporters, des jeunes pour la plupart. Cette première sortie de Birame O. Dah a permis de mieux faire connaître son mouvement et le discours radicalement opposé aux idées reçues mais aussi aux classiques de la politique (pouvoir et opposition confondus). La section locale de l’IRA créée en juillet passé a abattu un vaste travail d’information et sensibilisation sur après l’affaire de l’enlèvement d’un garçon de 10 ans à Roti.
Dia Abdoulaye

Le boycott de la COD, un casse tête pour le citoyen lambda de Boghé

De sources concordantes, le boycott des élections municipales et législatives décidé par la coordination de l’opposition démocratique (COD), une coalition de partis politiques opposés au pouvoir de Mohamed O Abdel Aziz dont l’UFP fait partie, laisse planer de vives inquiétudes au sein des habitants de la commune de Boghé.. Pour beaucoup, une telle décision, fait planer le spectre d’un retour à la mauvaise gestion communale et une mise aux arrêts des grands chantiers lancés par l’équipe municipale sortante. Pour rappel, la commune de Boghé est gérée par Bâ Adama Moussa qui est militant de l’UFP depuis une dizaine d’années. De l’avis de plusieurs Boghéens, la réélection de Ba Adama Moussa est plus que souhaitable et primordiale car étant la seule garantie pour la continuité de la bonne gestion de la commune et la finalisation des grands chantiers ouverts depuis quelques années. En effet pour la majeure partie de la population de Boghé, le maire sortant, reste le principal artisan de la politique de modernisation de la ville de Boghé. Il faut dire que durant ses deux mandats successifs, Ba Adama a réussi avec brio plusieurs grandes et importantes réalisations dans tous les domaines relevant de ses compétences. Parmi ces grands projets de développement on peut retenir, la réparation de la station de pompage du CPB, grâce à laquelle les paysans de Boghé continuent d’exploiter leurs périmètres rizicoles et les centaines de jardins maraîchers autour du canal. La construction d’un abattoir et d’une poissonnerie modernes répondants aux normes de sécurité. La Co-organisation avec la commune de Démett (Sénégal) d’un des plus grands festivals internationales « Les Blues du Fleuve » qui a réuni pendant plusieurs jours des hommes et des femmes de toutes les nationalités, parmi lesquels des hommes d’affaires, de hommes de cultures, de sciences et plusieurs autres partenaires aux développements. Plusieurs autres projets pour le développement rural comme la construction et l’équipement de forages dans plusieurs localités et un appui conséquents aux femmes et aux jeunes. Plusieurs autres réalisations sont soit en cours d’exécutions telle que la gare routière moderne et le marché forain de Boghé, soit en cours de démarrage, en exemple la construction d’une salle de spectacle moderne d’une capacité de 500 places et le projet de constructions d’un hôtel de ville moderne digne de ce nom. Pour que ces différents acquis se pérennisent, Ba Adama Moussa, reste pour le citoyen lambda de la commune de Boghé, le maire le plus indiqué car ayant déjà fait ses preuves.
Barry Baba Moctar