Le Hakem départemental de Boghé a donné ce 4 Avril 2015, le coup d’envoi de la journée Spéciale des Femmes de N’Diorol.
Il était question de se réunir autour des spécialistes de
l’agriculture pour poser de façon pratique la problématique de
valorisation de nos produits agricoles en général et de la production
maraichère et fruitière de façon spécifique à N’diorol. Lister, ensuite
tous les problèmes liés aux cultures maraichères et fruitières et enfin
chercher les voies et moyens comment les résoudre.
Cette journée spéciale des femmes de la coopérative de N’Diorol a
porté son choix sur deux modestes personnes de la localité de N’Diorol à
savoir : Khadiata Amadou Sall et Mr Niang Idrissa Amadou le
DAF(COMASU) pour assurer le parrainage de la présente journée.
On pouvait apercevoir de loin au premier rang : les Maires des
communes de Dar El Avia, Ould Birom, le chef de village de N’Diorol Ba
Ousmane Mamadou, le Député Sow Moctar, les chefs coutumiers et
traditionnels, Mohamed Ould Bélal le SG de l’Agence de l’insertion et de
la modernisation Tadamoun, le Directeur du Département Telecom et
coordinateur du programme de plateformes multifonctionnelles de l’agence
pour la promotion de l’accès universel aux services de base(APAUS) Mr
Ly Abdoul , Ba KHassoum Médecin chef du centre de santé de Boghé, du
représentant du centre national de recherche agronomique pour le
développement de l’agriculture( CNRADA) Mr Houssein Ould M’Bareck, des
partenaires au développement, des Ongs nationales, internationales, Mr
Ba Ibrahim, Niang Ibrahim le patron de l’ong Banlieue du monde, Dialtabe
Salif Diop, Macky Diop et une dizaine de coopératives féminines des
milieux environnants de N’Diorol.
Après la lecture du coran annonçant l’ouverture de la cérémonie et
les discours des invités d’honneur, le parrain Mr Niang Idrissa
Directeur administratif et financier(COMASU) parrain de la journée
spéciale des femmes de N’Diorol a prononcé une allocution , Il dira «
c’est pour moi un grand honneur et un réel plaisir d’associer ma voix à
celles qui m’ont précédé pour vous souhaiter la bienvenue à N’Diorol en
vue de prendre part à cette importante manifestation qu’on a voulu
nommer ‘ journée des coopératives de N’Diorol ‘. La coopérative des
femmes de N’Diorol, vieille de 35 années, en organisant cette journée
marque une page dans l’histoire du monde rural dans la vallée en posant
de façon pratique la problématique de valorisation de nos produits
agricoles en général et de la production maraichère et fruitière de
façon spécifique à N’diorol. Nous avons voulu, en organisant cette
journée, montrer que la coopérative des femmes de N’Diorol, connue et
reconnue par tous (Etat, organismes et ong) est physiquement existante
et regroupe des femmes de tout âge déterminées à relever les défis de
sécurité alimentaire, de développement en passant par une plus grande
autonomisation de leur statut. Je voudrais au passage rendre hommage
mérité au président de l’ong Banlieue du monde, le frère Ibrahima
amadou, expert en développement local qui a constamment encadré
plusieurs coopératives rurales des communes : de Dar El Barka, Dar El
Avia et Ould Birom. Actuellement, l’ong réalise des travaux de
construction de logements sous forme de Voutes nubiennes en faveur des
rapatriés du site de N’Diorol sur financement partiel d’un organisme
humanitaire international ; l’agence Tadamoun est sollicitée pour
appuyer cette ong à finaliser lesdits travaux et au besoin étendre cette
expérience aux autres sites qui le souhaitent. Nous remercions vivement
nos partenaires pour l’appui constant qu’ils ont apportés au
développement de la localité de N’Diorol et particulièrement à ces
femmes.
Le village de N’Diorol par ma voix adresse également ses vifs
remerciements à Tadamoun qui avait réalisé certaines activités à travers
son programme spécifique pour les rapatriés en faveur des sites de
Hamdalaye, Arwa 2 et N’Diorol(Diakré) mais a fait bénéficier également
les villages d’accueil notamment N’Diorol et je veux citer à titre
d’illustration : la clôture grillagée de plus de 3kms de culture de
décrue, la construction, de 3salles de classe, la réhabilitation de la
mosquée et sur financement du HCR, l’achèvement du forage de N’Diorol,
chaque famille bénéficie aujourd’hui d’un branchement individuel d’eau,
l’aménagement d’un périmètre de 60 ha exploité par les populations des
rapatriés et villages d’accueil.
L’agence APAUS qui a construit et équipé une plaque forme
multifonctionnelle qui reste aujourd’hui une véritable activité
génératrice de revenus entièrement gérée par les femmes. Cependant,
pour tenir compte de la forte demande de glace en ces périodes de
canicule, l’acquisition d’un deuxième congélateur solaire est
indispensable.
Le projet PAHABO qui a réalisé plusieurs infrastructures dans notre
commune dont la digue de désenclavement et de protection ainsi que le
curage du marigot de N’Diorol permettant d’irriguer des centaines
d’hectares en culture décrue. Le PAHABO a également appuyé les
productrices de la commune de Dar El Avia à l’instar des communes
voisines au niveau des intrants et procède actuellement à la
construction d’un centre de conditionnement de légumes de Boghé.
Comme vous le constatez, nos femmes fortement motivées pour vaincre
la pauvreté disposent de terres ne souffrant d’aucune contestation,
d’eau en quantité suffisante (fleuve Sénégal) et des conditions
climatiques adaptées mais manquent très souvent de moyens pour passer de
la culture vivrière à une véritable culture commerciale. Les vraies
contraintes aujourd’hui sont au niveau de l’organisation de la filière
maraichère tant au niveau de son maillon production qu’à l’échelon de
l’organisation des acteurs. Les productions des femmes subissent
souvent des pertes énormes en allant jusqu’à 50% dues aux attaques
d’ennemis de cultures et de méventes faute de concurrence du marché.
Les moyens de production et de stockage font souvent défaut et à
cela s’ajoute l’absence d’un mécanisme de financement adaptée aux
conditions des femmes. L’éducation des élèves reste un défi majeur que
les pouvoirs publics s’efforcent de mettre en priorité dans leurs
politiques. Dans ce cadre le président de la république a déclaré
l’année 201, année de l’éducation. Le développement de nos villages
passe par une bonne éducation de nos fils qui sont le premier soutien de
leurs mères avant tout. »
Ensuite, ce fut la visite des périmètres agricoles des femmes et d’autres réalisations dans le village de N’Diorol.
Un débat- exposé animé par les experts en développement local a eu
lieu sous les tentes embellies où Mr Mohamed Nemine, Houssein Ould
Mabrouk et Ly Abdoul Dakel ont à tour de rôle élucidé à l’assistance
comment apporter des solutions à l’ensemble des problèmes soulevés et
remerciant le parrain Niang Idrissa Amadou et les organisateurs.
Ce fut, après la remise des attestations des femmes aux invités en signe de reconnaissance.
Les femmes de la coopérative de N’Diorol ont aujourd’hui une
expertise en matière de transformation artisanale des légumes (séchage)
et assuré la formation de plusieurs coopératives féminines dans les
wilayas du Brakna, au Gorgol et Trarza et en ce à travers un transfert
de savoir qu’elles ont acquises de l’ong Banlieue du monde.
En fin, il faudra souligner que depuis des décennies la coopérative
de N’Diorol pratique l’activité maraîchère (oignon, choux, aubergine,
etc.) cette activité a été étendue à la culture d’arbres fruitiers
(manguiers, limoniers).
Une journée qui a réuni tous les artistes de la localité de Souska
(Sy cheikh, Moctar MBodj, Malal Tamba Diop) les griottes du département
de Boghé.
Diop Mohamedou Abou dit H.Bodiel (hebdomadaire-Mauritanoix)