samedi 7 juillet 2012

Querelle de ...minaret.

Ce matin, il est difficile de se rendre à Tékane (soixantaine de kilomètres à l’est de Rosso). Le poste de police à la sortie de Rosso vous oblige à présenter votre carte d’identité et à attendre un moment. Le jeune policier explique poliment : «Nous devons prendre l’identité de toute personne qui va à Tékane, la retenir ici le temps de rendre compte au commissaire et attendre qu’il nous dise de vous laisser passer»… Révoltant. L’explication donnée ne vaut pas. On nous dit la crainte des autorités de voir éclater des affrontements à l’occasion de l’évènement qui nous amène : l’inauguration d’une nouvelle mosquée. A la base, le conflit entre deux familles de Tékane : les Sy, marabouts du Toro, gardiens de la tradition et la bibliothèque de la ville ; les Kane, seigneurs politiques et militaires, dépositaire de la réalité du pouvoir. Les premiers refusent le projet de création d’une nouvelle mosquée, de peur d’éclipser l’ancienne. Les seconds pensent plutôt que la ville a connu un afflux de populations qui fait que l’ancienne mosquée ne peut plus contenir les pratiquants et qu’elle ne peut être agrandie pour raison de manque d’espace de développement. Le problème est resté dans l’ordre de la polémique autour de la possibilité d’avoir deux mosquées ou plus dans une même agglomération. Jusqu’au moment où le ministère des affaires islamiques s’en est mêlé. Prenant parti pour la thèse des Sy et refusant aux Kane de procéder à l’inauguration officielle de la nouvelle mosquée. La décision a été prise trois jours avant la date prévue pour l’évènement. Et pour justifier cette prise de position inappropriée, le ministre est intervenu en personne pour sonner le tocsin de la tension… Pourtant rien de tout ce qui a été dit ou fait ne mérite tant d’appréhensions… ce sont les autorités qui ont raté de merveilleux moments de communion et de leçons de vie. «Ce qui est fait renseigne forcément sur celui qui l’a fait», dira el Haj Thierno Nourour Bâ, Imam d’une ville du Sénégal dans un grand plaidoyer pour la solidarité, pour les valeurs humanistes islamiques… De tout le Fouta son arrivés chefs religieux et Imams pour saluer l’évènement. Le temps de louer et de mettre en exergue les bienfaits du Créateur, les enseignements de son Messager, le Prophète (PSL), des Cheikhs Ahmed Tijane, d’El Haj Oumar El Fouty, d’El Haj Malick Sy… de toute cette tradition qui fait de cette terre, un havre de paix, un centre culturel dont le rayonnement spirituel a illuminé au-delà du Sahel et du Soudan. Rappelons que la nouvelle mosquée a été construite sur financement de l’ancien ministre des finances, ancien Gouverneur de la BCM, Ousmane Kane. L’action de ce mécène a déjà permis l’équipement et la rénovation d’une mosquée à Nouakchott. «Mon rôle s’arrête à la construction et à l’équipement, après je remets les clés à l’Imam et c’est lui qui va gérer les locaux selon les préceptes consacrés». L’Imam ici est Ahmed Sy, secrétaire général de l’association des Imams du Trarza. Mohamed Fall Oumeir

Festival Image du Fleuve: Du 11 au 14 juillet à Boghé.

Le comité d’organisation du Festival Image du Fleuve (FIF) a levé vendredi le voile sur le menu du programme de la deuxième édition qui aura lieu du 11 au 14 juillet à Boghé. Les festivités de cette année se dérouleront entre Boghé, Thidé et Saradongou. "Le Festival a pour mission de promouvoir la tolérance et la paix dans la région de Brakna, notamment au bord du fleuve, dans les sites de rapatriés et les sites d’accueil de la commune de Boghé, grâce à la projection des films documentaires et de fictions ayant pour thème Paix et tolérance", a expliqué son directeur Djibril Diaw. "Le Festival fonctionne selon le principe d’un cinéma pour tous, populaire et gratuit, se déplaçant là où se trouve le public. Le concept est simple : des projections gratuites de films sur écran géant en plein air, dans les grands espaces du village", a-t-il ajouté. Djibril Diaw a expliqué que ces espaces serviront de lieux de rencontres entre les différentes communautés et permettront ainsi de faire un travail de mémoire, de recherche et d’archivage, en récupérant le maximum de matière audiovisuelle et d’écrits afin de préserver et contribuer à la sauvegarde du patrimoine culturel de la région. À la fois auteur et réalisateur, Djibril Diaw est également journaliste/reporter à l’une des nouvelles chaînes de télévision indépendante, la Télévision du Sahel (MVTV). Coordinateur de production à la Maison des Cinéastes, il a réalisé deux films en l’occurrence "Le Retour au cimentière" et "89" qui avait remporté le 2e prix du meilleur film documentaire lors de la 4e édition de la SENAF. La blessure de l’esclavage d’Ousmane Diagana et Soufisme, lumière du cœur de la française Françoise Dexmier ouvriront la deuxième édition du Festival Image du Fleuve (FIF).L’armes de l’émigration, Destin du petit peul, Fleur de chagrin, Ya trop de fumer dans ma ville et les animaux aussi complèteront le tableau des projections. Babacar Baye Ndiaye Cridem

Tekane : Inauguration d’une nouvelle mosquée

Vendredi six juillet, la commune de Tekane, située à une cinquantaine de kilomètres de la ville de Rosso Mauritanie, a abrité une cérémonie d’inauguration d’une nouvelle mosquée. Cette nouvelle mosquée a été construite sur initiatives de notables de Tekane dont Ousmane Kane, ancien ministre des finances. La cérémonie d’ouverture a enregistré la présence de plusieurs chefs religieux venus de différentes localités du Fouta. Il y avait aussi des élus locaux et autres invités. Après lecture du Coran, Thierno Barry, au nom de Ahmed Sy, Imam de la nouvelle mosquée, a prononcé un mot de bienvenue et de remerciement. La parole a ensuite été donnée à Thierno Daouda Ba, imam de la mosquée de l’îlot L de Nouakchott. Il a parlé au nom des chefs religieux invités à la cérémonie. Vers 14 heures, les fideles présents ont pris part à la première prière du vendredi dans la nouvelle mosquée. Au même moment, a environ un peu moins 300 mètres, une autre prière du vendredi avait lieu dans la première mosquée de la ville. Certains habitants de Tekane jugent d’ailleurs la construction de la nouvelle mosquée « inopportune », la première, « après extension, pouvant contenir les fideles de la commune. » Réponse des initiateurs de la nouvelle mosquée : « la commune de Tekane, n’est plus ce qu’elle était, elle compte plus de 20 000 habitants… » Cridem