lundi 18 janvier 2010

Mairie de Nouadhibou : 9 mois d’arriérés de salaires non payés !




C’est dur pour les travailleurs de la mairie de Nouadhibou. Depuis 9 mois ils n’ont pas perçu un seul sou des trésoreries d’une municipalité qui dispose du plus grand budget communal après la communauté urbaine de Nouakchott.

Le mandat de l’actuel maire n’est pas du tout repos lui qui a hérité d’un bilan catastrophique de son prédécesseur et manoeuvrant comme un beau diable dans un terrain difficile n’est pas arrivé à bout de ses peines.

Les années sont passées, les fins des mois sont toujours difficiles pour des employés qui ont épuisé toutes les cartouches de la débrouillardise pour survivre. Malgré un plan de départs volontaires et des licenciements au sein d’une administration pléthorique, la mairie n’arrive pas honorer ses engagements.

Et pour cause ! Ses fonds sont toujours bloqués dans les circuits financiers de la direction du budget depuis plusieurs mois. Mohamed Vadel Aboubekrine le maire, élit domicile dans les locaux du ministère des finances, mais à chaque fois il rentre bredouille chez lui au grand désespoir des travailleurs permanents et contractuels.

Cette situation est devenue incompréhensible pour des travailleurs qui entendent dire que les caisses de l’Etat sont pleines à craquer. Pourquoi ne pas trouver des solutions urgentes en vue de mettre fin au calvaire de ces pères de familles qui ne comptent que sur leurs salaires pour subsister.

Les recettes municipales ne sont-elles pas en mesure de couvrir la masse salariale d’une mairie au cœur de la capitale économique ? C’est tout le plan de la gestion municipale qu’il faudrait revoir sur toute la ligne.

L’Etat doit initier une politique décentralisée pour permettre aux mairies de disposer de fonds substantiels en mesure de leur assurer progressivement une autonomie financière. En attendant d’en arriver là, les travailleurs scrutent chaque jour que Dieu fait l’horizon dans l’espoir de percevoir en partie ou en totalité leurs arriérés de salaires.

Amadou Diaara



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Info source :
Le Rénovateur Quotidien (Mauritanie)

Reportage : Sur la route Kaédi- M’Bout- Sélibaby.



Profitant d’un bref séjour au Gorgol, nous avons mis à profit cette opportunité pour rencontrer quelques travailleurs de l’entreprise Taméga ainsi que certains dirigeants de cette société et de la mission de contrôle afin de s’enquérir des conditions de travail des ouvriers sur le terrain, d’une part, et évaluez l’état d’avancement des travaux de la route, d’autre part.

C’est dans cette optique que nous avons, dans la matinée du dimanche, 10 janvier 2009, tapé en premier, à la porte de George Edourdo, Directeur général de l’Entreprise DO Tamega chargée de l’exécution des travaux du tronçon, Kaédi M’Bout et Sélibaby- Gouraye. Malgré son emploi de temps chargé, il a accepté de nous accorder un peu de temps, très peu cependant !

Le jeune directeur nous a indiqué avec beaucoup de courtoisie, il faut le souligner, qu’il n’est pas habilité par sa société à nous fournir des informations relatives aux travaux d’exécution du projet routier que mène l’Entreprise sur le terrain.

« Je ne peux pas vous répondre sur cette question, ma direction ne m’a pas habilité à fournir des informations à la presse sur les travaux de la route » nous a répondu M. Edourdo avant de poursuivre : « seule la Direction de l’Entreprise basée au Portugal peut vous donner des informations ». Néanmoins, il nous a orienté vers la Mission de contrôle dont les bureaux se trouvent un peu plus loin.

« La mission de contrôle peut vous fournir des informations » conclu le Portugais qui manie passablement la langue de Descartes. Dans le bureau de monsieur, Marc Fouquet, responsable de la Mission de contrôle, constituée de deux bureaux (Louis Berger et SCET RIM), nous sommes bien accueillis. Là également, quelques bribes d’informations seulement, sur l’exécution des travaux de la route sont sortis de la bouche M. Fouquet qui précise à notre endroit :

« je ne peux pas, moi non plus, vous donner des informations sur l’état réel d’avancement des travaux de la route ». « Ce que je peux vous fournir comme information est publique » a dit le contrôleur en chef des travaux. Ainsi, le montant du marché des deux lots qui se chiffre pour le premier à 38.620.784 Euros et le second à 23.289.938 Euros, soit un total de 61. 907. 722 Euros est avancé par M. Fouquet.

Information plus importante portée à notre connaissance, le dépassement des délais de 30 mois qui étaient fixés à Taméga pour achever les travaux. Depuis le 30 Septembre 2009, la route devait être prête mais tel n’a pas été le cas fait-il savoir. « Je suis là pour aider le Ministère Mauritanien des Transports pour qu’une route de très bonne qualité soit construite par les entreprises qui exécutent les travaux, je fais mon travail, le reste ne peut pas être dévoilé » a ajouté Marc.

Pourquoi ce silence?

Pourquoi alors un tel silence des responsables du projet sur l’évolution et la qualité des travaux? Pourquoi Tamega et le bureau de contrôle font-ils black out sur les travaux de la route ? Les délais fixés dans l’offre du marché sont dépassés par l’entreprise, indiscutablement bien sur.

L’actuel ministre en charge des Transports a quand même affirmé récemment devant les députés à l’Assemblée Nationale que les travaux de la route avance, certaines parties sont mêmes carrossables. On a en mémoire sa polémique avec le député Kadiata Malick Diallo qui avait soulevé le problème. D’ailleurs, le Ministre avait même lancé : « vous êtes dépassée !» à l’endroit de madame le député répondant à une interpellation de cette dernière à ce sujet.

Les ouvriers accusent !

Après les hauts responsables de la société et la mission de contrôle, nous avons interrogés certains ouvriers qui ont accepté de nous parler de leurs conditions de travail qu’ils jugent déplorables. Certains ouvriers qui ont accepté de se confier à nous l’ont fait dans la peur d’éventuelles représailles, des licenciements surtout. Mohamed Vall O Karbé (chauffeur) est un employé de Tamega mais payé par la société MPSS qui sous traite avec Tamega dans le domaine du recrutement des ouvriers.

Il a affirmé que les travailleurs de l’entreprise Tamega, n’ont pas d’ambulance à leur disposition pour évacuer les malades ou les accidentés de la société vers les centres médicaux. O karbé soutient également qu’ils n’ont pas accès aux soins en cas de maladie ou d’accident encore moins aux médicaments ou de prise en charge médical. Même pas de consultation médical.

« Une fois je suis tombé malade mais je n’ai pas été soigné au poste médical de l’entreprise d’où on m’a renvoyé malheureusement ailleurs en me laissant entendre, nous n’avons pas de temps !» a déclaré le chauffeur. Et Mohamed de poursuivre, « si vous êtes consulté ailleurs, le poste médical de l’entreprise ne prend pas en compte votre bulletin de consultation ».

Il raconte : « une fois j’ai acheté une ordonnance à 18. 000 ouguiyas mais je l’ai présenté au responsable du poste médical qui a refusé de me rembourser ». « Si par malheur un accident se produit sur la route, les Portugais de Tamega ne s’arrêtent jamais pour vous porter secours ; ils nous disent toujours, ce n’est pas notre affaire, ça concerne MPSS » dit Mohamed.

Et, le directeur de MPSS, Mohamed O N’dari n’est joignable qu’au téléphone a affirmé la même source. Combien êtes-vous payé mensuellement ? 70.000 ouguiyas répond le chauffeur en ajoutant qu’en cas de déplacement, il perçoit 30.000 UM de frais de plus sur son revenu. Avant l’arrivé des sous traitants, un ouvrier percevait un salaire mensuel de 90.000 ouguiyas selon Mohamed qui ajoute que décrocher une paire de chaussures de sécurité pour le travail relève du parcours du combattant. Pas de gants, ni de masques, les ouvriers sont exposés à tous les risques selon lui.

Quant à N’diaye Hamadi Kalidou (conducteur de chargeur), il affirme travailler depuis trois années et 1 mois avec Tamega dont 9 mois sous la responsabilité des Portugais. J’avais un salaire fixe de 105.000 ouguiyas avec Tamega. Mais avec MPSS, je percevais tantôt, 170. 000 Um et parfois 160.000 Um(au bout de trois mois). Il nous affirme qu’il a quitté de son propre gré, Tamega pour signer un contrat avec MPSS car cette société sous traitante de main d’œuvre pour AFA et Tamega payait plus.

Il reproche cependant à son employeur d’avoir diminué de moitié le montant de 1000 Um payé initialement par Tamega pour 1 heure de travail supplémentaire. Autre reproche, la division des travailleurs auparavant affiliés à une seule organisation syndicale. Les dirigeants de MPSS auraient obligé leurs employés à se faire syndiquer auprès d’une organisation syndical dirigée par un certain Hadj fera t-il savoir.

Un moyen pour MPSS dit N’diaye de mieux contrôler les agissements de ses employés. Si vous revendiquer quelques chose, monsieur Hadj se saisit aussi tôt de votre problème et il se met à vous traîner des jours voire des semaines jusqu’à ce que vous soyez découragés avant de vous dire que vous n’avez pas droit à ce que vous avez revendiqué rapporte notre interlocuteur.

Il a, à ce sujet rappelé le cas d’un délégué syndical du nom de El Boukhari renvoyé, il y’a trois mois à cause de son activisme syndical. Il a cité son propre cas en parlant des risques encourus en indiquant avoir une fois reçu une demande d’explication seulement pour avoir brisé une lame de véhicule.

« On ne boit même pas une bonne eau sur le champ de travail ». Il a abondé presque dans le même sens que son prédécesseur et collègue pour ce qui est des conditions de travail qu’il qualifiera de précaires. Un retard d’une minute d’un ouvrier peut-être fatal pour ce dernier déclare N’ghaya. Mohamed Ali, un autre ouvrier affecté au lavage des véhicules accable plutôt son employeur, la société MPSS.

L’homme au visage ridé, drapé dans une tenue, a dénoncé sans ménagement, la sous traitance ainsi que les « conditions de vie inhumaines et dégradantes des ouvriers de l’entreprise !» selon ses propres termes. Il cite l’absence de tenues de travail, de primes de poussières pour les ouvriers à côté de la violation continue des droits des travailleurs par MPSS.

Le manœuvre indique dans le même sens que la société MPSS s’était engagée au début à augmenter les salaires chaque année avec des contrats à durée déterminée assortis de revenus fixes mais ces engagements ont été foulés au pied regrette Mohamed.

A une question relative aux revenus versés initialement aux travailleurs par Tamega, Mohamed Ali affirme : 3000 UM/j pour un chauffeur, 1500 UM/j pour un manœuvre. Avec les sous traitants, le revenu d’un manœuvre qui touchait par mois, entre 50.000 et 60.000 UM a baissé jusqu’à 38.000 UM alors que le revenu de l’ouvrier lui a été ramené à la somme de 70.000 ouguiyas.

Soit une baisse de 30.000 Um. Ils mettent tous en cause le tâcheron qu’ils pointent du doigt pour avoir revu à la baisse ces privilèges accordés avant par les Portugais aux employés. Nous avons également rencontré d’autres employés recrutés directement par Tamega.

Il s’agit de N’diémé Demba Sabaly, ménagère et Ifra Sow, un gardien recrutés tous les deux en 2007avec d’autres et affectés au bureau du contrôle. Si la première revendique une augmentation de son revenu (21.000) qui ne dépasse pas le SMIC, le gardien lui qui a un traitement (60.000) dépassant le salaire d’un instituteur débutant, revendique à son employeur des impayés de plus de 12 mois réclamés sans suite depuis des mois auprès de Tamega.

Les délégués et le cabinet médical se démarquent.

Abdoulaye Sow, délégué syndical affirme à propos des aveux des ouvriers sur les conditions de travail que ces derniers sont divisés et incompréhensibles. Il affirme de son côté, que les ouvriers pour la plupart ne savent pas ce qu’ils veulent, ni même leurs intérêts. Et puis, en cas de problème, les ouvriers ne saisissent jamais à temps leurs délégués syndicaux a martelé M. Sow.

Il n’est pas rare de voir un employé en conflit avec l’entreprise attendre l’aboutissement de la procédure de son licenciement pour se pourvoir auprès des délégués syndicaux. Monsieur Sow ne manque pas de reproches à l’endroit de l’entreprise qui ne porte jamais les licenciements à la connaissance des délégués du personnel et qui en plus ne développe aucune collaboration avec ses ouvriers.

Même s’il ne tari pas d’éloges à l’endroit de Mohamed O N’dari, directeur de la société MPSS qu’il qualifie de personnalité excellente, il déplore le manque de défense des travailleurs de la société par son premier responsable. Le MPSS conclu t-il, s’acquitte de tous les droits de ses ouvriers dont la plupart révèle M. Sow possède des voitures personnels.

Pour le gérant du cabinet médical Es Salam (chargé du suivi médical des ouvriers en vertu d’un contrat qui le lie avec MPSS), M. Mohamed O Tidjani, un pharmacien établit à Kaédi, les ouvriers sont ne disent pas la vérité pour la grande majorité d’entre eux. « Tout ouvrier parmi eux qui se présente au cabinet, je le conduis moi-même chez un spécialiste de l’hôpital pour le consulter » a asséné Tijani.

Il nous montre des paquets de factures soigneusement rangées dans des enveloppes et qui représentent les dépenses engagées par MPSS pour soigner ses employés. Sur les factures, figurent la signature de l’ouvrier et celui du gérant de la pharmacie. Certains ouvriers prétendant souvent être malades sans l’être, présentent des factures d’ordonnances achetées dans d’autres pharmacies et exigeant par la même occasion d’être remboursés par son cabinet, ce qu’il refuse.

Le dernier que nous avons joint au téléphone, c’est le directeur de MPSS, Ould N’dari en personne. Il a dit que ses ouvriers font partie des travailleurs Mauritaniens les mieux payés. « Je ne verse pas moins de 70.000 Um à un de mes ouvriers ou moins que le montant fixé par le SMIC à un planton » a dit N’dari avant de conclure : nos ouvriers ont accès à tous les droits que leurs confère la loi !

Thièrno Souleymane de retour d’un voyage au Gorgol


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Info source :
Le Quotidien de Nouakchott

Boghé : Pairs Educateurs à l’école de la Citoyenneté !

Suite au lancement le 7 janvier dernier des activités du Projet de « Promotion des Droits et Devoirs du Citoyen », la Maison des Associations de la ville de Boghé a abrité Jeudi, 14 Janvier 2010, le coup d’envoi officiel de la première session de formation des pairs éducateurs à la citoyenneté.

C’est le Hakem de la Moughata’a de Boghé entouré du maire adjoint de la commune M. N’diaye Djibril et du Commissaire de police qui a procédé au lancement de cet atelier de formation qui durera 3 jours.

Dans son allocution d’ouverture, Mohamed O M’khaîtir, préfet du département n’a pas caché sa satisfaction de voir des ONG nationales comme APDEC placer la citoyenneté au cœur de leurs priorités. Il dira que la citoyenneté, constitue une préoccupation majeure des pouvoirs publics.

A cette occasion, le Hakem insistera devant l’assistance sur le rôle capital que joue la conscientisation de nos citoyens sur leurs droits et devoirs civiques dans la prévention des conflits sociaux et la consolidation de l’unité nationale.

Auparavant, c’est le coordinateur du projet « Promotion des Droits et Devoirs du Citoyen », monsieur Ibrahima Moctar Bâ qui a pris la parole pour remercier les autorités présentes avant de fournir d’amples détails sur les objectifs et le plan d’action du projet. A cet effet, il exhortera les participants à accorder de l’importance à la session de formation qui dure 72 heures.

Ce projet est conçu par l’Association de la Promotion de la Démocratie et de l’Education Civique (APDEC) en partenariat avec une fondation non gouvernementale dénommée OSIWA ( Open Society Initiative For West Africa) dont la représentation régionale se trouve à Dakar.

Après cette première session de formation qui vise à outiller une trentaine de Pairs Educateurs sélectionnés dans les communes de Boghé et de Bababé, une autre session de formation est programmée au mois de Février dans la ville de Bababé en faveur des Eco citoyens a indiqué le coordinateur du projet. A l’issue de ces deux ateliers de formation, une vaste campagne de sensibilisation sera engagée dans les milieux scolaires, paysans et d’autres également dans le but de vulgariser le plus largement possible au sein des masses, les droits et devoirs du citoyen a poursuivi M. Bâ.

Sur le choix des participants à cette formation, le coordinateur nous a affirmé que le critère genre a prévalu. D’où l’importante présence des jeunes filles et des femmes observée dans la salle de l’atelier. Les rapatriés, les conseillers municipaux et les membres de la société civile (ONG, coopératives féminines, association de jeunes) participent à cette session de formation.

Au cours de l’atelier, les participants échangeront avec les animateurs sur plusieurs thèmes portant sur la citoyenneté. Définition, Origine et Caractéristiques des droits humains, Déclaration Universelle des Droits Humains, Citoyenneté et Culture de la Paix, Eco citoyenneté, Rôle en tant qu’éducateur et militant des DH, le Plaidoyer, Calendrier des droits humains, Cartographie des droits humains, Principes des droits humains entre autres seront abordés durant toute la session de formation.

Avec ces compétences, les organisateurs de l’atelier espèrent outiller les futurs Pairs Educateurs en formation afin qu’ils soient capables d’assurer une large restitution des acquis en matière d’éducation citoyenne a conclu Ibrahima Moctar Bâ.

Il est utile de rappeler que l’APDEC est une ONG porté sur les fonds baptismaux au courant de l’année 2007. Ses membres se composent d’une équipe pluridisciplinaire (sociologues, juristes, environnementalistes, communicateurs etc.)

Thièrno Souleymane
CP Brakna


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Info source :
Le Quotidien de Nouakchott