dimanche 2 janvier 2011

Expropriation foncière le long de la vallée du fleuve : 'Fonds vautour' vous avez dit ?!




Nous le disions tantôt dans notre précédente édition n° 663, plusieurs associations membres du Forum national des Organisations nationales de défense des Droits de l’Homme (FONADH), dénonçaient lundi dernier, au cours d'une conférence de presse, la spéculation et les expropriations foncières le long de la vallée du fleuve Sénégal (Trarza, Brakna, Gorgol, Guidimakha).

Au cours de cette conférence de presse, M. Sarr Mamadou, président du FONADH a indiqué que la problématique ne date pas d’aujourd’hui.

Selon lui, depuis les événements de 1989, les populations de la vallée du fleuve sont régulièrement victimes d’expropriation de leurs terres par des spéculateurs, en complicité avec l'administration territoriale, en dépit de vives protestations.

« La situation s'est aggravée ces derniers mois avec les attributions de concessions rurales à des investisseurs étrangers, sans concertation préalable avec les populations cernées », a-t-il lancé avant de précisé que ces derniers se sont mobilisées de leur côté pour défendre leurs droits sur ces terres et dénoncer les violations de plusieurs dispositions de l'ordonnance 83.127 du 5 juin 1983 et ses différents décrets d'application.

La déclaration du Comité de Surveillance de la sécurité Alimentaire (CSSA) revendique « le droit de propriété des populations sur les terres de culture issues des régimes de l'Afrique occidentale française (AOF) et reconnues par la loi foncières 83.127 de juin 1983, qui précise que les immatriculations au nom des chefs et notables sont réputées avoir été consenties à la collectivité traditionnelle de rattachement ». Lire intégralement la déclaration du CSSA en page 7 du journal.

L’irresponsabilité des décideurs dénoncée.


Au chapitre des interventions, après M. N’Diaye Saidou Yéro, c’était au tour de Djigo Moussa Abou responsable du comité de suivi du foncier dans la moughataa de Boghé (Dar El Avia, Ould Birome, Bouhdida et Boghé) de s’adresser à l’auditoire pour dire que quand le problème s’est posé, les populations se sont retrouvées pour déterminer leur position, une structure de coordination et de suivi de ce problème a été mise en place.

« Il n’y a que la commune de Dar El Barka qui s’est structurée à part, mais le problème et les positions sont quasiment les mêmes », a-t-il précisé. Il a indiqué que zone en question est très vaste puisqu’elle borde toutes les communes en longueur jusqu’à la route Boghé-Aleg.

« Cette zone a la particularité essentielle d’être une zone d’élevage et de culture sous pluie. Toutes nos communautés, du point de vue pastoral, vivent dans cette zone. Toutes je dis !», martèle M. Djigo. Et de s’interroger : « qui sont ces communautés » ?

Puis il donne la réponse : « Nous avons, les Oulad Abdallah, les Halaïbés et Yirlaabés, les Mbonaabés, les Souskanaabés, les Edinaabés, les hatatines Oulad Seyid, les Tendgha, les Tanaak, les Woddaabés, les Haïrankoobes, les Idjeydjba ».

M. Djigo dit que c’est cela l’ensemble des communautés qui couvrent cette zone dont l’élevage ne dépend que de cette zone. Cela fait trois ou quatre ans, d’après lui, qu’aucun éleveur de la commune de Boghé n’a émigré pour aller ailleurs comme cela se faisait dans les temps. A l’en croire, pendant certaines périodes de sécheresse assez avancées, les gens quittent pour aller dans la wilaya du Gorgol et ailleurs à la recherche de pâturage.

Il souligné par ailleurs, que d’autres communautés de transhumants profitent largement de la zone. Car, dit-il, il y a des usines de lait qui se sont installées à Boghé qui fait que beaucoup de gens se sont rapprochées de cette localité, même s’ils ne sont pas des autochtones.

Pour M. Djigo, si jamais cette zone est attribuée comme l’Etat veut le faire, ce sera tout simplement une immense catastrophe qui va en découler. « Ceux qui ont pensé à cela, on dirait qu’ils n’ont aucune idée des réalités nationales. C’est extraordinaire, cette irresponsabilité qui a présidé à la conception de ce plan », s’exclame t-il amer.

Pour lui, la conséquence pratique d’une telle situation est que tout l’élevage va se rabattre sur le sud, à savoir les terres du Walo. « Présentement vous ne pouvez pas accéder au fleuve du fait des champs ou bien des petits périmètres. Or les champs ne sont pas protégés. L’Etat est défaillant sur ce terrain là », ajoute t-il.

Rejet unanime des populations.

Djigo Moussa a poursuivi son intervention en évoquant les problèmes d’ordre règlementaire qui se posent. Selon lui, en regardant la loi et ses textes d’application, on ne peut penser que c’est la Mauritanie qui a conçu ces textes. Pourquoi, s’interroge t-il, avant d’ajouter « parce que les textes dans leur principe, il y a pas mal de bonnes choses là-dedans ». Par exemple, dit-il, la loi interdit de donner des concessions.

Or, précise t-il, c’est précisément ce qui est entrain de se faire. « On ne comprend pas que l’autorité administrative soit la première à bafouer, piétiner les textes de ce pays », lance M. Djigo. S’agissant de la publicité affichée, il a pointé du doigt les irrégularités dont il souffre. « Si on remonte jusqu’à la publicité qui a été faite, tout est irrégulier.
La loi demande au candidat à une concession, de décliner d’abord son identité. En outre, l’affiche doit mentionner le nom du demandeur. L’affiche doit également signifier le projet que le demandeur entend réaliser. Quant au hakem, dès que le demandeur dépose son dossier, il doit se rendre sur les lieux pour faire deux choses : voir les présomptions de domanialité de ce terrain et aussi s’il n’y a pas de conséquence négative sur les riverains. Rien de cela n’a été fait.

Le hakem est tenu de commander à ses services de faire une étude d’impact qui n’a pas été faite d’ailleurs. Il est également tenu d’écrire officiellement aux maires compétents en l’occurrence, les maires de Boghé, Dar El Avia, Ould Birome (Olo Ologa) pour ce qui est de la Zone sud, et Bouhdida pour ce qui concerne la zone nord à l’effet de leur demander leurs avis.

Les maires, à leur tour, doivent réunir leurs bureaux municipaux pour poser ce problème, et le maire en tant qu’élu n’a pas à exprimer une position personnelle dans ces commissions départementales qui sont auprès du hakem. Il exprime la position de sa municipalité. Ce qui n’a pas été le cas ».

La Mauritanie, explique M. Djigo, a connu depuis l’indépendance jusqu’à maintenant, trois textes de loi. La dernière, avance t-il, l’ordonnance 83.127 du 5 juin 1983 a 27 ans. Aucun ne la connaît dans la vallée du fleuve. « Personne dans la vallée ne la connaît dans le monde paysan susceptible un jour d’en subir les conséquences.

J’attire votre attention parce que même dans le dernier décret d’application les commissions départementales et régionales l’Etat a changé les dénominations. Désormais elles s’appellent commissions de prévention et d’arbitrage. Je pense que ce n’est pas innocent, ce n’est pas pour rien. Prévenir quoi, les conflits. Mais comment prévenir les conflits si vous commencez par ne pas appliquer les textes d’abord ?

C’est pourquoi, dit M. Djigo Moussa, l’ensemble des populations de la commune de Boghé, de Dar El Avia et de Ould Birome sont unanimes à rejeter une telle initiative dans la mesure même où, elles ne connaissent même pas les enjeux de ce projet, encore moins consultées et les leurs intérêts fondamentaux peuvent ne pas être pris en compte. Ainsi entendent-elles ne pas baisser les bras pour défendre vaille que vaille leurs propriétés quoi qu’il en coûtera.

Compte rendu Moussa Diop

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Source :
Le Quotidien de Nouakchot

Arrivée du 2ème contingent de touristes pour la saison 2010-2011




Le deuxième contingent de 78 touristes de différentes nationalités européennes est arrivé ce dimanche à l'aéroport international d'Atar.


Ce contingent porte à 162 le nombre total de touristes déjà arrivés cette saison.
Le délégué régional du bureau national du tourisme, M. Mohamed Ould Soumbara a souligné la volonté de son institution de valoriser et de mettre en exergue les potentialités touristiques nationales et d'œuvrer à promouvoir ce secteur important considéré comme un des pôles de développement de la wilaya de l'Adrar.

Source:AMI

Course de chameaux à Arkesiss ‘Parc National du Banc d'Arguin‘.




Arkeiss, 31 Décembre 2010- une course de chameaux organisée en commémoration du 50ème anniversaire de l'indépendance nationale. Le prix de la première place, a été remis à Hacen jockey chameau Boudrayga qui se souviendra longtemps du vendredi 31 décembre 2010.

Le chameau Boudrayga appartient à Monsieur Abdallahi ould ahmed ould Chreif Notable de la ville de Nouadhibou. Le deuxième prix, a été remis à Abdelkader jockey chameau Boudarga. Le chameau Boudarga appartient à Monsieur Ahmed Ould Abdallahi Ould Chreif.

Et le troisième a été remis à Messaoud jokey chameau Cheil. Le chameau Cheil appartient à Monsieur Dah Ould Khairatt.

L’esprit de la cérémonie était le même que pour les autres grandes manifestations organisées dans le cadre des 50 ans d’indépendance : magnifier nos traditions et susciter un élan de patriotisme.
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Source :
MAURINFO(FRANCE)

Humour : Panique fiévreuse à Aoujeft.




Ajoujeft vit dans la psychose créée par l’organisation terroriste El Moustiqua. Depuis le mois de novembre dernier en effet, cette organisation obscure opère sous de nouvelles formes jusque-là inconnues de nos services secrets. Le directeur du lycée l’a malheureusement appris à ses dépens.

Mohamed Yehdih Ould Mohamed Hamed fut, au cours de son sommeil, pris d’assaut par un groupe d’anophèles qui n’ont eu aucune peine à se faufiler dans sa chambre, puis à retirer sa couverture avant de lui administrer quelques piqûres douloureuses.

Constatant l’absence prolongée et inhabituelle de son chef, le personnel enseignant alerte les services de sécurité qui diligentent aussitôt une enquête menée par les incorruptibles commissaires Moustikiller et Baygouflies.

En un peu de temps, ceux-ci mirent les assaillants derrière les barreaux. Les premiers éléments de l’enquête révèlent que les moustiques avaient, à la faveur de la bonne pluviométrie de l’hivernage dernier, suivi un stage de formation dispensé par un expert venu expressément, non pas des hauteurs de Tora Bora comme beaucoup d’observateurs avaient pu le croire, mais bien de la plaine de Mpourié à Rosso.

La formation était consacrée aux méthodes plus agressives encore de transmission du paludisme. Notre expert, dans sa traversée du pays, s’était fait transporter, à l’insu évidemment de l’instituteur de l’école I qui venait de passer ses vacances au Trarza, en se cramponnant au turban de celui-ci.

Au cours de leurs manifestations qu’elles organisent quotidiennement à la tombée de la nuit, les familles des moustiques appréhendées dénoncent dans un bourdonnement indescriptible ce qu’elles appellent un acharnement des autorités policières à leur encontre. Elles soulignent que le combat contre la Fièvre de la Vallée du Rift n’est qu’un prétexte pour mâter leur communauté qui, contrairement à leurs congénères de Boghé, mènent en toute impunité leurs activités nocturnes.

C’est dans cette panique générale que les deux commissaires ont rendu public un communiqué conjoint dans lequel ils affirment avoir mis le réseau terroriste El Moustiqua hors d’atteinte de nuire aux paisibles populations d’Aoujeft. Le communiqué insiste cependant sur le fait que la rancune des terroristes bandits ne faiblit jamais et que la vigilance doit être de mise. Finalement, il y a eu plus de peur que de mal.

Sidi Yatéra
Professeur au lycée d’Aoujeft

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Source :
Nouakchott Inf

Alerte les terres du fleuve sont menacées.




Encore une nouvelle politique aberrante de la Banque Mondiale (BM) que le Nord, l’Est, l’Ouest encore plus que le Sud du pays doivent dénoncer ensemble : la Mauritanie est unique.

Cette institution qui nous a fait tant souffrir depuis 1988 et qui continue par ses programmes d'Ajustements Structurels (PAS) imposés par le snobisme de notre technocratie publique, a lancé un "Programme d’accaparement de centaines de milliers d’ha de terres agricoles en Afrique, Asie et Amérique du Sud pour assurer la sécurité alimentaire des pays riches » depuis les menaces de pénuries de produits alimentaires de 2008 .

La BM a demandé aux pays pétroliers (fidèles exécutants de ses préceptes) de mobiliser leurs pétrodollars à cet effet. Elle a mobilisé tous ses moyens et Bureaux d’études ( IRRI…).

Ce n’est un secret pour personne. Je l’avais déjà écrit et bien sûr dénoncé sur CRIDEM et Nouakchott Information depuis plus d’une année en même temps que les syndicats des pays asiatiques et africains dont le Sénégal qui ont tous rejeté en bloc jusqu’à présent cette nouvelle aventure de la BIRD.

Le Mali a promis de chercher des terres mais les Fédérations de l’Agriculture ont été vigilantes. La Mauritanie n’a pas actuellement pas de Fédération d’Agriculteur avertie. Il semble que 15 000 ha ont été déjà octroyés sur le fleuve sur les 100 000 ha qu’on lui demande?

Je réitère que la Mauritanie peut, en comptant sur ses propres moyens et immenses ressources hydro- agricoles détournées pour engraisser les oiseaux migrateurs et mauvaises herbes ou abandonnées à l’Océan Atlantique, assurer en moins de 2ans son autosuffisance à un coût inférieur à la concurrence de 70% et assurer la sécurité du monde Arabe et africain, si nous sommes associés à notre avenir .

Cheikhany_ouldsidina@yahoo.fr

Ancien Secrétaire Général durant 23 ans 1987 à 2010) et fondateur de la Fédération Nationale des Agriculteurs et Éleveurs de Mauritanie (FNAEM de la CGEM).

Tel: 2138559.




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Source :
cccom

AQMI : Organigramme, origine et hommes clés (¾ bis) III).




Abdelmalek Droukdel (Abou Moussab Abdelwedoud) a donc pris la tête du GSPC. Dès son arrivé au pouvoir, il entame un échange de courrier avec son "homologue" en Irak, le jordanien Abou Moussab Zarqaoui.

Cette correspondance sera évoquée par le secrétaire d'État Colin Powell, lors d'une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU. Contrairement à ses prédécesseurs, Droukdel a un goût prononcé pour la communication et la mise en scène. En 2008, il affirme dans une interview accordée au New York Times: "Nos objectifs principaux sont les mêmes qu’Al-Qaïda mère".

Né en 1970 à Meftah (25 km d'Alger) dans une famille pratiquante, il passe son baccalauréat en 1989 et, en même temps, commence à fréquenter assidûment les mosquées et à écouter les prêches de plus en plus radicaux des imams du FIS. Il obtient son bac et s'inscrit à l'université de Blida (40 km de son village natal).

Il continue à suivre les prêches dans les mosquées et se déplace même très souvent à Alger pour fréquenter des imams plus connus. Il rencontre quelques uns des "Bouyaliste" de la première heure, des ultras qui, bien avant la suspension du processus électoral, étaient pressés d'en découdre avec le régime et considéraient la participation aux élections comme une hérésie.

C'est durant ces années qu'il rencontre Saïd Makhloufi et surtout Abdelkader Hatab (l'oncle de Hacen). Le vétéran prend le jeune militant sous son aile mais Droukdel était loin d'imaginer à quel point cette rencontre allait changer sa vie. Peu après leur rencontre, Droukdel fait part, à son mentor, de sa volonté de quitter l'université pour perfectionner ses connaissances religieuses. Abdelkader Hatab lui demande la filière dans laquelle il est inscrit. Droukdel répond : "génie mécanique, option chimie".

La légende raconte que Hatab aurait alors sursauté en lançant, à son jeune protégé "tu es fou ?" ; en effet, l'ancien stratège du groupe Bouyali est bien placé pour savoir que la cause a davantage besoin d'un ingénieur en chimie (capable de confectionner des bombes artisanales par exemple) que d'un énième imam. C'est donc tout naturellement qu'il pousse le jeune Droukdel à poursuivre ses études universitaires.

Le chef terroriste ne s'y trompe pas car dès le début des hostilités entre les islamistes et le pouvoir, Droukdel participe au Djihad en confectionnant des bombes dans les ateliers clandestins. Début 1994, il décroche son diplôme d'ingénieur en génie chimique et part directement rejoindre ses "frères" dans le maquis où il intègre un atelier de fabrication d'engins explosifs, dont il prend la tête quelques mois à peine après son arrivée. Statutairement, il est d'abord membre du MEI dirigé par ses mentors Saïd Makhloufi et Abdelkader Hatab. Il les suivra lorsque les deux lancent, avec d'autre, le GIA.

A l'époque, il est âgé de 25 et n'est pas encore un personnage important du mouvement, mais son ascension est constante. Abdelkader Hatab lui présente son neveu Hacen. Ils sont pratiquement du même âge (Hacen est né en 1967). Dorénavant, la trajectoire de Droukdel sera liée à la progression de Hatab. Il le suivra lorsque celui-ci prendra la tête de Katibatt El Veth puis de l'ensemble de la zone 2. Hacen le nomme responsable de l'ensemble des ateliers de fabrication des bombes avant de lui confier la formation des nouvelles recrues.

Sur un plan doctrinal, Droukdel est proche de la ligne salafiste universaliste et fervent partisan d'un rapprochement structurel avec Al Qaïda. Son niveau universitaire le fait passer pour l'intellectuel de la zone 2, ce qui poussera Hatab à lui confier également la rédaction des communiqués signé "GIA zone 2" et, plus tard, ceux du GSPC. Droukdel commence à prendre réellement de l'importance suite à la destitution de Hacen Hatab, puisque Nabil Sahraoui le choisit pour devenir son adjoint.

Après la mort de Sahraoui et la désignation de Droukdel, ce dernier, un boulimique de travail selon ses proches, met ses connaissances au service de la cause : il est expert en explosifs, il est rédacteur de communiqués et donc propagandiste hors pair et surtout il a une expérience considérable dans le domaine du recrutement de l'endoctrinement des aspirants terroristes. C'est ce dernier domaine qui lui tient le plus à cœur.

Il a besoin de sang neuf pour lancer des offensives à l'image de Zarqaoui, son modèle. Il confie alors à Belmoktar (décidément indétrônable émir de la zone sud) la mission d'ouvrir des camps d'entraînement dans le nord Mali. Il le charge aussi de prendre contact avec les islamistes en Tunisie, au Maroc et en Mauritanie. Et pour finir, il lui demande de tenter de nouer des contacts au Niger et au Sénégal mais sans grande conviction.

Belmoktar remplira toutes ses missions au delà des aspirations les plus optimistes de son chef. Les camps se remplissent rapidement des aspirants au Djihad venus non seulement des pays du Maghreb, mais de toute l'Afrique de l'Ouest.

A titre d'exemple, lors d'un raid franco-mauritanien lancé en territoire malien en juillet 2010, pour tenter de libérer l'otage français Michel Germaneau (celui-ci sera exécuté peu après), les soldats réussissent à tuer six islamistes : un algérien, un marocain, un mauritanien (Abdelkader Ould Ahmednah, alias Ibrahim Abou Merdass) et trois maliens dont deux originaires de l'Azawad. Six terroristes de quatre nationalités différentes.

C'est dire à quel point AQMI arrive, aujourd'hui, à séduire des jeunes issus de différents pays du Maghreb et du Sahel. GSPC : Droukdel, ou Zarqaoui comme modèle Mais pour l'heure nous n'en sommes pas là.

Nous sommes encore en 2005 et Droukdel rêve de mettre en place une grande opération à l’extérieur du territoire algérien, afin de montrer, aux dirigeants d'Al Qaïda, qu'il n'est pas seulement un petit chef de guerre aux préoccupations locales algéro-algériennes, mais bien un grand Moudjahid aux aspirations transfrontalières.

Cette mission sera confiée, là encore, au chevronné émir du sud, Moktar Belmoktar. Depuis le versement de la rançon pour libérer les otages européens en 2003, le GSPC s'est doté d'un armement lourd ainsi que des moyens de transport et de communication conséquents. Belmoktar met en place un commando de 200 hommes lourdement armés, avant de partir à l'assaut de l'armée mauritanienne.

A cette époque, le gouvernement de ce pays avait mis, en prison, la plupart des leaders du courant islamique local. Parmi les détenus figuraient plusieurs modérés mais aussi certains vétérans du groupuscule terroriste El Hassim, qui étaient déjà en contact avec le GSPC. Motif de leurs arrestations : trouble à l'ordre public.

En effet, les islamistes avaient manifesté à Nouakchott, afin de réclamer la rupture des relations diplomatiques avec Israël dont le maintien, en soi, est un motif largement suffisant pour le GSPC, pour justifier une expédition punitive contre la Mauritanie.

Le GSPC commence par diffuser des menaces à l'encontre de ce pays, sur la plupart des forums djihadistes, afin de sommer le gouvernement de rompre, définitivement, les relations diplomatiques avec l'État hébreu.

Le GSPC exige également la libération immédiate et inconditionnelle des islamistes emprisonnés, faute de quoi la Mauritanie subira les foudres du groupe terroristes de Droukdel. Et puis arrive le dénouement inéluctable : le 4 juin 2005 à l'aube, Belmoktar, à la tête de son commando, attaque le poste frontalier de Lemgheïty et ses 60 militaires.

Dix-sept soldats mauritaniens sont tués, une vingtaine est blessée et les autres rapidement maitrisés mais laissés en vie. Bien entendu, les hommes de Belmokhtar s'emparent de l'important stock d'armement et de munitions des militaires mauritaniens : des lance-roquettes RPG7, des kalachnikovs, des mitrailleuses lourdes, un canon anti-char SPG9 de fabrication russe et une dizaine de véhicules 4X4.

Dans les jours qui suivent, le GSPC diffusera des vidéos montrant des terroristes qui paradent avec cet armement alors que, auparavant, les membres du GSPC, dans les films de propagande, se montraient avec seulement des kalachnikovs. L'opération, baptisée "Ghouzouett bedr vi mouritania" en référence à la première bataille du Prophète Mohamed contre les Quraïchites, fait le tour du monde et son écho arrive jusqu'à Zarqaoui. Ce dernier, malgré ses "occupations", tient à saluer la victoire de son "frère" Droukdel. Il charge alors Abou Mayssara, son bras droit, de publier un communiqué en ce sens.

Pour Droukdel, c'est une grande victoire. Zarqaoui est, pour lui, un modèle. Le jordanien qui dirigeait le mouvement "Tawhid wel Djihad" avait réussi à obtenir ce dont rêve Droukdel : le label Al Qaïda. En effet, dans un communiqué publié en octobre 2004, Zarqaoui annonce que son mouvement change de nom pour s'appeler "tanzim Al Qaïda vi biladi ravideïne" (organisation Al Qaïda en Mésopotamie). C'est dire à quel point les félicitations publiques de Zarqaoui vont droit au cœur de Droukdel car elles sonnent, à ses oreilles, comme un encouragement et une incitation à continuer.

Coïncidence ou pas, l'attaque de Lemgheïty intervient deux jours avant le début, au nord du Mali et du Niger, d’exercices militaires conjoints baptisés "Flintlock 2005", organisés dans le cadre de l'Initiative transsahélienne contre le terrorisme et coordonnés par le commandement des forces américaines en Europe. Ces manœuvres ont duré jusqu’au 26 juin 2005 et ont mobilisé 3.000 soldats de huit pays africains, dont l’Algérie et la Mauritanie ainsi que 700 hommes des forces spéciales américaines. A Nouakchott, l'agression du GSPC est vécue, par les services de renseignements mauritaniens, comme une trahison.

A l'époque, un pacte confidentiel de non agression unie la Mauritanie au GSPC depuis que le Général Moulaye Ould Boukhreïss, chef d'état-major de l'armée nationale est parti en 2001, dans le nord de la Mauritanie, afin de prendre un premier contact avec le GSPC, dans le plus grand secret. Ainsi, il est tacitement admis que les hommes de Droukdel se ravitaillent, sur le territoire mauritanien, en carburant et en eau potable et y stockent leurs cargaisons, principalement des kalachnikovs et des cigarettes de contrebande.

En contre partie, le GSPC s'engage à ne jamais établir de camps d'entraînement en Mauritanie à l'image de ceux, déjà opérationnels, au Mali. Naturellement, il n'était pas question de leur demander de s'engager à ne pas attaquer la Mauritanie puisque, à cette date, le GSPC n'avait jamais commis d'acte terroriste en dehors du territoire algérien (même si le GIA, en son temps, s'était attaqué à la France : détournement d'avion, attentats dans le métro parisien... etc).

A partir de cette date et jusqu'à l'attaque de Lemgheïty, les garde-frontières mauritaniens, lorsqu'ils croisaient les combattants du GSPC, se contentaient de fermer les yeux jusqu'à ce que les islamistes finissent de traverser le périmètre, avant de consigner l'évènement dans un rapport à destination du Deuxième Bureau (B2, renseignements militaires), mais sans jamais attaquer ni tenter d'arrêter les hommes de Droukdel. C'est dire à quel point le pouvoir mauritanien de l'époque se sentait immunisé contre le GSPC et, par conséquent, combien le choc lui fût frontal.

Il convient également de donner une brève rétrospective du climat politique mauritanien de l'époque : le 8 juin 2003, le président Ould Taya est victime d'une tentative de putsch qu'il réussit à déjouer. Quelques jours après, il prononce un discours à Zouérate dans le nord du pays (300 klm de Lemgheïty), comme pour s'approcher des terres du GSPC et pour être sûr qu'il sera bien entendu et compris. Dans ce discours, il dénonce une tentative de coup d'État menée par des officiers islamistes.

La presse de l'époque, surtout celle proche de l'opposition, dénonce un amalgame destiné à s'attirer la sympathie et l'aide de l'Occident. Or, rétrospectivement, il convient d'être objectif et de donner raison à Ould Taya car il est établi, aujourd'hui, que le mouvement islamiste mauritanien avait deux faces : l'une idéologique, qui voulait obtenir la reconnaissance d'un parti politique (depuis le début des années 1990) et l'autre militaire qui tentait (au moins depuis la tentative avortée du 28 novembre 2000) d'arracher le pouvoir par la force.

L'auteur de ces lignes a fait partie, à l'époque, de la meute qui a crié au scandale en dénonçant les agissements d'un "dictateur aux abois et en fin de règne". C'est dire combien il peut en coûter de faire un tel aveu mais lorsque l'on s'est trompé, il n'y a nulle honte à reconnaitre son erreur, même si l'on pense qu'il est trop tard car il n'est jamais trop tard pour corriger une erreur.

Quoi qu'il en soit des divergences entre Ould Taya et ses opposants, l'analyse des islamistes algériens était toute autre : si le GSPC s'était engagé, devant le Général Boukhreïss, à ne jamais attaquer la Mauritanie, il était légitime qu'il s'attende, en contre partie, à une parfaite réciprocité. Dès lors que le pouvoir mauritanien avait mis en prison certains militants du GSPC, la guerre était déclarée.

Donc, du point de vue du GSPC, c'est Ould Taya (et non Belmoktar ou Droukdel) qui a rompu la trêve "wel badi adh'lem" (la faute à celui qui a commencé, selon la terminologie GSPCienne). Ce type de raisonnement est symptomatique de l'èthos des terroristes, au sens psychique du terme. Quelques années plus tard, lorsque AQMI subit l'attaque franco-mauritanienne alors que les négociations pour libérer Germaneau étaient toujours en cours, le mouvement terroriste a parlé de "trahison".

Selon les sites djihadistes, AQMI avait demandé la libération des trois responsables des attentats de 1995 à Paris, actuellement détenus en France : Boualem Ben Saïd, Smaïn Aït Belkacem et Rachid Ramda (Abou Farès). AQMI avait dépêché Yahya Abou El Houmam (l'un des lieutenants de Belmoktar) pour négocier avec les mauritaniens mais ces derniers, au lieu de discuter, ont attaqué les islamistes. Peu après, Droukdel annonce avoir ordonné l’assassinat de l'otage, en représailles de cette attaque.

A suivre : "AQMI : Le Maghreb, enfin adoubé par Ben Laden".

Source : Le Calame N°768, du 28 décembre 2010
Hacen O. Lebatt
hacen_o_lebatt@yahoo.fr


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Source :
Le Calame (Mauritanie

Le PNUD et le Gouvernement mauritanien inaugurent 11 Plateformes solaires multifonctionnelles




Le Secrétaire général du Ministère de l'Energie et du Pétrole, M Abderrahmane Ould Mohamed et la Représentante résidente adjointe du PNUD chargée du Programme, Mme Ilaria Carnevali, ont procédé à l'inauguration de 11 plateformes solaires multifonctionnelles dans les régions du Hodh El Gharbi et du Hodh El Charghi.

La cérémonie s'est déroulée en présence de nombreuses personnalités, notamment M. Sidi Ould Mayouf Directeur général de l'Agence de Promotion et d'Accès Universel aux Services de base (APAUS), M Cheikh Ould Abdallahi Ould Ewah Wali du Hodh El Gharbi, ainsi que des autorités administratives de la Moughataa de Tamchekett.

Dans son allocution, Mme Ilaria Carnevali a loué le partenariat entre le PNUD et l'APAUS qui a permis cette réalisation au service des populations déshéritées. Elle a mis l'accent sur l'importance de ces plateformes pour les femmes en ce sens « qu'elles vont alléger la charge de travail des femmes et contribuer à leur insertion dans l'action de développement économique et social ».

Le Représentant des populations, en l'occurrence le Maire de la Commune de Gaât, a remercié le « gouvernement et le PNUD pour cette réalisation qui, outre les activités génératrices de revenus, va contribuer à fixer les populations dans leur terroir ».

Une plateforme solaire multifonctionnelle comprend un moulin, une salle de froid, une salle de recharge de batterie et une salle de télévision. Elle est gérée par la communauté à travers l'Assemblée générale et le Comité villageois de gestion.

Ces plateformes vont fournir un exemple d'activité de développement communautaire ayant un impact positif sur la conservation des ressources naturelles, en utilisant l'énergie solaire à la place des sources traditionnelles d'énergie. Elles visent également à lutter contre la pauvreté et à favoriser l'insertion des populations des hameaux au tissu économique, en stimulant l'émergence de nouveaux métiers, mais elles doivent surtout devenir des lieux de vie sociale et de rencontre entre les populations de tous les horizons.

Pour de plus amples informations, merci de prendre contact avec Mohamed El Mounir Chargé de programme tel : 630 05 62 ou Moussa Sidi Bâ, Chargé de Communication : moussa.ba@undp.org tel 266 29 90

Le PNUD est le réseau mondial de développement dont dispose le système des Nations Unies. Il prône le changement, et relie les pays aux connaissances, expériences et ressources dont leurs populations ont besoin pour améliorer leur vie. Le PNUD est présent sur le terrain dans 166 pays, les aidant à identifier leurs propres solutions aux défis nationaux et mondiaux auxquels ils sont confrontés.

PNUD Mauritanie