jeudi 3 décembre 2009

Boghé : le ministre de la santé lance l’atelier de formation sur la prise en charge de la nutrition



Dr Cheikh El Mokhtar Ould Horma

Le ministre de la santé, le Dr Cheikh El Mokhtar Ould Horma, accompagné du Wali mouçaïd chargé des affaires administratives, a ouvert mercredi en fin de matinée à l’hôtel Pélican de Boghé, les travaux de l’atelier de formation des formateurs sur la prise en charge de la malnutrition aigue globale au niveau communautaire, organisé à l’intention des personnels de santé et aux leaders communautaires des mouqata’a de Bababé, Mbagne, Kankossa et Boghé par la World Vision en partenariat avec l’USAID et l’UNICEF.

Dans l’allocution de bienvenue qu’il a prononcée à cette occasion, le maire de Boghé, M. Bâ Adama Moussa, a indiqué que le choix de sa commune pour accueillir le présent atelier « traduit une marque d’intérêt à l’égard des populations de l’intérieur d’une manière générale et celles de Boghé en particulier voire un souci constant du département de la santé d’impliquer les personnes concernées dans la mise en œuvre des programmes conçus pour elles ».

L’édile de la ville hôte a également saisi l’occasion pour renouveler « son engagement en faveur des enfants en mettant l’accent sur leur prise en charge nutritionnelle » car « la santé des enfants n’est pas seulement tributaire de l’accès aux soins médicaux mais aussi de la sécurité alimentaire ».

A son tour, M. Kaboré Honoré, Directeur de World Vision/Mauritanie a fait un discours fleuve dans lequel il a d’abord précisé que la présente formation intervient dix jours seulement après la célébration du 20e anniversaire de la Convention Internationale des droits de l’enfant « qui interpelle les gouvernements, les familles et les organisations de la société civile à plus d’attention pour les enfants qui demeurent le socle des générations futures ».

Et M. Kaboré de citer l’article 24 de la Convention qui stipule que « les Etats parties doivent prendre les mesures appropriées pour réduire la mortalité parmi les nourrissons et les enfants, assurer à tous les enfants l’assistance médicale et les soins de santé nécessaires, lutter contre la maladie et la malnutrition y compris dans le cadre des soins de santé primaire ».

Ensuite, M. le directeur de la WV a indiqué qu’« en dépit de la conjoncture difficile, le gouvernement mauritanien est resté fidèle à ses engagements vis-à-vis de la communauté internationale à travers l’élaboration d’un ensemble de documents dont la mise en œuvre concourre à la réduction de la pauvreté ».

Parmi ceux-ci, il a notamment cité le Cadre stratégique de lutte contre la pauvreté (2006-2010), la Politique nationale de santé (2006-2015), la Politique nationale de développement de la nutrition (2005-2015), le Cadre stratégique de lutte contre les IST et le VIH/SIDA et la Déclaration de politique sectorielle de l’eau et de l’assainissement (2006).

M. Kaboré a en outre rappelé les résultats de l’enquête nationale de nutrition et de survie de l’enfant de 0 à 59 mois menée conjointement par le ministère de la santé, l’UNICEF et l’OMS qui a mis en exergue l’état nutritionnel préoccupant des enfants dans différentes zones du pays. En effet, cette étude montrait que « la prévalence de la malnutrition aigue globale était de 11,8% répartis entre la forme modérée (10,9%) et la forme sévère (0,9%). La zone Est la plus touchée avec 19,2% suivie de la zone sud-est (12,5%) et sud (7,8%) avec toutes les conséquences que cela comporte sur la santé et le devenir des enfants.


Pour M. Kaboré, « c’est conscient de la gravité de la situation que World Vision International lance une nouvelle initiative dénommée “santé de l’enfant maintenant” pour lutter efficacement contre la malnutrition grâce au financement du gouvernement américain à hauteur de 500 millions d’UM ».

Pour sa part, l’ambassadeur des USA en Mauritanie a indiqué que « le présent programme vise à freiner le cercle vicieux de la malnutrition, de l’insécurité alimentaire et de la pauvreté à travers des activités complémentaires ».


Pour le diplomate américain, ce projet d’environ 500 millions d’UM financé par son gouvernement, « bénéficiera à plus de 58 000 personnes dont 3000 rapatriés dans les Wilayas du Brakna et de l’Assaba et se concentrera sur les secteurs de la nutrition, de la sécurité alimentaire, de l’agriculture et des AGR.

Enfin, M. l’ambassadeur a confié que « le peuple américain est toujours solidaire du peuple mauritanien et cette réponse justifie le vieux proverbe “l’ami dans le besoin est le vrai ami” ».

Prenant la parole enfin pour déclarer ouvert l’atelier de formation, le ministre de la santé s’est dit convaincu que « la présente session portant sur les différentes formes de malnutrition modérée et sévère, se déroule dans un contexte particulier de l’histoire de notre pays où le gouvernement est entrain d’exécuter le programme du président de la république axé sur la lutte contre la pauvreté et ses corollaires ».

Pour le ministre qui est aussi un professionnel du secteur, « la malnutrition qui résulte de la pauvreté est la principale cause de la mortalité infantile chez les moins de 5 ans » ajoutant qu’elle est responsable de la mortalité de 50% des enfants du Sahel et qu’elle touche en Mauritanie 24% des enfants de 0 à 59 mois.

Le présent atelier qui s’étalera jusqu’au 13 décembre a pour objectifs généraux de « former des volontaires communautaires et les membres des comités villageois de santé sur les différentes approches de la prise en charge de la malnutrition ». Les 50 participants suivront des modules portant sur les causes, les types et les conséquences de la malnutrition ainsi que sur les grandes lignes du protocole national de la prise en charge du phénomène.

D’autres exposés porteront aussi sur la déviance positive, l’importance de la mobilisation communautaire, de l’allaitement maternel exclusif et de l’alimentation complémentaire pour les enfants à partir de 6 mois, l’identification des interventions nécessaires à la santé de la mère et de l’enfant entre autres.

Notons enfin que le ministre et sa délégation n’ont pas daigné profiter de l’occasion pour jeter un coup d’œil sur le centre de santé de Boghé qui souffre cruellement du manque d’équipements.

La vieille doléance des cadres de la localité pour son érection en hôpital spécialisé dans la lutte anti-malaria n’a toujours pas de réponses. Le besoin se fait pourtant sentir dans cette zone endémique où le paludisme continue de faire des ravages surtout en saison humide. « Le financement était pourtant acquis ! », nous confie un haut cadre ressortissant de la ville. Reste à fouiner pour savoir sa destination.

Dia Abdoulaye
Cp. Brakna



www.cridem.org


Info source :
Dia Abdoulaye