S’il est vrai que depuis quelques décennies , des concepts inspirés par
les institutions internationales pour faire du développement local le
socle et la raison d’être de la décentralisation, il n’en demeure pas
moins que la
Mauritanie, à l’image des autres pays
africains reste encore tributaire d’une certaine gestion des affaires
publiques qui portent cette dose centralisatrice ,laissant peu de place
à l’autonomie des institutions communales ce qui, à l’évidence isole
le citoyen et l’éloigne même de la gestion des affaires publiques.
Nonobstant l’insuffisance des textes et l’atmosphère ambiante qui semble
raccourcir la vision des populations et les communes, la nécessité
s’impose alors de parfaire le processus.
Dans un contexte, marqué par des exigences démocratiques qui sous tendent la politique de décentralisation en
Mauritanie,
les communes, comme rampe de promotion de développement local sont les
mieux placées pour l’expérimentation d’approches nouvelles.
Soucieux de renverser la tendance ou tout au moins montrer qu’il existe
d’autres pistes non moins novatrices dans la prise en charge de la
problématique du développement local ,en partenariat avec le
GRDR ,l’
AMPG (Association des Maires et Parlementaires du
Gorgol) avec son homologue du
Guidimakha l’
AMAIG (Association des Maires du
Guidimakha)
ont, du 1er au 4 Avril mis à profit une formation sur le contrôle
citoyen de l’Action publique (CCAP) et le Budget participatif (BP).
Ainsi ,en présence des maires ,des Secrétaires généraux ,des ADL (agent
de développement local)et de la société civile, des deux régions, les
participants ,se sont familiarisés avec ces notions et leur importance
dans le vaste champ de la bonne gouvernance.
En étroite prolongation des activités inscrites sur le programme d’Appui
aux initiatives locales -Coopération territoriale (PAIDEL –CT) qui
lient le
GRDR et les deux associations à travers
différents programmes et actions déclinés dans les années passées ,cet
atelier, premier du genre a enregistré la présence massive des maires et
leurs collaborateurs.
A l’ouverture, le vice président de l’
AMPG ,
Sow Moussa Demba a dans son allocution remercié le
GRDR (Groupe
de Recherche et de Réalisations pour le Développement Rural), son
partenaire stratégique avant d’inviter ses homologues à plus d’attention
pour faire sien du contenu des modules proposés, d’autant que,
poursuivra t-il ,au regard du contexte national ou plus de 90% des
communes sont renouvelées, il s’y ajoute que ,en raison des facteurs
d’évolution multiples, La «
revendication de la participation citoyenne est devenue , une exigence démocratique ».
Dans la même veine , le président de l’
AMAIG Hadrami Ould Weddad
s’est réjoui de la rencontre qui, insufflera-il ,au-delà de la
thématique , permet d’instaurer un dialogue , une connaissance mutuelle
entre les élus , pour bâtir un environnement de paix et de stabilité
gage de tout developpement.
Officiellement ouvert par le conseiller du Wali
Sidi Mohamed O.Abderrahmane O.Houssein
,celui-ci a mis l’accent sur l’importance qu’accorde les pouvoirs
publics aux activités de renforcement des communes avant de
solliciter les uns et les autres à être attentifs sur les enjeux d’une
administration communale à l’écoute des populations.
Auparavant, assisté de son collègue du
Guidimakha El hadj N’Diaye, le coordinateur régional du
GRDR au
Gorgol monsieur
Abou Bass
s’est appesanti sur les le choix du thème et son importance comme
processus intégrateur entre les acteurs et les bénéficiaires qui au
demeurant dira t-il, doivent, désormais avoir voix au chapitre en
participant avec les décideurs sur leur avenir.
Aussi, en insistant sur l’accompagnement et la franche collaboration entre les associations des maires du
Guidimakha et du
Gorgol et sa structure qui ne cessera «
d’explorer les méthodes et approches » pour améliorer les activités des communes.
S’il est admis que «
L’Afrique es la région du
monde ou le niveau de mise en commun des ressources en vue de l’action
publique demeure le plus faible et que les prélèvements fiscaux et
parafiscaux n’excèdent nulle part 17% du PIB » alors que dans
d’autres contrées on note une relative évolution, les collectivités
africaines dont les 2/3 des dépenses sont engloutis dans les dépenses
consacrées aux frais de fonctionnement ne laissant qu’une portion
incongrue à la prise en charge des services sociaux et de la demande
sociale, la mise en place d’un budget participatif contribuera surement
à améliorer l’assiette fiscale dont seulement 10% des contribuables
sont à l’origine des 80% des recettes fiscales.
Ainsi, à travers un ancrage citoyen réhabilité, les paradigmes de la
bonne gouvernance peuvent être mis au gout du jour par la mise à niveau
des décideurs et par l’expression d’une volonté politique manifeste à
s’engager dans le processus de changement. En initiant les acteurs de la
décentralisation aux outils et plus généralement aux démarches
inclusives que sont le
CCAP Et le
BP le
GRDDR et ses partenaires se positionnent surement sur le chemin de l’innovation.
Au cours des ces 4 jours sous la conduite de
Souleymane cissé et
Fatoumata Hanne
deux chercheurs et universitaires sénégalais spécialistes des questions
de développement locale ont administré avec professionnalisme les
contenus du
CCAP et du budget participatif. A la fin de
l’atelier les techniciens communaux satisfaits des acquis, ont
déroulé un plan d’action pour la mise en route du processus.
Avec Cridem, comme si vous y étiez...