jeudi 2 février 2012

Rosso: SNAAT, une société aux méthodes peu orthodoxes.




Fondée en 2008, par Sidioca, sous le nom «Cellule de Gestion et d’Exploitation du Matériel Agricole et de Terrassements» (CGEMAT), dans le but d’aider les agriculteurs dans les travaux du sol et la récolte de leurs productions, dans les meilleurs délais, la Société Nationale des Aménagements Agricoles et des Travaux (SNAAT) obtient son statut actuel en janvier 2009, six mois, donc, après l’accession à la présidence du général putschiste.

L’entreprise tire ses ressources financières de la location de son matériel agricole et de terrassement, des subventions de l’Etat (programme digues et diguettes, axe hydraulique, pare-feu, aménagements agricoles de M’Pourié et de toute la vallée), la construction de routes, l’extension de Rosso et de divers autres programmes, comme ceux financés par le CSA, pour ne citer que ceux-là.

Dans ses tâches d’aménagement de périmètres, de travaux des sols, de moissons, de génie civil et de surfaçage, en vue d’augmenter l’autosuffisance alimentaire, la SNAAT est confrontée, épisodiquement, à de gros problèmes de (mauvaise) gestion.

Son premier directeur général, Sid’Ahmed Ould El Bou, actuel médiateur de la République, avait mis sur pied l’agence de Rosso qu’il confia à un professeur d’enseignement secondaire (sciences naturelles), en la personne de Mohamed Lemine Ould Nati qui a laissé le matériel se détériorer, avant même que la société n’ait un quelconque rendement.

Suite à un contrôle interne du ministère de tutelle (MDR), le directeur a été relevé et remplacé par un cadre de la SNIM, en la personne de Mohamed Ould Beyeye. Si ce dernier a poursuivi la même politique de recrutement abusif, initiée par son prédécesseur, il a su, par contre, réparer le matériel, tout en instituant plusieurs chantiers parallèles. Malheureusement, il a fini par être doublé par deux de ses collaborateurs qui l’ont entrainé en un labyrinthe budgétaire sans issue. En juillet 2011, un nouveau DG, Hamoudy Ould Mohamed Sidi, a pris les rênes de la société, avec un objectif inavoué mais évident: en faire sa propriété privée.

Blanchiment du personnel


Pour ce faire, l’homme commence par agacer le personnel: diminution des traitements mensuels (ramenés de 80.000 à 63.000 UM net), établissement de contrats d’une année, renouvelable une seule fois, etc. Il est de règle, pourtant, qu’un employeur s’efforce d’augmenter les traitements de ses travailleurs ou, au moins, de les maintenir à un niveau acceptable.

Dans le cas contraire, c’est, évidemment, inciter le travailleur à quitter son boulot. La convention collective de travail stipule, en outre, que toute personne justifiant de plus de deux années d’emploi dans la même société d’Etat doit bénéficier d’un CDI (contrat à durée indéterminé), en place d’un CDD (contrat à durée déterminée).

Hamoudy aurait refusé de reconnaitre les anciennetés, les congés non attribués et impayés qui l’ont précédé. C’est la raison essentielle de la grève décidée par ses employés, en novembre-décembre 2011. Le mouvement est, cependant, suspendu, suite à un protocole d’accord, entre la direction et les travailleurs.

Certains points essentiels y sont traités, comme les modalités contractuelles, l’ancienneté ou les droits de congé. Entrée en vigueur prévue avant le 15 janvier 2012, dernier délai. Mais le DG fait trainer les choses, espérant décourager ses travailleurs. Ceux-ci réagissent prestement et une nouvelle grève est déclenchée. Les contrats façon DG sont, alors, reproposés, individuellement, aux travailleurs.

Certains, percevant que leurs droits y sont spoliés, refusent de signer, tandis que d’autres, moins avertis, y consentent. Les premiers sont, tout simplement, licenciés. Ce sont, en majorité, des haratines (8 sur les 10 licenciés sans motif). Un halpular et un maure, pour la coloration, complètent l’effectif.

En voici une nouvelle, d’épuration ethnique ! Certains cadres de la société sont envoyés en «congé obligatoire», sans le couvert de la moindre programmation préalable. La SNAAT, désormais basée à Rosso, n’aura, donc, nullement contribué à résorber le chômage en cette ville, puisque les Rossossois sont écartés de tout recrutement au sein de ladite société. Et, fait remarquable, celle-ci ne compte plus aucun cadre noir. Vous avez dit blanchiment? Vous avez raison: il faut appeler le chat par son nom.

Jiddou Hamoud
hjiddou@yahoo.fr
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Source :
Le Calame (Mauritanie)

H.Chargui : L'Armée tire sur des journalistes d'Aljazeera.



Une unité de l'armée mauritanienne a ouvert le feu ce jeudi matin sur une équipe de la chaine d'Aljazeera. Aucune perte n'a été signalée, a appris Alakhbar d'une source sur place.

L'équipe en question, qui effectuait des reportages sur les conditions de vie de réfugiés touaregs dans la région, a pris un chemin non autorisé et qui conduit à une zone militaire, selon la source.

Les journalistes ont été surpris par les tirs de sommation. Les soldats ont aussi pointé un RPG contre leur voiture. Se présentant, l'équipe a été laissée continuer sa mission après, affirme la source.

La zone est de la Mauritanie connait des conditions sécuritaires exceptionnelles. Près de 2500 réfugié venant du Mali où ils ont fuit les combats entre le MNLA et les forces loyales.

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Source :
Alakhbar (Mauritanie)

Rosso : Journalistes menacés de mort !




Le 12 janvier dernier, Cridem a publié un article (encore disponible sur le site) intitulé «Ould Teyvour tergiverse au sein de l’UPR ». Dans cet article signé Jiddou Hamoud Derdèche, ce sont des faits réels qui sont relatés, des propos réellement tenus par Teyvour lui-même qui sont rapportés. Le 16 janvier, un deuxième article intitulé « Le ridicule ne tue pas » est posté sur Cridem.

Après ces deux articles, l’ancien député de Rosso Mohamed Vall Teyvour nous a appelés (Jiddou Hamoud, correspondant à Rosso du journal le Calame et Djigo Aboubakry correspondant de La Tribune). C’était le samedi 28 janvier 2012 dans l’après-midi. Il nous a tenu des propos inquiétants dont nous avons enregistré de larges extraits.

Suite à ces menaces, nous avons déposé une plainte commune auprès du procureur de la République. Ce dernier a envoyé une convocation mais Ould Teyvour était absent de Rosso.

Le même jour, plusieurs journalistes du Trarza en signe de solidarité, publient une déclaration condamnant les menaces proférées à l’encontre de leurs deux collègues.

Le 31 janvier, M. Teyvour nous rappelle. Pour calmer la situation nous lui présentons nos excuses et il exige que nous publiions un démenti. Plusieurs personnes qui se présentent comme ses proches, appellent Jiddou et lui intiment l’ordre de publier un démenti. Jiddou leur explique qu’il ne peut pas démentir des faits réels et des propos authentiques. Naturellement nous avons pris la précaution d’informer la gendarmerie, le procureur et la police de toutes les menaces et harcèlements que nous avons reçus.

Nous tenons à rappeler que nous n’avons rien contre la personne de M. Teyvour. C’est un homme que nous respectons beaucoup. Rien de ce que nous avons écrit n’est dirigé contre Teyvour en tant que citoyen. Nous avons écrit à propos de l’homme politique, du personnage public. C’est différent. Ceci dit, nous concédons à Teyvour que l’expression ‘ cl... politique’ (inutile de la répéter) soit déplacée. Nous retirons cette expression parce que nous n’avions aucune intention de le blesser",déclarent Jiddou Hamoud Derdèche et Djigo Aboubakry.


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Source :
Le Calame (Mauritanie